Éducation. Plusieurs collèges de la Manche débrayent contre les « groupes de niveaux »

Éducation. Plusieurs collèges de la Manche débrayent contre les « groupes de niveaux »
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Par Ludivine Laniepce
Publié le

26 mars 24 à 19h47

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Ce mardi 26 mars 2024dans fin de matinéeplusieurs collèges fait grève pendant une heure dans la Manche. UN action sans précédent porté par un collectif d’enseignantsà l’initiative de Collège des Provincesà Cherbourg-en-Cotentin, contre les « groupes de niveau » et les manque de moyens donné aux collèges.

Il s’agit d’établissements cherbourgeois comme Zola, Le Ferronay, Diderot, Ferry, Les Provinces, Bucaille-Charcot, Le Corre et Cachin, mais aussi Le Hague Dike à Beaumont-Hague, Grillard à Bricquebec, Gilles de Gouberville à Saint-Pierre-Église. , Barbey d’Aurevilly à Saint-Sauveur-le-Vicomte, sans oublier La Chaussonnière à Avranches ou Granville, Villedieu-les-Poêles, Bréhal et Gavray.

A la rentrée 2024

Au Collège Diderot, Tourlavilleplus d’une trentaine de membres duéquipe éducative est sorti devant les portes. Ici, cinq classes de 6e et cinq autres sur 5e sont directement concernés par la mesure des « groupes niveaux ».

Annoncé dans décembre 2023 sous ce nom de Gabriel Attal, la réforme a été immédiatement critiquée par le enseignants. Nicole Belloubet, nouvelle ministre de la’éducation nationale après Gabriel Attal et le passage furtif d’Amélie Oudéa-Castéra, parle désormais de « groupes de besoins » en français et en mathématiques pour les élèves de 6ee et 5e. Impossible, répondent les professeurs des matières concernées.

Séparer les élèves aura des répercussions sur l’ensemble de la classe en brisant le collectif et la cohésion. Cela créera de la concurrence et des tensions entre eux. Ils sont éloignés de leurs liens d’amitié fondamentaux. C’est nocif pour tout le monde.

Marie Lyse MartinProfesseur de français au collège Diderot

Pour les enseignants de mathématiques, le constat est identique. « Nous allons stigmatiser étudiants. Il faut préserver les classes dans leur diversité, argumente Arnaud Lacombe. Du 6eles étudiants auront une étiquette sur le front même s’ils arrivent souvent à l’université avec un manque de confiance. Pour leur estime de soi, c’est catastrophique. C’est un mesure dramatique pour le enfants. »

Son collègue Julien Fatôme abonde dans le même sens : « Six groupes, c’est le maximum qu’on peut faire ici et dans un flux serré. Nous passons déjà des heures sur des options comme le partenariat sportif, le bilingue espagnol, latin… »

Certainement pas

Une autre raison qui renforce le sentiment d’injustice les enseignants envers leurs élèves : l’absence de moyens supplémentaires alloués pour appliquer cette mesure. «Nous aurons le mêmes allocations horaires à la rentrée, regrette Marie-Lyse Martin. Et nous savons déjà que nous aurons au moins 32 étudiants supplémentaires. »

Julien Fatôme confirme : « Nous n’aurons pas de professeurs à affronter, sauf pour constituer des groupes de 35 ! Techniquement, nous n’avons pas les moyens de le faire. Il y a déjà une pénurie de professeurs de français et de mathématiques qui ne sont pas remplacés.»

“En termes de harcèlement, ça va être horrible entre les étudiants”

Chantal Carrandier, autre enseignante de mathématiques au collège, raconte son expérience : « Les groupes de niveaux existaient lorsque j’ai commencé mon cursus. carrière il y a 30 ans. Et on y revient aujourd’hui même si on sait que ça ne marche pas ! ” Tous les littérature scientifique leur donne effectivement raison. Des petits groupes oui, mais à différents niveaux pour favoriser l’émulation en classe.

Avec les groupes de niveaux, nous prenons effectivement du retard sur le programme d’un seul trimestre. Et en termes de harcèlement, ça va être horrible entre les étudiants, ils le disent eux-mêmes.

Chantal CarrandierProfesseur de mathématiques au collège

Marie-Lyse Martin craint toujours conséquences de cette mesure à moyen terme. « L’entraide est pour nous déterminante d’un point de vue sociétal. Quel exemple leur donnons-nous avec ces groupes ? Quoi citoyens le seront-ils demain ? Nous ne voulons pas qu’ils soient catégorisés en fonction de leurs connaissances fondamentales, c’est du mépris. »

Par solidarité, Mélanie Gouye est venue soutenir les professeurs. “J’ai peur, je ne sais pas avec quelle sauce on va servir les enfants à la rentrée”, explique le femme au foyer dont le fils fréquente le collège Diderot. Il s’agit d’un « choc des classes sociales ». J’ai peur de voir le niveau de mon fils baisser, peur de devoir dépenser en cours particuliers pour rattraper tout ça. »

« Déterminisme dès 11 ans »

Dans le cadre de cette réforme, les classes préparatoires deuxième ouvrira également à la rentrée pour les élèves n’ayant pas obtenu leur brevet mais en étant admis aux filières générales et technologiques ou professionnelles de deuxième année. Selon syndicalistescette « classe prépa-2de » serait au lycée de Tocqueville.

“Pas de brevet, non lycée, demande Marie-Lyse Martin. Il y a un déterminisme dès l’âge de 11 ans, avec des élèves qui tombent dans des flux « faibles », « moyens » ou « bons » et qui n’auront pas la possibilité d’en sortir. »

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