Intrusions de migrants dans les caravanes. Une entreprise de transport tire la sonnette d’alarme

Intrusions de migrants dans les caravanes. Une entreprise de transport tire la sonnette d’alarme
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Par Ludovic Améline
Publié le

1er 24 avril à 19h03

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C’est un phénomène dont la société ACE Transport basée à Gonneville-Le Theil (Manche) aurait bien pu se passer.

Son camions sont régulièrement victimes d’intrusions ou tentatives d’intrusion sur le parkings en attente du port de Cherbourg. UN secteur vulnérable selon les professionnels.

Les migrants qui entrent bandes annonces juste avant le zone d’accès restreint (ZAR) déchirer les bâches, toits coupés. Par leur présence dans les camions, ils salir les marchandises qui sont refusés par les clients. Au point que le situation devenir inquiétant pour la compagnie qui assure 200 exportations par semaine via Cherbourg.

Déjà 87 intrusions depuis janvier

Jean-Charles Ricart, directeur commercial associé d’AllianCeuropE (qui compte 200 salariés) précise que les 107 intrusions enregistrées en 2023 lui ont coûté 51 317 € en marchandises en litige et 10 000 € réparations d’équipement. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter depuis le début de l’année.

Jean-Charles Ricart s’inquiète de la multiplication des intrusions et des dégradations sur ses camions en partance pour l’Irlande et l’Angleterre. (©Ludovic AMELINE)

Cela commence à vous peser. Nous avons de la casse presque tous les jours. Nous réalisons que notre équipement est le vecteur pour aller vers l’Eldorado. Depuis le début de l’année, nous avons déjà enregistré 87 intrusions causant des dégâts pour 137 000 €. Et on redoute la période estivale, même si le port est en phase de sécurisation. Nos dossiers d’indemnisation explosent. Nos assureurs commencent à s’inquiéter de la situation. On risque de les perdre et de passer à une assurance 60 % plus chère. Cela doit cesser car l’avenir économique de notre entreprise en dépend. Et qu’en est-il de la détérioration de notre image de marque ?

Jean-Charles RicartDirecteur Commercial Associé d’AllianCeuropE

Clients insatisfaits

À dommage sont également ajoutés les frais de réparation et le répercussions sur un clients insatisfaits du service.

« Nos clients essaient de trouver des solutions. On a découvert dans les contrats de certains d’entre eux une astuce pour nous tenir responsable intrusions dans nos équipements. Ils n’appliquent pas le règles de base en matière d’assurance », assure Jean-Charles Ricart, qui ne cache pas son inquiétude.

” Au le moindre soupçon d’intrusion dans nos équipements, ils considèrent que la marchandise est non conforme utiliser. Nous avons un litige en cours avec un client qui nous réclame près de 70 000 € TTC du montant total de la marchandise sur des faits que nous ne maîtrisons pas. Nous faisons tout pour éviter que cela se produise. Le port également en renforçant sa sécurité et la PAF (Police aux Frontières, NLDR) en se dotant de drones. Mais lorsque cela arrive, c’est au transporteur de récupérer le chéquier et de rembourser le constructeur. C’est inadmissible. »

Avec un cutter

Les migrants tentent par tous les moyens de monter à bord des camions à destination de l’Irlande, devenue en quelques années la nouvelle porte d’entrée vers le Royaume-Uni.

Il n’y a pas de frontières entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord, qui fait partie du Royaume-Uni. Alors ils essaient tout. Et ils sont prêts à prendre tous les risques. Equipés d’un cutter, ils ciblent principalement les remorques couvertes non accompagnées en attente d’être chargées. Ils profitent des travaux et de la faiblesse des clôtures de la zone d’attente qui sont en cours de remplacement.

Jean-Charles RicartDirecteur Commercial Associé d’AllianCeuropE

Les chauffeurs constatent que les migrants sont mieux structurés et équipés. «Ils communiquent entre eux via WhatsApp et partager des vidéos du passage des agents de sécurité avec d’autres migrants qui se trouvent ailleurs au port, déplore Jean-Charles Ricart. Nous ne pouvons pas mettre un entraineur de chien derrière chaque camion. »

Récemment, deux migrants ont été retrouvés dans un camion frigorifique scellé. « C’est à leur arrivée en Irlande que le client et les autorités les ont découverts », explique Jean-Charles Ricart. LE passeurs avait découpé le toit du réfrigérateur avec une scie sauteuse sans fil et l’avait scellé avec du silicone. Ni vu, ni connu. »

Trouve des solutions

Face au phénomène qui connaît une certaine résurgencel’entreprise devra renforcer ses sécurité. « Notre rôle n’est pas de prendre mesures pour contrôler le migration ou trouver solutions d’hébergement. Nous laissons cela àx autorités compétentes, précise le gérant. Nous ne faisons pas non plus la police. Nous prendrons simplement des mesures pour sauvegarder notre outil de travail. »

L’entreprise étudie solutions d’élargissement via les parkings d’attente de son site de Gonneville. UN supplément dont elle devra s’occuper.

Nous ne pouvons pas transmettre cette sécurité à nos clients. Même si nous comprenons la misère humaine, nous ne pouvons pas tolérer que notre sécurité soit mise en danger et que nos outils de travail soient endommagés. Il y a vraiment de quoi décourager tout entrepreneur. Ces migrants restent déterminés à passer la frontière vers l’Angleterre, et ils ne vont pas changer leur façon d’agir puisqu’il ne leur arrive rien.

Stéphane CoispelAssocié de Jean-Charles Ricart

Mettre fin à l’impunité

Le chef d’entreprise demande concrètement à l’Etat que la justice agisse de manière plus réactive et adaptée.

« Selon le port de Cherbourg qui est sensible à notre des difficultés, le parquet a émis des réserves quant aux plaintes déposées contre les migrants. Saisir un ZAR est un infraction. Et ce délit n’est actuellement pas punissable, explique Stéphane Coispel. C’est un sujet hypersensible. Les migrants n’ont pas pas de situation juridique. Ils sont interceptés au sein de la zone portuaire, contrôlés et repris hors du site. On les retrouve 20 minutes plus tard tenter à nouveau leur chance. C’est sans fin. Ce n’est pas dissuasif. »

Il arrive que dans une même journée, une même remorque soit endommagée deux fois, voire plus.

Si la justice ne suit pas, ils recommenceront. Cherbourg n’est pas le seul port concerné par ce phénomène. A Ouistreham, les migrants sont dans les arbres qui bordent la route menant au port et sautent sur les remorques et l’ouvrent. A Zeebrugge, le phénomène s’est atténué.

Jean-Charles Ricart

Le chef d’entreprise affirme qu’il n’a pas de solution miracle mais « il faut les sanctionsde la convictions afin que nos collaborateurs puissent travailler dans des conditions normales et en toute sécurité. » »

Il le reconnaît facilement. « Nos chauffeurs ne sont pas pas serein. Nous avons des conductrices. Ils ne se sentent pas en sécurité lorsque cinq migrants se promènent la nuit dans leur caravane. Et puis nous avons toujours peur qu’un de nos chauffeurs en vienne aux mains. »

Sans oublier le amendes imposées aux conducteurs (plus de 2 000 € par migrant découvert dans un camion) par la police des frontières britannique.

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