Treize ans plus tard, il a avoué le meurtre de son voisin : « Il fallait que je libère ma conscience »

Treize ans plus tard, il a avoué le meurtre de son voisin : « Il fallait que je libère ma conscience »
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La cour d’assises de la Haute-Garonne juge Patrick Canie, 58 ans. Un homme qui à l’été 2020 est passé par la gendarmerie pour s’accuser d’un crime commis treize ans plus tôt, à Plaisance-du-Touch.

« Le poids était trop lourd, le souvenir terrible. Je voulais me donner bonne conscience… » En août 2020, alors qu’il se retrouve face à un gendarme de la brigade de Plaisance-du-Touch, puis devant des spécialistes de la section de recherche, Patrick Canie veut se « soulager ».

Cet homme, habitué aux petits boulots, promenant notamment soigneusement les chiens des habitants de son quartier, en est venu à reconnaître son implication dans le meurtre d’Henri Rozès treize ans plus tôt, en mai 2007 ! Les voisins de la victime qui souffrait d’hémiplégie avaient découvert ce passionné de rugby, alors âgé de 65 ans, inconscient après un week-end, dans son logement au rez-de-chaussée d’une résidence de Plaisance. Les traces de coups de couteau ne laissent aucun doute sur les causes de sa mort.

Soupçonné en 2007, il a été interrogé

A l’époque, les investigations, centrées sur les proches de cet ancien jardinier municipal, avaient également visé Patrick Canie, le voisin immédiat de la victime, et dont les traces génétiques avaient été isolées dans l’appartement du crime. Seules les explications du suspect, une relation ancienne et habituelle avec la victime à qui il rendait régulièrement visite, notamment lors du partage d’un apéritif, n’ont pas permis d’établir son accusation malgré ses auditions, voire sa garde à vue.

L’enquête après plusieurs mois de travail a finalement été close. Jusqu’à ces confessions surprises, treize ans plus tard. « Cet homme, tout comme la victime, souffrait de graves problèmes de santé. Un véritable handicap. Lorsque les multiples traitements, les évaluations, les soins ont amélioré son état, il a pu penser à autre chose. Notamment ce qu’il avait commis plusieurs années auparavant et qui le rongeait», souligne son défenseur, Me Cédrik Bréan.

Devant les gendarmes puis le juge d’instruction, celui qui avait lui-même dévoilé son accusation n’a pas cherché à se soustraire à ses responsabilités. « Sa pathologie implique quelques problèmes de mémoire. Ce qui peut expliquer des choses parfois imprécises. Mais pas forcément à son avantage», constate son avocat.

Confusion autour du taux d’invalidité ?

Il s’est notamment accusé d’avoir poignardé la victime à neuf reprises. Le médecin légiste n’en a identifié que cinq. Pourquoi cette action soudaine et violente ? Une dispute entre les deux hommes aux contours flous, peut-être autour de leur niveau de handicap respectif, pourrait expliquer ces coups de couteau mortels. Les deux jours de débat, jeudi 28 mars et vendredi 29 mars devant la cour d’assises de Haute-Garonne, devront éclaircir ces circonstances.

Ces journées d’audience pourraient être longues, et délicates, pour les accusés dont la santé reste fragile. Son avocat assure sa volonté de « s’expliquer » auprès de ses juges sur ce qu’il a fait. Il le doit notamment à la famille d’Henri Rozès dont les filles, représentées par Me Hervé Adoukonou “attendent la vérité”, prévient leur conseil.

Accusé du meurtre d’une personne vulnérable, Patrick Canie risque la peine maximale de la réclusion à perpétuité.

 
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