Les parlementaires israéliens et palestiniens ont discuté à Genève

Les parlementaires israéliens et palestiniens ont discuté à Genève
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Les parlementaires israéliens et palestiniens se sont réunis autour de la même table à Genève. Une mission dans le cadre de l’Union interparlementaire (UIP) pourrait avoir lieu dans les prochains mois.

Depuis le massacre du 7 octobre et la guerre qui a suivi, l’Assemblée de cette organisation a donné lieu à une rare rencontre actuellement, dimanche dernier, entre un parlementaire israélien et son collègue palestinien. Ils sont membres du Comité de l’UIP sur le Moyen-Orient, dont fait également partie la conseillère nationale Laurence Fehlmann Rielle (PS/GE).

“La discussion a été très courte” en raison d’une séance plénière qui a suivi, a-t-elle déclaré à Keystone-ATS. “Ils parlent ou plutôt ils discutent, mais ça se parle déjà”, pointe son collègue Laurent Wehrli (PLR/VD), membre du bureau de la Commission paix et sécurité de l’UIP et qui a siégé à cette commission devant la Genevoise.

Il dit avoir travaillé pour la Suisse pour conserver un siège. « Depuis plusieurs années, c’est l’un des seuls formats où les deux équipes se rencontrent encore. Et c’est toujours le cas», salue-t-il. Et d’ajouter que “quand on se parle directement, c’est autre chose”.

Sur la table actuellement, la date d’une mission du comité dans la région. La Knesset, le Parlement israélien, affirme qu’elle ne pourra pas l’accueillir avant juillet. Compte tenu de la situation dans la bande de Gaza, les Palestiniens, soutenus par d’autres, souhaiteraient que cette mission ait lieu plus tôt.

Pas à la place des gouvernements

L’objectif est de pouvoir rencontrer des parlementaires et d’autres responsables à Jérusalem et à Ramallah. Mais peut-être aussi à Rafah, au sud de la bande de Gaza, et à Amman.

Face aux blocages entre gouvernements, notamment au Conseil de sécurité de l’ONU où il a fallu attendre six mois jusqu’à lundi pour qu’une résolution appelant à un cessez-le-feu soit adoptée, les parlementaires proposent une approche plus informelle. Sans résoudre les divisions entre dirigeants.

“Ce n’est pas notre mission qui mènera à un cessez-le-feu”, admet Mme Fehlmann Rielle. “Notre rôle est plutôt d’établir un dialogue et de discuter de l’après-guerre.”

Là encore, son collègue acquiesce. “Il ne faut pas penser que les parlements peuvent remplacer les exécutifs”, insiste M. Wehrli, c’est pourquoi cette date n’aurait, selon lui, que des conséquences symboliques. D’autant que dans la phase actuelle, il doute que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu « se sente obligé d’écouter ce que les parlementaires auraient à lui dire s’il les recevait ».

La diplomatie parlementaire peut en revanche être « complémentaire », ajoute-t-il. Ces personnes votent sur le financement et ont donc de l’influence. Et parfois, ils se retrouvent ensuite au gouvernement, raconte le conseiller national.

Plusieurs textes rejetés

La Présidente de l’UIP, Tulia Ackson, s’est rendue dans la région fin novembre. “Il y a vraiment une volonté de la commission d’y aller”, insiste Mme Fehlmann Rielle, qui n’exclut pas que ses collègues de l’Etat hébreu tentent de gagner du temps. “Ils ont proposé un calendrier” et devront assumer s’ils ne participent pas jusqu’à la finalisation de la mission, a-t-elle précisé.

Comme au Conseil de sécurité de l’ONU, les divisions en plénière restent importantes à l’UIP. Lors de l’Assemblée, à laquelle ont participé des centaines de parlementaires de plus de 130 pays, la délégation israélienne a abandonné un projet de résolution qui appelait à la libération des otages détenus par le Hamas.

Deux autres textes ont été rejetés. L’un, sud-africain, a appelé à l’application des ordonnances d’urgence émises par la Cour internationale de Justice (CIJ) et l’autre, danois et soutenu par le groupe européen, a appelé à un cessez-le-feu. Dans une déclaration mercredi après-midi “au nom des parlementaires du monde entier”, Mme Ackson et le secrétaire général de l’UIP, Martin Chungong, ont toutefois appelé à un “cessez-le-feu immédiat” et à une aide urgente aux populations.

Progrès sur d’autres conflits

Plus largement, des exemples montrent les avantages de la diplomatie parlementaire. Il y a quelques jours, les présidents des parlements arménien et azerbaïdjanais se sont exprimés à Genève grâce aux bons offices de l’organisation. M. Wehrli est désormais membre d’un système visant à faciliter le rapprochement entre ses collègues chypriotes turcs et chypriotes grecs. Un mécanisme de dialogue entre eux, notamment en cas d’urgence pour les deux communautés comme les incendies, a été mis en place.

Même constat sur l’Assemblée de l’UIP. «Cela fait chaud au cœur de penser qu’il existe en Suisse un endroit où les parlementaires des pays ennemis se réunissent en paix», déclare M. Wehrli.

“La diplomatie parlementaire est un véritable complément à l’ONU et à d’autres organismes multilatéraux”, ajoute M. Chungong. “Au-delà de l’effet d’annonce”, les Arméniens et les Azerbaïdjanais souhaitent poursuivre leur dialogue facilité par l’organisation, a-t-il déclaré. Et d’exiger une approche « plus discrète », « plus informelle » que la diplomatie gouvernementale.

/ATS

 
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