Les ministres européens de l’agriculture se réunissent alors que la crise se poursuit, notamment en Pologne et en République tchèque

Les ministres européens de l’agriculture se réunissent alors que la crise se poursuit, notamment en Pologne et en République tchèque
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Les ministres européens de l’Agriculture se réunissent ce mardi 26 mars à Bruxelles. Ils étudient une révision de la PAC (politique agricole commune). Exigées par les États face à la colère agricole qui déferle sur le continent depuis deux mois, ces révisions législatives doivent désormais être négociées et formellement approuvées par les États membres et les députés européens, d’ici fin avril, avant la trêve précédant les élections européennes de juin. . Le tout sur fond de nouvelles manifestations à Bruxelles.

Pologne, Les agriculteurs sont les plus vulnérables de l’Union européenne face aux produits ukrainiens. Ils bloquent la frontière ukrainienne depuis plusieurs mois, mais n’ont toujours pas de solution. En République tchèque également, les agriculteurs manifestent régulièrement ces derniers temps. Leurs revendications portent entre autres sur les céréales.

Pologne : les agriculteurs réclament une régulation des prix et la fermeture des frontières avec l’Ukraine

Les agriculteurs polonais ont annoncé qu’ils continueraient à manifester. Ce mardi 26 mars, ils ont même prévenu qu’ils allaient bloquer les chambres des députés européens qui voteront pour le pacte vert. Ils demandent depuis des mois au gouvernement de rejeter ce nouveau plan européen, qu’ils jugent trop restrictif. Ce qui ressort à chaque fois dans les manifestations, c’est qu’ils se trouvent déjà dans une situation très compliquée depuis le début de la guerre en Ukraine. L’Europe a décidé de supprimer les droits de douane sur les produits ukrainiens, et bien sûr d’aider l’économie ukrainienne.

Mais on commence à en avoir assez en Pologne. Les agriculteurs souffrent de la baisse des prix de certains produits comme les framboises, les céréales et le poulet. Les exportations ukrainiennes finissent parfois sur le marché, provoquant la colère croissante des agriculteurs polonais. Ils ont même renversé un wagon transportant des céréales à la frontière et, à Varsovie, une grande manifestation a bloqué toute la capitale pour exiger une réaction du gouvernement.

Il y a eu des phases de négociations pour trouver des solutions. Le gouvernement a mis en place des restrictions sur certains types de produits. Il a également annoncé qu’il aiderait les agriculteurs avec les premiers versements du plan de relance européen, que le gouvernement actuel a commencé à débloquer à Bruxelles. Mais toutes ces solutions n’ont pas satisfait les agriculteurs qui réclament une régulation des prix et une fermeture des frontières avec l’Ukraine. Sur ce point, le gouvernement polonais ne dispose pas vraiment des leviers nécessaires pour accéder à leur demande ; c’est à l’Union européenne de le faire. Et les agriculteurs polonais le savent. C’est pourquoi ils ont régulièrement bloqué la frontière allemande ces dernières semaines.

S’ils espéraient qu’un mouvement d’agriculteurs européens annulerait le Green deal, ils ont constaté au fil des semaines que les protestations étaient de plus en plus faibles. En Pologne, on veut maintenir le cap, mais jusqu’à quand ? Avec l’arrivée du printemps, beaucoup d’entre eux savent qu’ils devront retourner travailler aux champs et qu’ils n’auront plus le temps ni les moyens de maintenir la grève qu’ils mènent depuis le début de l’année. Ils espèrent alors que la rencontre prévue entre la Pologne et l’Ukraine jeudi 28 mars sera à leur avantage.

République tchèque : le gouvernement souhaite que le blé et l’orge, importés d’Ukraine, soient plafonnés

La dernière manifestation remonte au 20 mars, sans violence, mais notamment avec 200 kg de farine déversés devant la mairie d’une ville du centre de la Tchéquie et des agriculteurs qui se plaignent notamment des importations de céréales en provenance de Russie, de Biélorussie et d’Ukraine.

« Le problème c’est aussi que les stocks de céréales sont pleins et que la récolte approche, ce qui va grandement nous compliquer la vie. La politique agricole commune de l’Union européenne tente de passer au vert avec le Green Deal, mais cela augmente notre production de produits frais. »déplore Jaroslav Michal, directeur régional de la Chambre tchèque d’agriculture. Le ministre tchèque de l’Agriculture a plaidé la cause des céréaliers ce mardi à Bruxelles en demandant que le blé et l’orge soient ajoutés à la liste des produits pour lesquels les importations en provenance d’Ukraine sont plafonnées.

Le contexte est très particulier pour la République tchèque, puisque le leader de l’opposition parlementaire est un acteur clé du secteur agro-industriel. Andrej Babis, l’ancien Premier ministre, est le fondateur du groupe Agrofert, qui est l’un des principaux employeurs du pays et dont les nombreuses activités couvrent par exemple la production d’engrais ou de volaille. Le milliardaire, président du parti ANO, utilise ce thème pour critiquer le gouvernement, de manière ouvertement populiste. Dans une vidéo récente, il s’est même mis au volant d’un tracteur pour expliquer que “Les ministres conduisent des BMW et veulent que ce tracteur cesse d’être utilisé car il a plus de dix ans”. Apparemment, la stratégie est bonne, car c’est le parti ANO qui arrive actuellement en tête de tous les sondages avant les élections européennes.

 
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