Le nombre de chômeurs complets indemnisés est passé sous la barre symbolique des 300 000 et a retrouvé un niveau d’avant Covid, selon le rapport annuel 2023 de l’Office national de l’emploi (Onem) présenté jeudi. Le crédit temps, et plus particulièrement le congé parental, est également de plus en plus prisé.
La diminution du nombre de chômeurs complets indemnisés (demandeurs d’emploi ou non) observée au cours de la dernière décennie s’est confirmée en 2023, avec une moyenne mensuelle de 295.801, soit une baisse de 2,4% par rapport à l’année précédente. . Il s’agit du nombre le plus faible enregistré en Belgique depuis 1977, rapporte Jean-Marc Vandenbergh, administrateur général de l’Onem. Cela s’explique par une croissance économique « positive » et une création d’emplois en 2023, mais « de manière peu frappante ». « Les statistiques montrent que la population active augmente plus vite que la population en âge de travailler », souligne-t-il encore.
Toutefois, le taux de chômage évolue différemment selon les régions, comme le montrent les tendances mensuelles de l’administration fédérale. Si la baisse du nombre de chômeurs complets indemnisés se confirme partout dans le pays, elle est plus marquée en Flandre (-4,5% entre 2023 et 2022), qu’en Wallonie (-0,7%) ou en Région bruxelloise (- 2 %).
Au niveau européen, l’Onem souligne qu’en 2022, la Belgique se situait en dessous de la moyenne de l’Union européenne de 60,8% de personnes ayant un emploi parmi la population en âge de travailler. La Belgique se situe à 58%, également derrière ses voisins français (58,6%), allemands (67,5%) et néerlandais (72,2%). Mais cela ne s’explique pas par le chômage, mais par un taux “relativement élevé” de personnes dites inactives (38,6% de la population en âge de travailler), explique M. Vandenbergh. « Le chômage n’est pas un élément sur lequel nous pouvons jouer pour augmenter le taux d’emploi. La partie inactivité concerne les malades de longue durée, les personnes en formation… Il faut aussi regarder cela pour aider à l’emploi», estime l’administrateur général de l’Onem. Les traces des crises successives du Covid-19 semblent elles aussi s’estomper, analyse M. Vandenbergh. Le chômage temporaire a diminué de plus de 25% en un an, passant de 162.675 personnes en moyenne mensuelle en 2023 à 121.127 l’année précédente.
« Ce régime est un tampon qui a coûté cher sur cette période, avec 7,7 milliards d’euros de dotations supplémentaires engagées sur quatre ans, mais il a permis le maintien du tissu social », analyse l’administrateur général de l’Onem. “Nous sommes revenus quasiment au niveau de 2019, qui était historiquement bas.” Si les indemnités d’interruption n’étaient pas aussi nombreuses en 2023 qu’avant la crise du Covid-19, elles repartent à la hausse avec 238 936 indemnités versées en moyenne chaque mois, soit 2,4 % de plus qu’en 2022. Les congés thématiques (comme le congé parental) ont vu la plus forte hausse (+7% sur un an), au détriment des interruptions de carrière (-7,9%). Les demandes de congé parental sont également en constante augmentation, rapporte encore l’administration. L’Onem, s’appuyant sur les prévisions du Bureau du Plan, s’attend à davantage de retours au travail que de chômage en 2024, ainsi qu’à un impact sur les dépenses similaire à 2023. “L’Onem est une administration qui fonctionne bien malgré la pression budgétaire”, confie M. Vandenbergh. « En 2024, nous comptons offrir une meilleure qualité de service et investir dans la digitalisation, la simplification administrative et les points de contact physiques », prédit-il. Des coachs digitaux seront notamment formés pour aider les personnes rencontrant des difficultés avec les outils informatiques à utiliser les nouvelles applications de l’Onem.
