Le Maroc à la croisée des chemins entre progrès économique et défis persistants

Le Maroc à la croisée des chemins entre progrès économique et défis persistants
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Le rapport BTI 2024 sur le Maroc dresse un tableau nuancé des progrès et des défis du Royaume. Il note que si les progrès économiques sont indéniables, les inégalités sociales et les tensions politiques persistantes nous rappellent que des réformes fondamentales restent nécessaires pour une transformation durable et inclusive du pays.

Le récent rapport Transformation Index (BTI) 2024 de la Bertelsmann Stiftung dresse un portrait nuancé du Maroc, mettant en avant les progrès économiques ainsi que les défis sociaux et politiques persistants. A noter que le BTI est un indice publié tous les deux ans par la fondation allemande Bertelsmann Stiftung, évaluant l’état et la gestion des processus de transformation vers la démocratie et une économie de marché dans 137 pays. Cet outil d’analyse comparative mesure le développement politique, économique et de gouvernance des pays selon des critères définis, basés sur des données quantitatives et qualitatives. Comme le souligne le rapport, « sur le plan économique, le Maroc entrevoit des perspectives positives de reprise et de croissance, mais les inégalités de richesse et les tensions sociales restent élevées. »

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Sur le plan macroéconomique, le Maroc a réalisé des progrès notables. Son PIB a atteint 132,7 milliards de dollars en 2021, en hausse par rapport à 2020, porté notamment par une croissance de 17,8% du secteur agricole. Le rapport met également en avant « une reprise de la consommation et de l’investissement ». Toutefois, une inflation galopante de 8,3% en 2022 a lourdement pesé sur le pouvoir d’achat des ménages.

Le rapport met en lumière les défis sociaux flagrants auxquels le Maroc est confronté : « La pauvreté est répandue au Maroc. La pandémie et l’inflation ont entraîné une baisse du niveau de vie de 7,2 % à l’échelle nationale entre 2019 et 2022, affectant 3,2 millions de personnes supplémentaires. » Les inégalités de revenus restent parmi les plus élevées d’Afrique du Nord, avec un coefficient de Gini de 39,5 en 2013.

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En outre, malgré les progrès constitutionnels, les inégalités entre les sexes persistent. « Les femmes gagnent 30 % de moins que leurs homologues masculins, et si seulement 64 % des travailleuses sont payées, 91 % des hommes le sont », selon les données du Haut-Commissariat au Plan citées dans le rapport.

Sur le plan politique, même si le Maroc a connu des élections législatives en 2021, « l’espace de critique et d’opposition s’est réduit » ces dernières années. Le BTI pointe « la stratégie des autorités marocaines visant à réprimer la dissidence et à intimider les individus ».

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Enfin, le rapport aborde l’épineuse question du Sahara occidental, en soulignant les récentes tensions diplomatiques avec l’Espagne et l’Allemagne sur cette question. « Ces dernières années, le Maroc a renforcé sa coopération avec les pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel et poursuit actuellement de nouveaux partenariats avec la Chine, l’Inde, le Brésil, Israël et la Russie. »

 
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