Cette thèse n’a pas convaincu la présidente Katalyn Billy, qui estime que la présence de 89 millions dans les caisses de la banque n’aurait rien changé aux négociations. Les prévenus n’avaient donc aucun intérêt à retarder le transfert, tout comme ils n’avaient aucun intérêt financier à ne pas exécuter le transfert, selon elle. Le jugement souligne en outre que les prévenus n’ont pas travaillé ensemble pour retarder le transfert, même si l’un d’eux a peut-être pu être « plus proactif » pour assurer le retour rapide de l’argent à Hottinger. Les 89 millions ont été déposés sur un compte global ouvert chez Lombard Odier, puis distribués à quatre autres établissements, et investis en dépôts fiduciaires.
Près de 300’000 francs accordés aux prévenus
Les avocats de l’ancien dirigeant du plaignant, Mitra Sohrabi et Camilla Jacquemoud, notent que « le tribunal a constaté que notre client, qui entretenait une relation professionnelle de longue date avec le plaignant, n’avait jamais eu d’intention criminelle et qu’il avait au contraire fait tout ce qui était en son pouvoir ». pour s’assurer que l’ordre de transfert a été exécuté à temps.
Pierluca Degni, qui représente aux côtés de Carole Ehretsmann l’autre prévenu, responsable des finances de Hottinger au moment des faits, exprime le soulagement de son client, « entravé depuis plus de sept ans dans sa carrière professionnelle à cause de cette procédure. Le tribunal reconnaît qu’il a respecté ses obligations envers son employeur et la Finma, qui surveillait la situation au quotidien au moment des faits. Le jugement constate un malheureux concours de circonstances, qui implique qu’il n’aurait jamais dû se retrouver sur le banc des accusés.»
Le jugement condamne l’Etat de Genève à verser 104’000 francs à l’ancien directeur financier pour ses frais de justice et 107’000 francs pour préjudice économique, ainsi que 97’000 francs à l’autre ex-banquier.
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