Northvolt a proposé de remblayer illégalement les zones humides avec du sol contaminé

Northvolt a proposé de remblayer illégalement les zones humides avec du sol contaminé
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Disant vouloir agir de façon « logique », Northvolt a proposé au ministère de l’Environnement du Québec d’utiliser une méthode illégale pour remblayer les milieux humides sur son site, soit l’utilisation de sols contaminés, a-t-on appris. Le devoir. L’entreprise a également évoqué l’idée de vider les zones humides afin de les détruire, avant d’être rappelée à l’ordre par les experts gouvernementaux.

Ces informations figurent dans un document de 129 pages d’échanges de courriers électroniques entre Northvolt et des représentants du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre le changement climatique, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Le devoir a obtenu ce document deux mois après l’avoir demandé en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics.

Plusieurs pages sont caviardées, mais on peut lire un échange entre le « responsable environnement » de Northvolt et un analyste du MELCCFP au sujet du comblement des zones humides sur le site de la future usine. Cet échange a eu lieu les 25 et 26 janvier 2024, un peu plus de deux semaines après que le gouvernement a autorisé la multinationale suédoise à détruire près de 140 000 m2 zones humides sur ce site de « haute valeur écologique ».

Alors que l’entreprise préparait alors une première phase de « remblayage », de 60 000 m2 zones humides, le gestionnaire demande un rendez-vous. « Nous voulons nous assurer que nous procédons dans les règles de l’art », écrit-elle, avant de souligner la volonté d’aborder la question des sols à utiliser pour le remblayage, puisque le ministère exige l’utilisation de sols jugés adaptés au remblayage. cette utilisation.

Elle rappelle ensuite que « les terrains sont contaminés », qu’« une installation industrielle va être construite sur les zones humides remblayées » et que 65 000 m3 (plus de 100 000 tonnes) de terre seront nécessaires. « Cela représenterait plus de 400 mouvements de camions par jour pendant plus de deux semaines », ajoute-t-elle. Attention : en annonçant le début des travaux de remblayage le 13 février, Northvolt a indiqué dans un communiqué que « la réalisation de ces travaux nécessitera le déplacement d’une centaine de camions par jour ».

Dans son mail du 25 janvier adressé au ministère, la représentante de Northvolt insistait du même souffle sur « les nuisances » que le camionnage « pourrait occasionner pour les riverains ainsi que les impacts environnementaux ».

Une suggestion illégale

Le « responsable environnement » de l’entreprise propose donc d’utiliser les terres du terrain de Northvolt, même si elles sont contaminées. « Nous ferons excaver les terres excédentaires lors des travaux et ces terres devront être transportées hors site. Par conséquent, il nous semble plus logique de procéder au remblayage avec des terres déjà présentes sur le site », écrit la multinationale suédoise, qui a été présentée par le ministre de l’Environnement Benoit Charette comme « un très bon élève sur un plan en matière d’environnement ». point de vue.

Or, une telle façon de faire contrevient à la loi québécoise, répliquait le lendemain un analyste du MELCCFP. « Il est interdit de déposer des terres contaminées dans les zones humides », écrit-elle. « Nul ne peut déposer des sols contaminés ni permettre qu’ils soient déposés dans des milieux humides ou aqueux », indique le Règlement sur la protection et la réhabilitation des sols.

L’analyste fait également référence à un email envoyé en décembre 2023 dans lequel le ministère indiquait déjà à Northvolt qu’il était interdit d’utiliser des sols contaminés pour la destruction des zones humides nécessaires à la construction du complexe industriel. Dans un autre long courriel du ministère, daté du 23 octobre 2023 et détaillant diverses questions, dont la « gestion » des sols contaminés, il est également souligné que l’utilisation de ceux-ci est « interdite » conformément à la loi relative à la qualité des sols. environnement.

Dans une réponse écrite envoyée mercredi, Northvolt affirme que le remblayage a finalement été effectué conformément aux directives du ministère. «Nous avons remblayé les milieux humides avec des matériaux granulaires provenant de la carrière du Mont Saint-Hilaire (que nous prévoyons réutiliser le plus possible sur le chantier lorsque nous débuterons les travaux d’excavation)», a-t-on indiqué. “Nous n’avons pas commencé les travaux d’excavation du sol”, a indiqué l’entreprise.

Northvolt avait déjà indiqué à Devoir, en février dernier, que la phase de travaux qui implique le remblayage et le déboisement n’incluait pas l’excavation de sols potentiellement contaminés. Le site contient des dizaines de milliers de tonnes de sols contaminés résultant du lourd passé industriel du territoire. Cette dernière est située en bordure de la rivière Richelieu et en amont de trois prises d’eau potable.

Environnements humides vides

Trois jours avant sa proposition sur l’utilisation des sols contaminés, la « responsable environnement » de Northvolt avait également contacté le MELCCFP, cette fois pour une « demande de précisions » concernant l’autorisation de destruction de zones humides.

« L’activité de remblayage des zones humides doit être réalisée entre le 1euh Août et 1euh mars, soit en dehors de la période de reproduction des amphibiens, soit lorsque les zones humides sont gelées ou asséchées », a souligné le ministère dans son autorisation accordée le 8 janvier. Le passage est également cité par la gestionnaire dans son courriel du 22 janvier.

« Faut-il comprendre que le comblement des zones humides peut se faire lorsque ces milieux sont asséchés par un processus naturel ou peut-il également être le fait d’une intervention humaine ? » demande-t-elle alors.

« Les zones humides doivent être asséchées par un processus naturel. Sécher le média en pompant après le 1ereuh Le mois de mars, pendant la période de reproduction des amphibiens, pourrait entraîner une mortalité chez les juvéniles et éventuellement chez les adultes qui s’y trouvent. Avant 1euh En mars, l’eau des zones humides serait gelée», répond un biologiste du ministère.

«Nous considérons que cette intervention ne répondrait pas adéquatement à l’objectif de la mesure incluse dans l’autorisation, soit prévenir la mortalité des amphibiens pendant la période de reproduction», ajoute-t-elle. Plusieurs espèces utilisaient effectivement les zones humides que Northvolt était autorisé à détruire. Dans certains cas, il s’agit d’espèces de tortues en voie de disparition qui peuvent avoir été enterrées vivantes et dont les œufs non éclos ont été pondus près des zones humides.

Il n’est cependant pas possible de confirmer cette information de manière indépendante. Le MELCCFP n’a procédé à aucune inspection lors des opérations de remblayage, comme l’a récemment révélé Le devoir. Seule l’entreprise surveillait les travaux.

Avec Dave Noël

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