C’est un sujet de longue date qui fait régulièrement du bruit et qui tient particulièrement à coeur à la majorité des Beauvaisiens et de l’agglomération. Novaparcau nord de la ville-préfecture, devrait pouvoir accueillir son premier entreprises d’ici 2025.
Dernièrement, le chantier de construction a été suspendu par un plainte de la Ligue de protection des oiseaux. L’association reproche à la collectivité la négligence dans la construction de ce dossier et l’absence d’étude environnementale. L’étude a été réalisée et cette plainte a été classée sans suite par le procureur le 11 janvier. Mais à condition d’adapter le projet et d’obtenir une dérogation. Car deux espèces protégées ont élu domicile sur le site : la linotte mélodieuse et le bruant des roseaux.
Plus de prairies
Il faut encore attendre que l’exemption soit officialisée. Mais en ce qui concerne le plan, tout est prêt. “Nous avons retravaillé le projet pour augmenter les espaces naturels et réduire les espaces routiers», explique Caroline Cayeux, la présidente de l’agglomération, ce lundi 11 mars.
En clair, la superficie des prairies est passée de 20 hectares dans le projet initial à 30 hectares aujourd’hui. Cela devrait permettre de préserver l’habitat naturel de ces deux espèces. Encore une étude au titre de la loi sur l’eau et le chantier peut redémarrer. Ce qui devrait être fait au cours de l’année. Caroline Cayeux et son vice-président Loïc Barbaras espèrent faire installer les premières entreprises d’ici début 2025. Ils ont donc dévoilé le nouveau visage du site, une fois les travaux terminés.
Création d’un mix énergétique
Lorsque Loïc Barbaras présente Novaparc, il insiste sur la nécessité d’allier économie et écologie. Pour cela, les élus s’appuient en partie sur création d’énergie sur place. D’abord par le solaire avec l’installation de 67 000 mètres carrés de panneaux photovoltaïques. Ils auront lieu sur le toit du bâtiment logistique déjà construit.
Mais aussi avec la création d’un électrolyseur et la production d’hydrogène vert directement sur place. Cet hydrogène doit dans un premier temps être destiné à alimenter les navettes qui relient Paris à l’aéroport de Beauvais et les bancs d’essais de tracteurs. Le biométhane devrait également être accessible dans cet espace dédié à l’énergie. L’objectif est de produire plus d’énergie que la zone n’en consommera.
Un lieu d’innovations
Mais à côté de la production d’énergie, ce qui intéresse les élus de la majorité, c’est la consolidation du bassin d’emploi. Ils espèrent 4 000 emplois à tous les niveaux dans tout Novaparc.
Aujourd’hui, selon les élus, une vingtaine d’entreprises envisagent de s’implanter sur le territoire. Une dizaine doit être renvoyée en commission et les autres ne sont pas encore assez avancés dans le processus. Tous ne seront pas acceptés faute de place. Sans tout dévoiler, Loïc Barbaras annonce que MIS, spécialiste de la maintenance industrielle, fait partie des intéressés. Et l’entreprise a toutes ses faveurs. “Il est demandé dans toute la région. Ils s’entraînent beaucoup en interne. […] Ce sont des compétences que nous n’avions pas sur le territoire», justifie-t-il.
Mais il n’y aura pas seulement un pôle industriel à Novaparc. Le site s’adresse également largement aux entreprises innovantes. Et même des formations avec un campus et un espace de coworking. Le tout, toujours au sein de l’agriculture, présenté comme le moteur de l’économie locale avec AGCO-Gima et UniLaSalle. Ainsi une filière textile avec des fibres recyclées et une filière de matériaux biosourcés devraient voir le jour. Aujourd’hui, 53 % de la superficie est pré-commercialisée. L’investissement pour ce site est estimé à 20 millions d’euros. Dont 90% proviendraient du secteur privé et 10% du public.
