L’incroyable histoire du nationaliste flamand élu conseiller régional wallon à Nivelles

L’incroyable histoire du nationaliste flamand élu conseiller régional wallon à Nivelles
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En 1985, lors des élections sénatoriales, l’ancêtre de la N-VA, la VolksUnie, se présente dans le Brabant. La province n’est pas encore divisée entre le Brabant flamand et le Brabant wallon. La VolksUnie n’est pas le seul parti flamand pour lequel les Wallons du Brabant peuvent voter. Les autres partis traditionnels flamands figurent tous sur les bulletins de vote distribués dans l’arrondissement de Nivelles.

Avec 493 voix, la VolksUnie a obtenu 0,27% et… un élu dans la circonscription. En effet, le mécanisme de matching permet à la VolksUnie de récupérer les voix obtenues dans d’autres circonscriptions de la province du Brabant (pour gonfler le score de sa liste dans la circonscription de Nivelles) et de faire de Toon Van Overstraeten un sénateur. Pourtant, le Flamand avait à peine recueilli 50 voix de préférence.

Un nationaliste flamand devient conseiller régional wallon

L’étonnement est peut-être énorme, mais les règles électorales n’en sont pas moins claires : Toon Van Overstraeten devient sénateur dans la circonscription wallonne de Nivelles. Mais l’affaire ne s’arrête pas là : à l’époque, les sénateurs devenaient automatiquement membres du conseil régional wallon. Il y aura donc un nationaliste flamand au conseil régional wallon.

Exclus lors de la première séance

Sauf que… Le 27 novembre 1985, Toon Van Overstraeten est exclu du conseil régional wallon lors de sa première séance. Pour quelles raisons ? Non seulement parce que l’élu était originaire d’Alost, même si la raison officielle était qu’un représentant d’une circonscription flamande ne pouvait pas siéger au Conseil régional wallon, il a été élu en toute légalité. Ce n’est pas non plus parce qu’il avait combattu aux côtés des Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale ; il avait reconnu une erreur de jeunesse et s’était excusé. La véritable raison de son exclusion était bien politique : le PRL (devenu MR) et le PSC (devenu Les Engagés) voulaient s’associer pour former une majorité en Wallonie mais n’ont obtenu que 52 sièges sur 104. En empêchant les élus flamands de siéger , le PRL et le PSC s’offrent une courte majorité de 52 conseillers wallons sur 103. L’exclusion de Toon Van Overstraeten a également été votée alors que le PS et Ecolo avaient quitté l’assemblée, tout comme l’unique élu VU.

Le Conseil culturel de la Communauté française en 1979 et le Vlaamse Raad en 1982 avaient été confrontés au même « problème » devant le conseil régional wallon et avaient également procédé à des exclusions.

Les recours en justice du conseiller wallon exclu n’ont pas abouti : les tribunaux se sont déclarés incompétents sur la décision d’une assemblée.

Depuis, le Brabant est divisé. Et les partis flamands ne se présentent pratiquement pas face aux électeurs de la seule circonscription composant le Brabant wallon, à deux exceptions près lorsque le Vlaams Belang a présenté des candidats dans le Brabant wallon en 2007 et 2019. Ce mercredi 21 mars 2024, la N-VA a annoncé qu’elle présenterait une liste dans le Brabant wallon pour les prochaines élections fédérales. Cette liste sera menée par l’entrepreneur et chroniqueur de droite Drieu Godefridi.

 
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