C’est une première en France : l’État vient de confier la gestion du domaine public fluvial de la rivière Lot au département du Lot.
C’est à Douelle dans la salle des fêtes, mardi 12 mars, en présence de la maire Bénédicte Lanes-Fournie, que Claire Raulin, préfète du Lot, et Frédéric Gineste, vice-président du département chargé des infrastructures de mobilité, ont officiellement signé le convention d’aménagement du fleuve Lot qui ratifie cette concession, en date du 1er mars 2024. L’objectif étant de renouer avec une dynamique de projet sur le fleuve pour développer la navigation.
Le département devient ainsi gestionnaire des ports fluviaux, des haltes nautiques et des cales d’accès fluviales, soit une trentaine de sites répartis sur les 120 km de voies navigables du Lot. Des responsabilités qui étaient jusqu’ici réparties entre différents gestionnaires (CCI, intercommunalités, etc.).
Avec l’État et les communautés de communes et d’agglomération concernées (Grand Figeac, Pays de Lalbenque-Limogne, Grand Cahors, Vallée du Lot et vignoble), le département mettra en œuvre le schéma directeur de promotion de la navigation sur le Lot, avec le déploiement d’un important programme de travail.
Il ne s’agit cependant pas d’un transfert de compétence ou de propriété, l’État conservant la pleine propriété du domaine public fluvial du Lot.
Pour le département, la navigation sur le Lot est un investissement à long terme. Elle réalise des travaux et entretient des infrastructures permettant la navigation depuis près de 35 ans. Aujourd’hui, 120 km de rivière sont accessibles aux bateaux, de Soturac à Larnagol, faisant de la navigation une véritable vitrine touristique de la région.
Concrètement, en termes de projets entre 2024 et 2028, le département et les intercommunalités visent à améliorer le niveau de service des principales escales nautiques (une quinzaine d’escales) qui seront notamment équipées de bornes d’eau et d’électricité.
Des discussions sont en cours cette année sur l’opportunité d’implanter un nouveau port de location de bateaux habitables (sur le Lot amont) afin de rééquilibrer le trafic sur le fleuve, et sur l’opportunité de créer un centre d’hivernage technique qui pourrait permettre l’entretien des toutes les flottes dans le respect des normes environnementales.
Ces futurs projets permettent d’envisager le développement touristique de la navigation, ainsi que l’ouverture de la liaison avec le Lot-et-Garonne qui sera bientôt possible grâce à la mise en service d’un ferry pour bateaux, afin de contourner le Fumel. centrale hydroélectrique et la création de voies vertes qui seront reliées à la rivière à plusieurs endroits (à Puy-l’Évêque, Luzech, Douelle, Cahors, Saint-Géry-Vers, Saint-Cirq-Lapopie) .
4,5 M€ investis cet hiver
Parallèlement, le département, avec le soutien financier de l’État, investit cet hiver 4,5 millions d’euros pour des travaux sur quatre écluses : à Saint-Géry, Arcambal, Ganil et Saint-Martin-Labouval. Les nombreuses infiltrations d’eau ont fragilisé les structures. Leur restauration s’est avérée indispensable. À Saint-Géry, les travaux consistent également à restaurer la digue (250 m de long) et à réhabiliter 500 m de berges érodées en amont de l’écluse. Les dégâts résultent en partie des inondations exceptionnelles survenues en 2019 et 2021. Certains enrochements sont également au programme de ces projets.
