Deux autres dépassements de la norme nickel en cours d’analyse au Québec

Deux autres dépassements de la norme nickel dans l’air ambiant du Vieux-Limoilou ont été mesurés en décembre et février derniers, a appris Radio-Canada. Ces dépassements, en cours d’analyse, pourraient s’ajouter aux quatre autres déjà confirmés par le ministère de l’Environnement du Québec depuis la réduction de la norme sur le nickel au printemps 2022.

Un excès a été constaté notamment le 28 décembre.

Selon nos informations obtenues de diverses sources, des pannes d’équipements sont à l’origine d’émissions de nickel dans l’air ambiant. Plus précisément, le blocage d’une goulotte de chargement aux installations minières Glencore dans le secteur de Beauport, au port de Québec, serait en cause.

Le concentré de nickel de la mine Raglan est entreposé dans ce dôme du secteur Beauport, à l’embouchure de la rivière Saint-Charles.

Photo : Radio-Canada / David Rémillard

Sans donner de détails sur l’incident, l’administration portuaire confirme avoir mesuré un excédent de l’étalon nickel ce jour-là, à sa station d’échantillonnage située au coeur du Vieux-Limoilou, à l’intersection de la 3e Avenue et de la 5e rue.

La concentration maximale de nickel y a été enregistrée à 160 nanogrammes par mètre cube d’air, a-t-on appris à Radio-Canada. La norme pour le nickel dans l’air ambiant est fixée à un maximum de 70 nanogrammes par mètre cube par 24 heures.

De son côté, Glencore a refusé de commenter cet incident. Nous examinons attentivement toutes les situations où des concentrations supérieures à la norme de nickela répondu un porte-parole de la multinationale anglo-suisse, sans référence à l’événement en question. Nous n’allons pas discuter des détails de jours spécifiqueselle a ajouté.

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Le Port de Québec possède des stations d’échantillonnage similaires à celle de Limoilou, dont une sur la 3e Avenue, à la hauteur de la 5e rue. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada

Passage d’Arvik 1

L’autre dépassement de la norme aurait eu lieu le 9 février. Toujours à la station de la 3e Avenue, le Port a mesuré une concentration de 100 nanogrammes par mètre cube d’air.

La Ville de Québec confirme la même information et note qu’un dépassement a également été signalé à une autre station de surveillance, sur la rue des Sables, à environ 500 mètres du capteur de la 3e Avenue.

Lors du dernier Comité de vigilance des activités portuaires, le jeudi 21 mars, le Port de Québec a présenté des données, dont le dépassement de la norme nickel du 9 février 2024 à la station Québec–Vieux-Limoilou.a déclaré, par écrit, un porte-parole de l’administration municipale.

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Le concentré de nickel de la mine Raglan est déchargé de l’Arvik 1 au port de Québec. Une brume sert de filet de sécurité pour maintenir le concentré en soute.

Photo : Radio-Canada / David Rémillard

Toujours selon nos sources, la concentration de nickel dans l’air ambiant le 9 février a coïncidé avec le passage du navire Arvik 1, desservant Glencore. Le vraquier brise-glace circule entre la mine Raglan, au Nunavik, et le port de Québec, où il transborde chaque année des dizaines de milliers de tonnes de concentré de nickel en provenance du Grand Nord.

Dévoilant la semaine dernière les résultats d’une enquête de 18 mois, le ministère de l’Environnement du Québec a établi une relation entre le cycle des navires amarrés aux installations de Glencore et l’augmentation des concentrations de nickel mesurées dans l’air ambiant.

L’Arvik 1 effectue 8 voyages chaque année entre la Baie Déception et le port de Québec, chargé de pentlandite. Le minerai est ensuite envoyé par train à Sudbury pour être transformé en matte. Ce produit retourne au port de Québec pour repartir par bateau (25 navires par an) vers la Norvège où il subit une transformation finale.

Cas par cas

Le ministère n’a pas souhaité commenter les analyses en cours pour les dépassements des 28 décembre et 9 février. Aucun lien n’a donc encore été officiellement établi avec un quelconque opérateur du port de Québec. Chaque dossier, dit-on, est traité individuellement, quelles que soient les récentes conclusions du gouvernement sur le rôle de Glencore, seul opérateur de transbordement de nickel.

Plusieurs facteurs doivent être pris en compte avant de pouvoir établir l’origine des contaminants et si une infraction a été commise par rapport à la législation environnementale. Cela doit être fait avant la notification d’une violation ou avant d’engager un recours et peut nécessiter des délais.rappelle le ministère.

En plus de présenter la semaine dernière les résultats de ses activités de surveillance concernant Glencore, Québec a également annoncé la signification d’un avis de non-conformité à l’entreprise pour ses activités de transbordement au Port de Québec.

>>Installations portuaires et industrielles en hiver.>>

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Le concentré de nickel de la mine Raglan passe par un convoyeur couvert avant d’être stocké dans un dôme métallique.

Photo : Radio-Canada / Félix Morrissette Beaulieu

Le ministère reproche à Glencore d’avoir maintenu ses activités malgré des pannes d’équipements, entre fin décembre 2022 et le 6 janvier 2023, période durant laquelle deux dépassements de la norme ont été confirmés.

Québec avait alors prévenu que chaque augmentation de la concentration en nickel, supérieure ou inférieure à la norme québécoise, serait analysée individuellement. Ce n’est pas parce que la norme est dépassée qu’il y a un manquement, et ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de dépassement qu’il n’y a pas de manquement.a insisté un haut responsable du contrôle environnemental.

Rappelons que Glencore, seul opérateur à transborder du nickel au port, doit présenter un plan de mesures correctives au gouvernement d’ici le 1er avril.

En plus des dépassements du 28 décembre et du 9 février, Québec regarde également un dépassement enregistré le 16 novembre 2023. Ce dernier a été rendu public le mois dernier.

 
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