Un séminaire de cohésion de la Direction des Finances publiques 79 au Puy du Fou les 18 et 19 mars 2024, date de la mobilisation nationale pour l’augmentation des salaires des fonctionnaires : c’est ce qu’on appelle un mauvais timing. Soit un hasard de timing, la date de l’événement ayant été fixée en septembre 2023.
Annoncé immédiatement aux concernés, le déplacement vendéen d’une trentaine de cadres et chefs de service de la DDFiP a fait l’objet d’un communiqué de la CGT le 12 mars.
« Dans le contexte actuel, nous sommes nombreux à trouver cela inacceptable »
« Je n’ai rien contre la cohésion du groupe, mais dans le contexte actuel d’austérité, où le ministre de l’Économie nous demande de nous serrer la ceinture, nous sommes nombreux à trouver cela inacceptable », dénonce ainsi Thierry Fouillet, membre de la CGT Finances publiques. En février, le ministre de l’Économie et des Finances a annoncé son intention de réduire les dépenses publiques de “10 milliards d’euros” en 2024, avant d’annoncer des économies deux fois plus importantes pour 2025.
« Des augmentations partout, sauf nos salaires ! »a accusé la branche nationale de la CGT Finances publiques le 26 janvier, arguant que« entre 2020 et 2023, l’évolution du point est de 16% alors que l’évolution de l’indice des prix est de 49% ».
Citation « la plus basse »
Si les tarifs restent inconnus, le simple fait que le séminaire comprenne l’hébergement et la nuitée des participants “ébouillanter”dans les rangs des finances publiques des Deux-Sèvres, rapporte Thierry Fouillet. « Il y avait peut-être la possibilité de trouver un autre format, plus près. »
De son côté, la Direction des Finances Publiques des Deux-Sèvres rappelle que le choix du Puy du Fou a été fait « après sollicitation de plusieurs prestataires » départements voisins, « se concentrer » le devis “le moins disant”qui est le moins cher. « Le séminaire a pu être financé en partie sur le budget départemental 2023 de la DDFiP grâce à une bonne gestion de ses crédits »a-t-elle déclaré dans un communiqué daté du 13 mars 2024.
Parc local ou réacteur ?
On apprend que ceci ” sortie “ a fait l’objet d’un vote dans le cadre du conseil départemental de l’action sociale, où siège la CGT Finances publiques. Et que le Puy du Fou a “principalement considéré comme un parc d’attractions local”.
Car au-delà du timing, c’est “le symbole du lieu” ce que critique le syndicat. Fondé par Philippe de Villiers, engagé dans le parti d’Éric Zemmour lors de la dernière campagne présidentielle, le parc à thème vendéen est perçu par le syndicat comme « un haut lieu de la réaction française, connotée à l’extrême droite de l’échiquier politique ».
Début mars, un cas de conscience similaire s’était déjà posé chez certains fonctionnaires, après que leur direction ait répondu favorablement à l’invitation de l’Université catholique de l’Ouest (Uco), à Niort. Mais “contrariété” devant un acte perçu à nouveau comme politiquement « connoté » n’avait pas dépassé les murs du 171, avenue de Paris.
Cette fois, la CGT et la Direction des Finances publiques se répondant par des communiqués intermédiaires, on peut dire que l’attraction est lancée.