au lendemain de la crue de l’Argens, c’est l’heure du nettoyage au Muy

au lendemain de la crue de l’Argens, c’est l’heure du nettoyage au Muy
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Drôle d’ambiance au Muy. Au lendemain de la crue de l’Argens, la vie reprend son cours comme si de rien n’était. Comme si l’eau n’avait jamais atteint 6,21 mètres de hauteur au plus fort du débordement, vers 13 heures dimanche. Et que le fleuve n’avait en aucun cas atteint les quartiers situés à l’est de la commune.

“C’est bon, c’est juste matériel”

Les rues à l’entrée Est du Muy sont nettoyées par les services techniques. Depuis lundi 7 heures du matin, ils balayent les restes de boue avec un nettoyeur haute pression. Philippe Arnassan.

Les badauds ne s’arrêtent plus au bord du pont RDN 7, parapluie à la main, pour observer la force du courant. Au fond du lit ne reste que l’encombrement immobile de tas de bambous, de bouteilles et autres déchets plastiques.

Tout autour, les services techniques nettoient les débris végétaux laissés sur place une fois les eaux retirées. Armés d’un nettoyeur haute pression, ils balayent l’asphalte depuis 7 heures du matin ce lundi, et la couche de boue disparaît.

Au bout de l’avenue de la Tour, Mourad fait la même chose. Le résident local nettoie sa maison blanche récemment achetée. La veille, quarante centimètres d’eau recouvraient son garage et le rez-de-chaussée. Entre deux coups de serpillière, il souffle : « Ce n’est pas grave, ce n’est que du matériel. Heureusement, l’eau n’a pas stagné. Il a disparu dès que la rivière s’est retirée. Seule la cuisine est à refaire. »

La boulangerie a pu rouvrir

Sur la route de Fréjus, au confluent avec le Nartuby, c’est une autre affaire. Plus sensible. La boulangerie « Grains de Folie » a pu rouvrir, mais derrière la boutique, toute une équipe s’active.

La rivière a rongé les équipements et les matières premières sur plus d’un mètre, dans la réserve commerciale. Les bottes pleines de neige fondante, Stéphane et Nathalie Anné retrouvent en partie le sourire. L’inventaire des pertes reste à faire… “Mais bon, au final, plus de peur que de mal !”

Dimanche midi, alors que le niveau de l’eau baissait de quelques centimètres sur la chaussée, la crue a soudainement repris de plus belle. Heureusement pour les boulangers, elle s’est arrêtée au seuil de la baie vitrée du laboratoire. Les machines sont intactes.

Cinq personnes concernées

Les pompiers continuaient hier de vider les caves des riverains et de pomper l’eau qui stagnait sous le pont menant à la déchetterie. Philippe Arnassan.

Dans les rues avoisinantes, des carcasses de véhicules attendent d’être évacuées. Certaines dépanneuses ont déjà récupéré cinq voitures au maximum. Facile de repérer ceux qui sont en panne : une épaisse ligne sombre témoigne de leur nage impétueuse.

Aucun autre dégât n’a été signalé dans la ville. Les pompiers n’ont procédé à aucune évacuation en Dracénie. “Seule une famille de cinq personnes est venue trouver refuge dans la salle polyvalente de l’Amicale Muyoise, indique la maire, Liliane Boyer. Nous ne nous en sortons pas trop mal !

Pour le moment, les jardins du Moulin de la Tour restent fermés, tandis que les jeux pour enfants sont à nouveau installés.

« L’Argens n’a pas débordé comme on l’espérait »

Au Muy, il est normal de voir l’Argens déborder. ” La région est célèbre. C’est un lieu de confluence avec le Nartuby », indique le directeur général adjoint du Syndicat mixte Argens (SMA), Benjamin Van Lunsen. L’eau est notamment sortie de son lit en raison des précipitations qui se sont étendues sur tout le bassin versant. ” Les rivières (Aille, Caramy, Issole, Endre, Nartuby, etc.) étaient utilisées et s’y déversaient. Il faudrait que la rivière soit deux fois plus grande pour éviter les inondations. »

Mais impossible. ” Pour y parvenir, il faudrait reconstruire tous les ponts et dégrader les activités agricoles. » Le SMA ne peut donc que tenter de faire en sorte que l’eau s’écoule rapidement, notamment par les gouttières. “ Nous ne pourrons jamais empêcher une inondation. » Le maire du Muy reste cependant surpris par l’épisode dominical. ” La rivière n’a pas débordé comme prévu. Habituellement, l’eau atteint certains quartiers avant d’atteindre les jardins du Moulin de la Tour. Mais ce n’était pas le cas. Il a directement submergé le parc », précise Liliane Boyer. Le mystère demeure.

De quoi remplir les nappes ?

Le SMA s’attendait à des inondations. Benjamin Van Lunsen explique : « Ce week-end, elle était petite. Un rééquilibrage naturel est récurrent après un déficit hydrologique et pluviométrique important. » Selon ses données, la rivière a atteint dimanche un débit maximal de plus de 800 mètres cubes par seconde à Roquebrune-sur-Argens. En 2019, elle a enregistré 1 800 mètres cubes par seconde, et 2 500 mètres cubes par seconde lors des crues de 2010.

De quoi recharger les nappes phréatiques et éviter un épisode de sécheresse cet été en Dracenia ? Pas vraiment. Les dernières lectures du SMA – qui datent de fin février ; les prochaines auront lieu d’ici la fin du mois – signalent une augmentation du niveau de la nappe phréatique de 3 mètres, à Draguignan. ” En hiver, les normales sont plutôt à 6 ou 7 mètres au dessus », souligne le directeur général adjoint. Il ajoute : ” De fortes pluies comme celle-ci, c’est bien. Le mieux, ce sont des précipitations régulières. Nous avons deux années de déficit à rattraper… Nous ne pouvons pas tout renflouer d’un coup. »

 
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