Le Département de Dordogne adopte un budget sur fond de hausse des dépenses sociales

Aattaqué sur le sujet par l’opposition, le président socialiste du Conseil départemental de la Dordogne, Germinal Peiro, ne s’en cache pas. “Oui”, il veut intervenir “dans tous les domaines”, car ce sont “les domaines de vie des Périgourdins”. Il veut même « aller plus loin, par exemple dans le domaine de la santé », avec le centre départemental de santé qui emploie 17 médecins à Excideuil, Saint-Médard-de-Mussidan et Ribérac.

Ce mercredi 27 mars, après trois jours de débats, la collectivité a adopté son budget initial 2024. Elle est marquée par une augmentation des dépenses sociales et le recours à l’emprunt pour financer les investissements (lire en encadré).

«Dégradation financière»

Sans surprise, le président du groupe d’opposition Les Républicains, Dominique Bousquet, a constaté une « dégradation financière » de la collectivité, résultat de « plusieurs années de fuite en avant ». Ce qui fait craindre à son collègue de l’opposition de centre droit, Thierry Cipierre, un « rappel à l’ordre de la Chambre régionale des comptes ».


Dominique Bousquet, élue dans le canton du Haut Périgord Noir, dirige le groupe d’opposition LR.

Stéphane Klein / SO

L’occasion était trop belle, l’opposition a aussi rebondi de l’audience qui avait eu lieu la veille, devant la cour administrative d’appel de Bordeaux, où le rapporteur public avait demandé la liquidation de nouvelles amendes dans le dossier de la déviation Beynac, à hauteur de 1,680 millions d’euros.

«Ne ramenez pas tout à Beynac»

« Vous auriez dû sécuriser votre politique dans ce domaine. Nous risquons de payer une somme prodigieuse», a accusé Dominique Bousquet, qui a pourtant toujours voté en faveur du projet. “Construction, démolition, reconstruction… La saga continue et martèle le gaspillage financier, peut-être au détriment des autres investissements”, a poursuivi Thierry Cipierre.


Élu dans le canton de Coulounieix-Chamiers, Thierry Cipierre dirige le groupe Renouveau.

Stéphane Klein / SO

“Ne ramenez pas tout à Beynac de manière malhonnête”, a rétorqué le patron du groupe communiste, Jacques Auzou. La défense du projet assurée par ce soutien de sa majorité, le président Peiro s’est surtout moqué de son opposition : « Vous nous faites des reproches, mais quelles sont vos propositions sérieuses en matière de tourisme, de santé, d’agriculture, d’aide aux municipalités ? »


Elu dans le canton de la Vallée de la Dordogne, le socialiste Germinal Peiro préside le département depuis 2015.

Stéphane Klein / SO

Conscient de « l’effet ciseau » dans lequel se trouve la communauté, il a annoncé : « En 2025, nous éliminerons des choses. Nous ne pourrons pas aider au même niveau. »

Augmentation de l’aide sociale

Le budget initial 2024 s’élève à 710 millions d’euros (+2% par rapport à 2023). Son volet de fonctionnement s’est alourdi, notamment à cause des dépenses sociales obligatoires, en hausse de 8 %, qui représentent près de la moitié du budget. Cela concerne aussi bien le RSA que les aides à l’autonomie, au handicap ou aux aides à l’enfance… Avec dans le même temps des indemnisations de l’État « en hausse, mais moins qu’elles n’auraient dû l’être », souligne Mireille Volpato, chargée de solidarité. A cela s’ajoute une masse salariale en hausse de 2% alors que le nombre d’agents est stable (2 428).
Côté recettes, la collectivité doit composer avec la baisse importante des droits de mutation liée à un marché immobilier en souffrance : moins 10 millions d’euros. A tel point que pour honorer ses investissements, le Département a contracté un emprunt de 35 millions d’euros. De douze ans en 2023, la durée d’extinction de la dette est donc portée à douze ans et demi.
A l’arrivée, hors capitaux d’endettement, les dépenses d’investissement réelles s’élèvent à 90 millions d’euros, dont 24,7 millions pour les routes, 42 millions pour les aides aux communes ou encore 10 millions pour le déploiement du très haut débit.

 
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