La direction de l’usine Stellantis de Metz a annoncé l’arrêt de la production de deux modèles de boîtes de vitesses sur le site. Les syndicats craignent la fermeture à terme de l’usine du constructeur automobile et la perte de 900 emplois.
Depuis l’annonce de la fin des moteurs thermiques par l’Union européenne (en mars 2023), les salariés craignaient des réductions de production et des suppressions d’emplois. C’est bien cette transition industrielle qui semble désormais en marche sur le site du constructeur automobile Stellantis à Metz. La direction a annoncé début mars l’arrêt de la production de deux des trois lignes de boîtes de vitesses pour véhicules thermiques. La production sera délocalisée en Inde et en Italie.
Certains salariés pourront évoluer vers le secteur électrique mais d’autres resteront sur place.
Emmanuel Boulanger, délégué syndical CGT Stellantis Metz
Les syndicats craignent des suppressions massives d’emplois que la production d’équipements pour véhicules électriques ne pourra pas absorber :
“Nous savions qu’il y aurait de mauvaises nouvelles, mais pas à ce point. Nous parlons de 900 emplois qui seront finalement menacés parce que l’usine ne restera pas ouverte pour une seule production de boîtes de vitesses. Nous sommes opposés à cette délocalisation ; nous aurions pu partager la production à l’étranger. Certains salariés pourront évoluer vers le secteur électrique, mais d’autres resteront sur place. Les gens de 58/59 ans comme moi et le RQTH. Nous demandons également que le régime senior soit ouvert à tous» explique Emmanuel Boulanger, délégué CGT chez Stellantis à Metz.
Dans un communiqué, la direction de Stellantis indique que : « leL’évolution technologique a conduit Stellantis à investir à Metz, dont l’avenir n’est pas menacé, dans des composants électriques qui répondront aux besoins croissants d’une industrie qui évolue du thermique vers l’électrique..»
L’activité de Metz est liée à la montée en puissance des motorisations hybrides des marques du groupe Stellantis
Gestion Stellantis à Metz
La direction désigne la société e-Transmissions dont le groupe Stellantis est actionnaire :
“E-Transmissions accélère la production de boîtiers e-DCT avec un objectif de 600 000 boîtiers par an. L’activité de Metz est ainsi liée à la montée en puissance des motorisations hybrides des marques du groupe Stellantis.“
Le groupe assure que «500 salariés ont déjà été transférés et formés aux nouveaux métiers de l’électrification. Les besoins en personnel vont augmenter avec la montée en puissance d’e-Transmission à Metz et d’Emotors à Trémery.« .
Pas de quoi rassurer Maria Casoli, déléguée syndicale FO chez Stellantis à Metz :
“Notre usine est sur une pente douce, la réalité nous rattrape. Ce sont les effets de la transition énergétique. Je suis déçu, je me suis battu à l’époque, j’ai interpellé les élus mais rien n’a changé, nous sommes déçus car nous aimons notre usine« . Une usine créée en 1969, devenue le principal site de production de boîtes de vitesses du groupe PSA.
Si aucun terrain d’entente n’est trouvé entre direction et syndicats, la CGT réfléchit à des actions pour se faire entendre.
