au cœur de la Baltique, en Aquitaine, face aux Russes

au cœur de la Baltique, en Aquitaine, face aux Russes
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Lundi 11 mars, dans une légère houle, l’Aquitaine patrouille dans les eaux internationales de la mer Baltique. Au départ de Gdynia, en Pologne, la frégate française se rapproche de l’enclave russe de Kaliningrad. En début de soirée, certains des 150 membres d’équipage étaient en train de manger lorsque les haut-parleurs diffusaient ce message : « Drone en approche. Rappel aux postes de combat. Ce n’est pas un exercice ».

L’alerte est donnée. En quelques minutes, les marins prirent position. Sur la passerelle de navigation, deux militaires ont enfilé à la hâte des gilets pare-balles kaki, avant de se précipiter dehors. Sans aucune lumière, ils arment les mitrailleuses de calibre 12,7, prêts en quelques minutes à abattre l’avion non identifié. « Plusieurs drones ont été repérés autour de nous, ainsi qu’un navire russe d’où ils auraient pu décoller », résume, quelques minutes plus tard, le commandant Bertrand.

Le commandant en second du navire a enfilé sa cagoule ignifuge et un masque de protection. « L’Aquitaine est prête au combat. Tir sur ordre», entend-on à la radio. Le navire de guerre passe progressivement en étanchéité maximale. En cas d’explosion, le compartimentage du navire limite les infiltrations d’eau et évite ainsi qu’il coule. Mais nous sommes encore loin d’un tel scénario.

« Nous sommes prêts à riposter en cas d’attaque. Les Russes suivent probablement l’action pour voir notre réaction. Toutes les communications sont écoutées. C’est un test. »

En salle d’opération, la tension est pourtant palpable. « Abattre le drone constituerait un risque d’escalade », prévient le commandant Bertrand. « Nous sommes prêts à riposter en cas d’attaque. Les Russes suivent probablement l’action pour voir notre réaction. Toutes les communications sont écoutées. C’est un test. » Environ une heure plus tard, l’avion a disparu des radars, tout comme le navire russe, qui s’est avéré être un navire de surveillance civil appartenant à la Fédération de Russie.

La menace se dissipe à mesure que l’Aquitaine se dirige vers la Lituanie. A bord, les marins commencent à s’habituer. Deux semaines plus tôt, un combattant russe était passé à quelques dizaines de mètres du bâtiment. Cette fois, il est impossible d’affirmer avec certitude que le drone appartient à la Russie. “Nous ne le saurons probablement jamais”, assure le capitaine François Trystram, commandant du navire.

« Quoi qu’il en soit, nous montrons que notre présence va perdurer pour longtemps. Depuis le début du conflit en Ukraine, les choses n’ont pas changé. Il y a juste un niveau de vigilance supplémentaire. Si nous laissons la Baltique redevenir un lac russe comme elle l’était jusque dans les années 1990, cela serait perçu comme un signal de faiblesse. »

Intégrée à l’un des groupes navals permanents de l’Otan, l’Aquitaine est en mission de surveillance. Dans cette mer remplie de gazoducs et de câbles sous-marins, Russes et Occidentaux se regardent. Pour obtenir du renseignement, le navire dispose de radars et de sonars, dont l’un est intégré à l’hélicoptère NH90 embarqué, et qui reviendra, deux jours plus tard, observer le navire russe : l’Atlantis.

« Avant l’invasion de la Crimée, l’entente avec les Russes était cordiale. Nos hélicoptères atterriraient sur leurs navires et nous nous arrêterions dans leurs ports. »

Mardi 12 mars, la frégate multimissions se réunit près de Gotland, une île stratégique suédoise de la mer Baltique. En mars 2022, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, l’espace aérien de Gotland a été brièvement violé par des avions de combat russes. Inquiet des velléités expansionnistes de son immense voisin, le royaume scandinave a demandé son adhésion à l’Otan, qu’il a officiellement rejoint le 7 mars 2024, mettant fin à 200 ans de neutralité militaire. La frégate Aquitaine est alors le premier navire allié à effectuer un exercice avec Stockholm. Sous un ciel gris et une mer agitée, une deuxième rencontre en mer a eu lieu ce mardi 12 mars.

La manœuvre de navigation avec une corvette lance-missiles se déroule sous commandement suédois. « Grande fierté, beau symbole et beau résultat », résume succinctement le commandant Trystram. « Avant l’invasion de la Crimée, l’entente avec les Russes était cordiale. Nos hélicoptères atterriraient sur leurs navires et nous nous arrêterions dans leurs ports. Des choses qui se faisaient couramment à l’époque. Cela reste sous contrôle dans la Baltique. Nous nous observons. Aujourd’hui, je ne vois pas de dérapage, hormis des actions individuelles incontrôlées. »

#France

 
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