Le nouvel «événement de poussières sahariennes» annoncé par Météosuisse entre dimanche soir et lundi s’ajoute aux épisodes significatifs observés depuis début 2024. Selon une étude récente, l’intensité et la fréquence croissantes de ces événements pourraient être liées à des changements dans les schémas de circulation atmosphérique. .
Sur son Blog, Météosuisse annonce un nouvel «événement de poussière saharienne» (SDE en anglais, pour «Sahara Dust Event») significatif entre dimanche et lundi en Suisse. Il y a un mois, quelque 180’000 tonnes de poussières avaient déjà envahi la Suisse, une quantité exceptionnelle.
>> Lire : Quelque 180’000 tonnes de poussière du Sahara dans le ciel suisse
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Ces derniers mois, le service Surveillance de l’atmosphère Copernicus (CAMS) a observé plusieurs épisodes majeurs de transport de poussières sahariennes au-dessus de l’Atlantique et vers l’Europe continentale.
Une étude d’une équipe de recherche espagnole publiée en août dernier sur la plateforme EGU constate même une forte augmentation des intrusions de poussières sahariennes sur la Méditerranée occidentale et la zone euro-atlantique depuis 2020. Selon les analyses, certaines d’entre elles « ont affiché une durée jamais enregistrée auparavant ».
Ces épisodes de poussières sahariennes pourraient être favorisés par des sécheresses persistantes au Maghreb depuis 2020, mais aussi en raison de situations météorologiques favorables à ce type d’intrusion.
« Dépressions froides »
Certains facteurs de circulation atmosphérique favorisent en effet les intrusions de poussières hivernales en Méditerranée.
“Les dépressions froides, situées entre l’est subtropical de l’Atlantique Nord et l’ouest de la Méditerranée, ainsi que les systèmes anticycloniques en aval, déclenchent un grand nombre d’épisodes de poussière hivernale”, explique Emilio Cuevas, du service météorologue espagnol AEMET, auteur principal de l’étude.
Le transport de poussières sur de longues distances, des centaines ou des milliers de kilomètres, se produit souvent à des altitudes relativement élevées et ne présente généralement pas de risque pour la santé.
Mais ils peuvent parfois se déposer au niveau du sol lorsqu’ils sont mélangés à la pluie et peuvent également avoir un impact sur la composition atmosphérique.
Trois types de particules fines
Ces nuages de sable sont en fait composés de trois types de particules fines. «D’abord, des particules minérales, si petites qu’elles peuvent pénétrer dans les voies respiratoires et les endommager», explique Mario Rohrer, climatologue à Météodat, une spin-off de l’ETH, au Point J.
« Deuxièmement, les particules polluantes provenant des industries nord-africaines. » Et troisièmement, les particules organiques qui vivent dans le désert du Sahara, comme les microchampignons. « Ces micro-organismes peuvent nous nuire, en provoquant par exemple une pneumonie, ou aggraver une infection respiratoire, comme le Covid-19 », explique-t-il.
>> Réécoutez l’épisode de Point J consacré à cette question :
Kissling victorien
