Malgré quelques améliorations, le Contrôle fédéral des finances pointe les problèmes de cet outil. La Confédération étudie actuellement la centralisation. Ce serait un revirement par rapport à la procédure adoptée jusqu’à présent.
Le dossier patient électronique n’est pas à jour en Suisse.Image : CLÉ DE CLÉ
Maja Briner / ch médias
On en attendait beaucoup, mais jusqu’à présent, cela n’a pas été très efficace. Grâce au dossier patient électronique, les médecins de famille, les hôpitaux et les pharmaciens sont censés avoir un accès rapide à toutes les informations importantes, par exemple :
- Quels vaccins le patient a-t-il reçus.
- Quels médicaments prend-il régulièrement ?
- Souffre-t-il d’hypertension artérielle ou d’allergies ?
- A-t-il subi des opérations ?
Toutes ces précieuses informations sont enregistrées dans le dossier médical numérique consultable par le personnel soignant.
Mais pour l’instant, le dossier patient électronique ne répond pas aux attentes. Il est rarement utilisé, son ouverture est compliquée, ses fonctions sont limitées. Récemment, le Parlement a accordé – de justesse et à contrecœur – 30 millions de francs pour maintenir le projet en vie.. Une réforme plus importante, qui devrait enfin permettre une utilisation plus large, est déjà en cours.
Toujours plus problèmes
Récemment, le Contrôle fédéral des finances (CDF) a tout examiné pour la deuxième fois depuis 2019. Sa conclusion :
«De nouveaux problèmes sont apparus depuis et les problèmes connus se sont aggravés»
Le contrôle financier reconnaît certes que l’Office fédéral de la santé publique « a pris des mesures dans le cadre de ses possibilités strictement limitées par la loi ». Mais il existe un risque élevé que ces mesures ne soient pas suffisantes.
En effet, le Contrôle Financier voit principalement la cause des problèmes dans les principes fondamentaux inscrits dans la loi il y a une dizaine d’années – notamment l’organisation décentralisée de l’économie privée. Aujourd’hui, il existe huit fournisseurs de dossiers patientsce qui retarde entre autres le développement de nouvelles fonctions.
Comment résoudre le problème, selon le Contrôle Financier ?
Le Contrôle financier recommande donc à la Confédération de «comparer un dossier patient central avec le modèle actuel». En d’autres termes, il estime quela centralisation serait judicieuse. Cela signifierait s’écarter de la voie suivie jusqu’à présent par les politiques. – notamment en raison des investissements déjà réalisés.
Entre-temps, une voix importante s’est également prononcée en faveur de la centralisation : la Conférence des directeurs cantonaux de la santé. La voie décentralisée n’aurait pas fait ses preuves jusqu’à présent, comme elle l’a dit l’automne dernier.
La Confédération a réagi : l’Office fédéral de la santé publique veut examiner en profondeur une centralisation du dossier électronique des patients. L’autorité précise :
« Cela implique de peser soigneusement le pour et le contre d’un tel changement de système »
Qu’est-ce que le Conseil fédéral
Différents modèles sont actuellement analysés en profondeur et comparés les uns aux autres. Le Conseil fédéral devrait décider de la procédure à suivre d’ici la fin de l’année.
Le Conseil fédéral a déjà envisagé une centralisation par le passé – et l’a rejetée. Mais il admettait encore en 2022 que « compte tenu de l’exiguïté du territoire suisse », le dossier du patient serait probablement conçu différemment aujourd’hui.
Entre-temps, le Bureau de contrôle financier écrit de manière presque poétique dans son rapport qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. “Le temps nous dira si la voie choisie sera prometteuse.”
Traduit et adapté par Tanja Maeder
