l’essentiel
Localement, la journée de grève des pharmacies a été extrêmement fréquentée : sur vingt pharmacies, trois seulement ont été réquisitionnées pour délivrer uniquement les ordonnances du jour. Un mouvement également soutenu par les patients.
Hier, quiconque se promenait en ville avait toutes les chances de croiser des pharmacies affichant des clauses. Et pour cause : le mouvement national appelant à la grève des pharmaciens a été extrêmement bien suivi. Difficile même de faire mieux : 100 % des pharmacies de Carcassonne ont été mobilisées. Une vingtaine au total, trois d’entre elles ayant été réquisitionnées mais uniquement pour honorer deux types d’ordonnances bien précises : celles délivrées ce jeudi, et celles relatives à la« urgence absolue ». Mais même dans ces pharmacies restées ouvertes, le mécontentement de la profession était dans toutes les têtes.
« La population nous a d’abord soutenu sur les réseaux sociaux, via des messages de sympathie »explique-t-on à la pharmacie du hameau de Montredon, réquisitionnée. « Mais surtout, les patients que nous avons accueillis ce jeudi matin sont totalement avec nous. Même si pour un jour, notre mouvement est Source de certaines contraintes, ils se rendent compte que dans dix ans, les pharmacies connaîtront la même situation que les médecins d’aujourd’hui.. A savoir une désertification massive, liée aux fermetures massives de pharmacies.
« L’inflation nous affecte comme tout le monde »rappelle le pharmacien de l’Aude Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « La différence, c’est que nous sommes soumis à des tarifs réglementés. Quand les charges augmentent et qu’on ne peut pas les répercuter sur les prix… » Une situation intenable et déjà Source, selon le responsable, de fermetures de pharmacies, notamment à Carcassonne.
Comme leurs autres collègues audois, les grévistes de Carcassonne sont surtout allés manifester à Toulouse ou à Montpellier. Mais à la pharmacie de Montredon, les professionnels réquisitionnés ont estimé qu’ils avaient aussi un rôle à jouer en dehors des cortèges, au contact de la population patiente : « Il faut marquer le coup, mais il faut aussi expliquer aux gens pourquoi nous nous mobilisons ».
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