la confiance n’est pas là – .

Pendant plus de deux heures et demie, des dizaines d’entre eux se sont manifestés, certains à plusieurs reprises, pour poser des questions ou exprimer leurs doutes, leurs inquiétudes ou même leur opposition face au projet Mauricie promu par l’entreprise.

Face à eux, quatre hommes et trois femmes, pour la plupart présentés comme experts externes dans leur domaine et que nous avons pu rencontrer individuellement lors de précédentes présentations. Il s’agit d’Adèle Lamarche, experte en évaluation environnementale, Marc-André Bergeron, ingénieur, Carole Barbeau, chargée de projet en énergies renouvelables, Mathieu Riedl, ingénieur en transition énergétique et Lyne Ricard, ingénieure en chef du projet d’électrolyseur.

Au centre du panel, Jean-Benoit Courchesne, vice-président au développement des affaires de TES Canada et, à sa droite, Éric Gauthier, président-directeur général de l’entreprise.

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Quatre hommes et trois femmes se sont réunis pour répondre aux questions de dizaines de citoyens. (sylvain mayer/Le Nouvelliste)

C’est ce dernier qui a le plus souvent été sollicité pour défendre le projet de production d’hydrogène vert à Shawinigan. Certains l’ont décrit comme « courageux » ou « courageux », parfois peut-être avec une pointe d’ironie, reconnaissant néanmoins qu’Éric Gauthier n’a pas reculé devant l’exercice de communication. Un exercice qui lui a valu de nombreuses rebuffades que le manager a encaissé sans se fâcher.

Rappelons que ce projet prévoit l’implantation d’un parc éolien réparti sur un vaste territoire en Mauricie et, dans une moindre mesure, un parc solaire à proximité de ses installations.

Plus tôt dans la journée, les membres de l’UPA Mauricie avaient exprimé leur opposition au projet de parc éolien avec une pièce maîtresse. Lors de cette soirée, une présence policière discrète a été assurée par la Sûreté du Québec, sans qu’elle ait à intervenir.

Déficit de confiance

Les opposants et même les indécis, face à ce projet, se montrent studieux. Ils viennent au micro avec des exemples précis d’incohérences apparentes qu’ils notent ici et là, à partir d’études scientifiques ou de conclusions publiées par le BAPE lors de projets antérieurs ; Ils considèrent ces données comme contradictoires avec les informations diffusées par les promoteurs du projet.

Questions et préoccupations sincères. Des réponses qui satisfont rarement leur auteur. Une confiance difficile à gagner. C’est la dynamique qui se dégage des échanges observés à Sainte-Thècle.

Selon Jean Guilbert, originaire de Saint-Maurice, un des premiers militants contre l’installation d’éoliennes, ces rencontres seraient une vaste opération marketing. Pour lui, l’imposant panel d’experts serait réuni pour « impressionner » les citoyens.

Votre projet de décarboner le Québec est une belle phrase de vente, mais je n’y crois pas du tout.

— Jean Guilbert, producteur laitier de Saint-Maurice

Il est d’ailleurs revenu à la charge à quelques reprises, laissant entendre qu’un nouveau slogan anime ses concitoyens : “Pas dans mon domaine, pas dans mon champ de vision !” Uniquement à Saint-Maurice, 800 citoyens ont signé une pétition s’opposant à l’implantation d’éoliennes dans la municipalité.

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Jean Guilbert maintient une farouche opposition à la présence d’éoliennes à Saint-Maurice : “Pas dans mon domaine, pas dans mon champ de vision !” (sylvain mayer/Le Nouvelliste)

Beaucoup se sont manifestés pour exprimer des doutes sur la viabilité financière du projet, son efficacité énergétique, sa valeur environnementale ainsi que sur tout le discours entourant « les mythes et réalités » du projet. Sur quoi les promoteurs sont revenus avec des réponses qui s’ajoutent à son arsenal de communication, au fur et à mesure des questions se posent.

Des actionnaires remis en cause

L’intérêt des principaux actionnaires a également fait l’objet d’interrogations, France Chrétien Desmarais étant citée à plusieurs reprises avec les deux autres cofondateurs de l’entreprise, les frères belges Paul et Marcel Van Poecke. Certains avancent même que les récents déboires de Lion Electric, dont une filiale de Power Corporation est actionnaire, sont précurseurs d’une mauvaise planification de la part de TES Canada, les deux sociétés étant liées à la famille Desmarais.

Un citoyen de la MRC de Mékinac, M. Martin, a joué sur ce terrain, qualifiant les Desmarais de « loups de la finance ». Que le projet soit vert ou polluant, « le but est de gagner de l’argent », dit-il. Pressé de conclure, l’ancien résident de Québec a clairement exprimé son opposition : « Je ne suis pas contre les projets « verts » mais je suis contre les projets « marde ». M’avez-vous bien compris ? C’était ma question.

«On sait que ce n’est pas unanime, mais fondamentalement on croit au projet», a réitéré à plusieurs reprises Éric Gauthier, soulignant que la base de l’entreprise était sa volonté de participer à la décarbonation.

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Éric Gauthier a essuyé de nombreuses rebuffades sans abandonner. (sylvain mayer/Le Nouvelliste)

À maintes reprises, la question de l’acceptabilité sociale, condition promise lors de l’annonce du projet, a été soulevée par les citoyens. Une véritable consultation citoyenne est réclamée par plusieurs, comme l’a fait Gaston Rivard de Saint-Adelphe. Plusieurs remettent en question le caractère non contraignant de mécanismes comme le BAPE ou d’ententes avec les propriétaires fonciers en échange de redevances partagées avec les municipalités.

« Ils auront peut-être du mal à résister. Ce n’est pas de l’acceptation… », dit M. Rivard. “Référendum!” crient alors certains dans la salle Aubin.

Faisant référence à une enquête récemment confiée à la firme Tenor Marketing, Éric Gauthier rappelle que le projet évolue et que le processus d’évaluation de son acceptabilité sociale sera long. Il reste ferme sur le sujet des travaux qui devraient s’étaler sur deux ans.

« Nous prenons le pouls, pour savoir ce qui se passe et ce que nous pouvons faire pour améliorer le projet. Car le projet n’est pas gravé dans le marbre. Tout ce qui concerne les paramètres, le nombre d’éoliennes et leur emplacement, rien n’est gravé dans le marbre», a-t-il soutenu.

Une deuxième rencontre selon la même formule est prévue mardi soir, à 18 h 30, au Centre communautaire Henri-St-Arnaud, à Saint-Narcisse.

 
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