Nous l’appelons un serpent de mer. Le projet de contournement sud de Caen, vieux de 25 ans, va-t-il se concrétiser ? Le préfet du Calvados va lancer des études de faisabilité. Ce projet routier de 8,5 km relierait les autoroutes A13 et A 84 et désengorgerait le périphérique de Caen, saturé.
Cela fait 25 ans que les élus de la métropole caennaise discutent de ce projet. Le préfet du Calvados va lancer des études sur la faisabilité du contournement sud de Caen.
Il s’agit de créer un axe routier de 8,5 km, entre la RN158 et la RD 613. Un tronçon qui relierait les deux autoroutes A13 (Caen-Paris) et A 84 (Rennes-Caen).
Ces études, d’un coût de quatre millions d’euros, seront financées à 50 % par l’État, à 25 % par le département du Calvados et à 25 % par la communauté urbaine de Caen la mer.
Ce projet de contournement est soutenu par de nombreux élus de la métropole caennaise. Une association “pour la finalisation du contournement sud de Caen» a été créée il y a deux ans.
Elle regroupe sept intercommunalités (Pays de Falaise, Vallée de l’Orne et de l’Odon, Cingal Suisse Normande) et de nombreuses communes. Tous se réunissent autour d’un même constat : les accès routiers au sud de Caen sont saturés.
C’est une situation terrible.
Claude Leteurtre, co-président de l’association « pour la finalisation du contournement sud de Caen
Les résultats obtenus par l’association sont terribles. La circulation des véhicules, notamment des camions, est de plus en plus importante. Le trafic quotidien moyen est de plus de 60 000 véhicules sur la partie Est du périphérique de Caen.
La Porte de Paris, au sud, voit passer chaque jour plus de 87 000 véhicules, dont plus de 8 000 poids lourds. La Porte d’Espagne n’est pas en reste, avec une forte augmentation du trafic routier également.
Pour l’association qui milite pour le contournement, ce projet «s’inscrit dans une volonté d’améliorer la desserte de l’agglomération et du sud du Calvados.
La réalisation de ce tronçon de 8,5 km »vise à décharger le périphérique, actuellement encombré, d’une partie de son trafic, mais il propose également une liaison entre l’A13, l’A88 et l’A84, pour les flux de voitures et de camions qui transitent uniquement par le territoire de Caen.« .
Le conseil départemental du Calvados, qui cofinance les études à hauteur d’un million d’euros, soutient également le projet de contournement sud de Caen.
Nous considérons que c’est un raccordement autoroutier qui doit être réalisé. Celui actuel, qui passe par le périphérique de Caen, n’est pas satisfaisant.
Michel Fricout, vice-président du Conseil départemental du Calvados
Par la voix de son vice-président chargé de la commission des infrastructures et des réseaux, le département du Calvados estime que ce lien doit absolument être fait.
“Aujourd’hui, la liaison autoroutière entre l’A13 et l’A84 passe par le périphérique et cela n’est pas satisfaisant, car matin et soir, le périphérique, notamment le sud, est saturé, se souvient Michel Fricout. De ce fait, les usagers, en voiture ou en camion, réalisent leur propre itinéraire via de petites routes, qui ne sont pas conçues pour ce transit autoroutier. Toutes les villes du sud-est de Caen sont saturées de voitures et de camions qui tentent d’échapper aux embouteillages du périphérique. Cela endommage les routes et crée des nuisances.“
Pour l’élu départemental, «Ce tronçon doit être une route de transit et non une route avec des échangeurs et des zones industrielles partout.» Pour arriver au bout du chemin, le projet de contournement devra composer avec la loi ZAN (zéro artificialisation nette) des sols.
Cette loi vise à mieux répondre aux conséquences environnementales lors des constructions et des aménagements fonciers, sans pour autant négliger les besoins des territoires en termes d’habitat, d’infrastructures et d’activités. Un écueil de plus, peut-être, pour les partisans de ce projet routier.
