tricherie générale sur les notes

tricherie générale sur les notes
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Pourquoi cette polémique autour des notes « gonflées » pour le certificat collégial ?

Nous connaissions l’existence de commissions d’harmonisation des notes aux examens. Leur mission : relire un exemplaire ou un paquet d’exemplaires afin de compenser des écarts de notes importants entre candidats, dus à un correcteur plus sévère ou à une matière plus difficile que l’autre, ou encore d’accorder le demi-point manquant à un étudiant pour obtenir votre diplôme – derniers ajustements qui ont lieu avant publication des résultats.

Le “piratage” révélé par Le Figaro, jeudi soir, met en lumière une autre pratique plus opaque, en vigueur dans pratiquement tous les rectorats, concernant le DNB (Diplôme National du Brevet) : une triche XXL visant à gonfler artificiellement les notes de tous les étudiants de l’académie, à des degrés divers, afin d’obtenir un meilleur taux de réussite.

En fait, l’utilisation de ces « correctifs académiques » reste un secret de polichinelle. Même si cela n’est pas nouveau et n’a pas été interdit, cet embellissement de la réalité n’a jamais été quantifié. Pourtant, les résultats territorialisés publiés par Le Figaro, avant et après ces corrections, montrent l’ampleur du phénomène. L’augmentation des notes obtenues au brevet a ainsi permis à l’académie de Créteil d’améliorer de près de six points son taux de réussite à l’examen de fin de troisième (de 82,19 à 88,08 %). Suivies par les académies de Nice et de Versailles (plus de cinq points d’écart) et celles de Limoges et d’Aix-Marseille (plus de quatre points). L’académie de Rennes, dont les résultats font toujours des envieux, ne déroge pas à la règle. Le taux de réussite obtenu de 94,22% a été amélioré par une « falsification » des notes de 1,64 points, alors qu’un 92,58 % aurait déjà été honorable.

D’un à six points d’écart avec les notes réelles : d’où viennent ces chiffres ?

Cette pratique est à la discrétion des rectorats, selon Édouard Geffray, directeur général de l’enseignement scolaire (Dgesco). Autrement dit, cela ne viendrait pas d’une directive ministérielle. C’est d’ailleurs Matignon qui a permis de mesurer les différences, avant et après le « bricolage ». Les données des académies publiées par Le Figaro sont en fait issues d’une « note de simulation » réalisée par les services du Premier ministre lui-même. Avec quelle méthodologie ? Le Télégramme n’a pas obtenu de réponse de Matignon.

Pourtant, ces chiffres ont été rendus publics moins d’une semaine après que Gabriel Attal a annoncé, le 14 mars, vouloir supprimer les corrections académiques. “L’objectif est de connaître la vérité sur les notes et le niveau”, a-t-il déclaré, ajoutant : “Le taux de réussite au brevet va certainement diminuer, je l’accepte.”

Parmi les mesures censées conduire à un « choc du savoir », l’ancien ministre de l’Éducation, aujourd’hui chef du gouvernement, s’est exprimé le 5 décembre 2023 ; pour une réforme du DNB, avec un poids plus important accordé aux épreuves écrites finales (60%) par rapport au contrôle continu, et dont l’obtention, à partir de 2025, conditionnera l’accès au secondaire.

Moins de DNB attribuées, quelles conséquences en Bretagne ?

L’académie de Rennes, qui possède le meilleur taux de réussite de France, a davantage triché sur ses notes que celle de Paris, deuxième. La suppression des services correctionnels académiques ne remettra pas à elle seule son leadership en question. En 2023, 93,7 % des jeunes Bretons ont, au global, obtenu leur brevet – 94,9 en série générale – selon la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (94,22 % selon le tableau du Figaro). C’est au moins cinq points de mieux que le taux de réussite national. Dans la voie générale, 34.879 collégiens présents ont été admis et 1.868 ont échoué. 1,64% de réussite en moins équivaudrait, à l’échelle régionale, à 572 diplômes en moins délivrés, et donc 2.449 élèves qui, selon l’arrêté publié dimanche 17 mars au Journal officiel, devraient intégrer une classe de « prépa ». pour rattraper et consolider leur niveau. De nouvelles classes qu’il faudra financer et doter des moyens de fonctionner…

#France

 
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