quand les papiers révèlent plus que l’identité


Des planches thématiques expliquent les choix des chercheurs.

Fabien Cottereau/SO


A gauche, carte Dozo, membre de la confrérie des chasseurs Benkadi, commune de Yopougon, Abidjan. A droite, un sac de validation de l’identité de victime de déchets toxiques, Abidjan.

Fabien Cottereau/SO

L’exposition présente la synthèse des travaux de recherche qui ont mobilisé une quinzaine de chercheurs du CNRS et du Centre de recherches internationales sur la question des papiers d’identité en Afrique subsaharienne, de l’après-guerre à nos jours. .


Section d’exposition sur la question des papiers d’identité en Afrique subsaharienne.

Fabien Cottereau/SO

Au fond, l’idée selon laquelle une grande partie des tensions dans les différentes sociétés africaines sont directement liées à des crises de citoyenneté. Comme les papiers rwandais, qui indiquaient l’appartenance ethnique, Tutsi ou Hutu, ou les cartes du (unique) Parti Démocratique de Côte d’Ivoire, qui valaient un laissez-passer, et servaient à l’identification. Comme si les cercles d’appartenance pesaient plus que la bureaucratie étatique. Sont également inclus les papiers perdus et abandonnés, ceux qui promettent une nationalité éphémère…

Un rapport ambigu

Côté Archives Bordeaux Métropole met en lumière la relation ambiguë entre les documents d’identité et le rôle qu’ils jouent : enregistrement, recensement, contrôle. Le choc d’une étoile jaune, tirée de la collection du consistoire israélite, n’est pas pour rien dans ce sentiment.

Une étoile jaune, tirée de la collection du consistoire israélite.


Une étoile jaune, tirée de la collection du consistoire israélite.

Fabien Cottereau/SO

Julie Nio, responsable de la programmation artistique et culturelle aux Archives de Bordeaux Métropole, a eu la surprise « de découvrir, au sein de fonds privés, des spécimens incroyables, comme le carnet anthropométrique, assez unique dans l’histoire de l’identification des individus. Nous avons la chance de disposer de fonds assez riches qui permettent de retracer ces documents dans le temps. Nous sommes partis de 1800, date de la sécularisation de l’état civil, jusqu’à 1949, puisque la période de communicabilité est de 75 ans. On s’arrête donc exactement au 5 mars 1949. »

Des fonds riches qui permettent de tracer ces pièces d'identité dans le temps.


Des fonds riches qui permettent de tracer ces pièces d’identité dans le temps.

Fabien Cottereau/SO

Les papiers d’identité sont politiques. Qu’il s’agisse du permis de chasse, établi en 1810 après l’abolition des privilèges, des carnets répertoriant les criminels, les nomades et les forains, le passeport (Ausweis) d’Alfred Balguerie, ou encore une liste (anonymisée) de personnes frappées d’indignité nationale.

Exposition jusqu’au 5 avril, en partenariat avec l’Institut de l’Afrique et le Laboratoire de l’Afrique dans le Monde. Archives de Bordeaux Métropole, gratuit. Parvis des Archives, à Bordeaux. Tel. 05 56 10 20 55. Visites guidées les mardis 19, 26 mars et 2 avril, de 12h à 13h

 
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