CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal | Une centaine de postes supprimés en raison d’une pénurie de personnel

CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal | Une centaine de postes supprimés en raison d’une pénurie de personnel
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En pleine pénurie de main-d’œuvre, 117 postes d’infirmières auxiliaires et de préposées aux bénéficiaires seront éliminés au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, apprend-on La presse. Le CIUSSS souhaite revenir à une « certaine normalité » après des dépenses « extraordinaires » durant la pandémie.


Publié à 1h56

Mis à jour à 5h00

Ce qu’il faut savoir

Cent dix-sept postes d’infirmières auxiliaires et de préposées aux bénéficiaires seront éliminés dans les hôpitaux et les CHSLD du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

Le CIUSSS espère que les personnes touchées par les abolitions choisiront d’autres postes vacants au sein de l’organisation.

Le syndicat qui représente les préposées aux bénéficiaires juge la situation « absurde ».

« Il y a une pénurie de main d’œuvre et d’un autre côté, ils coupent. C’est absurde», affirme Michel*, un employé de l’hôpital Notre-Dame touché par les suppressions d’emplois. « Je ne trouve pas normal qu’une personne qui a plusieurs années d’ancienneté soit écartée de son service, alors qu’il manque constamment d’effectifs. »

Le CIUSSS explique les abolitions par un retour à « une certaine normalité » après le déploiement de « ressources financières et humaines extraordinaires pour pouvoir traverser la pandémie ».

“J’étais énervé. Je pleurais. Je ne comprends pas. J’avais quelque chose de régulier, de permanent. Et on me l’a retiré du jour au lendemain», raconte Jeanne*, également employée de l’hôpital Notre-Dame, qui avait un quart de jour. « Ceux qui travaillent de 8 heures à 16 heures ont attendu des années pour obtenir ce poste », déplore-t-elle.

Une centaine de postes supprimés

Au total, 117 postes seront éliminés, dont 5 postes d’infirmières auxiliaires et 6 postes de préposés aux bénéficiaires à l’urgence de l’hôpital Notre-Dame, ainsi que 5 postes de préposés aux bénéficiaires dans les unités médicales de l’hôpital Notre-Dame. Verdun. De plus, 15 infirmières auxiliaires et 86 préposées réparties dans 17 CHSLD perdront également leur poste.

« Cela a été des jours et des semaines extrêmement difficiles pour ces employés. Notre approche était très rassurante, mais il est certain qu’on touche à la vulnérabilité de personnes qui venaient peut-être de trouver une certaine sécurité d’emploi dans un endroit qui leur convenait», reconnaît Frédéric Boulay, directeur adjoint de l’hébergement. du CIUSSS.

Le CIUSSS espère que les personnes touchées par les abolitions choisiront d’autres postes vacants au sein de l’organisation. «Nous disposons de suffisamment de postes libres pour réembaucher, s’ils le souhaitent, chacune des personnes touchées par cette réorganisation», indique la conseillère aux relations avec les médias, Marianne Paquette.

Supprimer des postes peut paraître paradoxal dans le contexte actuel du marché du travail, mais il n’en reste pas moins que nous avons besoin de tout le monde.

Frédéric Boulay, directeur adjoint de l’hébergement au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

M. Boulay soutient que le niveau de services à la population restera inchangé.

Toutefois, plusieurs postes vacants se retrouvent en soirée ou en nuit, indique Michel. Un horaire qu’il ne peut pas se permettre avec son enfant. Et les quelques postes disponibles de jour sont convoités par des salariés plus expérimentés que lui, soutient-il. Sans emploi quotidien, il envisage de se tourner vers une agence de placement ou de quitter le réseau de la santé.

« Si les gens souhaitent rester pendant la journée, il existe encore suffisamment d’options qui peuvent leur être proposées actuellement. Mais ce ne sera pas nécessairement dans le centre d’hébergement ou dans le secteur qu’ils voulaient être», précise M. Boulay.

« Nous sommes conscients que cette nouvelle peut générer de l’anxiété, des questions et des inquiétudes. Nous avons mis à la disposition de ces personnes des ressources de soutien psychologique », a déclaré M.moi Paquette.

Le porte-parole de QS « inquiet »

Le syndicat des travailleurs du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, qui représente les préposés aux bénéficiaires, juge la situation « absurde ». “L’employeur nous présente cela comme une réaffectation de personnel, mais vous comprenez que pour tout travailleur, recevoir un préavis de suppression d’emploi crée un petit traumatisme et, à notre avis, c’est tout à fait inutile”, déplore le président du syndicat, Alain Croteau.

« À l’heure où nous essayons de réintégrer les gens dans le réseau et où nous essayons de nous débarrasser du recours aux agences, je peux difficilement imaginer un pire message à envoyer que d’abolir les postes des personnes qui ont été là depuis des années. C’est complètement contre-productif», déplore Vincent Marissal, porte-parole de Québec solidaire en matière de santé.

La situation lui rappelle « de très mauvais souvenirs de cycles d’économies et de rationalisation ».

Nous savons qu’il y aura une pénurie d’argent pour les soins de santé. Le ministre [Dubé] lui-même a dit que Santé Québec était une bonne occasion de faire le ménage dans les programmes.

Vincent Marissal, porte-parole de Québec solidaire en matière de santé

Vincent Marissal se dit « assez inquiet de la suite. » « En ce moment, nous devrions plutôt garantir la place des personnes qui sont encore avec nous dans le public », estime-t-il.

Le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal n’est pas le seul à devoir procéder à des suppressions d’emplois. Le CIUSSS de la Capitale-Nationale a mis fin aux contrats de 11 kinésiologues qui travaillaient à temps plein dans les 29 CHSLD de la région de Québec, a rapporté Radio-Canada lundi. C’est désormais aux préposés aux bénéficiaires de se charger du déplacement des résidents.

* Les noms ont été modifiés car les employés craignent des représailles.

 
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