depuis Nîmes, les légionnaires dirigeaient une armée de prostituées

depuis Nîmes, les légionnaires dirigeaient une armée de prostituées
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Cinq Russes, anciens militaires des régiments de la Légion étrangère de Nîmes ou de Castelnaudary, sont jugés depuis une semaine à Marseille, pour avoir monté une organisation très bien implantée qui a permis à des dizaines de jeunes femmes ukrainiennes de venir se prostituer en France, entre 2019 et 2021.

De la « des organisations de proxénétisme fonctionnant comme de véritables sociétés commerciales », atteindre « une efficacité et une rentabilité économique maximales », « un très haut niveau de structuration et d’organisation pyramidale » : cinq anciens militaires russes du 2e REI de Nîmes et du 4e RE de Castelnaudary, deux régiments de la Légion étrangère, sont jugés depuis ce lundi 11 mars et depuis une semaine à Marseille, pour avoir aidé des dizaines de jeunes femmes, principalement ukrainiennes. femmes, à venir se prostituer en France, entre 2019 et 2021.

Une précision totalement militaire

« Ce sont des gens parfaitement intégrés et formidablement intelligents, qui ont géré leur activité avec une précision tout à fait militaire » estime un proche de l’enquête, qui a été menée par l’Office central de lutte contre la traite des êtres humains (Ocreth), principalement à Nîmes où vivaient et travaillaient les principaux suspects. Certains étaient encore en uniforme lorsqu’ils ont été interpellés par la police du Raid, révélé par Midi Libre en octobre 2021.

Plusieurs dizaines de milliers d’euros avaient été saisis, notamment dans les coffres-forts loués par les suspects dans leur banque, mais aussi dans les appartements où ils habitaient, près de la Maison Carrée à Nîmes. Les enquêteurs ont retracé la trace de multiples transferts effectués vers la Russie et l’Ukraine, et estimé le chiffre d’affaires en sept mois d’activité d’une de ces équipes de proxénètes, qui faisaient travailler au moins six filles chaque jour.

Lignes téléphoniques situées à la caserne du régiment

« Kateryna hot », « Suzanna tendre », « Olivia Hot » : au total, ce sont des dizaines et des dizaines de jeunes femmes qui semblent avoir été manipulées par les suspects, grâce aux annonces placées sur le site sexmodels.com, associé au téléphone lignes : 29 annonces différentes étaient ainsi liées à une seule adresse IP, située au 57 rue Vincent Faïta à Nîmes, soit à l’adresse du 2e régiment étranger d’infanterie de la Légion étrangère. A distance, les suspects géraient les annonces, la location d’appartements dans toute la France, les rotations régulières des prostituées, la récupération d’argent et l’envoi de fonds vers la Russie.

Du Danemark à Dubaï

Aucune des prostituées interrogées n’a fait état de mauvais traitements, expliquant au contraire qu’elles venaient travailler librement en France, tous frais de déplacement pris en charge, en échange de la moitié de leurs gains. Nina, arrivée en France deux semaines plus tôt après avoir séjourné au Danemark et à Dubaï, raconte avoir donné plus de 6 000 € à une collecte de fonds de l’association, après trois semaines de travail. Natalia, décrite comme « légèrement vêtu » à l’arrivée des enquêteurs, il avait collecté 27 180 € en un mois et demi et versé 8 154 € à l’un des légionnaires.

“Le fait que certaines lignes téléphoniques soient situées à la caserne ne veut pas dire que mon client était à la tête de l’organisation” souligne Me Julien Pinelli, avocat aixois qui défend le seul légionnaire encore sous les drapeaux lors du coup de filet. Les autres légionnaires avaient terminé leurs fiançailles, mais tous se connaissaient. “C’était une aide et une assistance pure et simple, d’autant plus que les jeunes femmes ne parlaient pas notre langue. insiste l’avocat montpelliérain Me Florian Médico, “Il ne s’agit pas de trafic d’êtres humains.”

Ils envisageaient de tourner des films pornographiques

Comment ces militaires russes en sont-ils arrivés à se lancer dans cette activité florissante, au point d’envisager de tourner des films pornographiques et de créer leur propre site ? « Ce ne sont pas des gens qui ont une empreinte délinquante » explique un enquêteur à Midi libre. « Mais dans la Légion, où chacun arrive isolé, avec parfois un passé un peu bruyant, des communautés linguistiques ou ethniques se recréent. Et quand une mauvaise idée naît chez certains, elle se propage assez facilement. Une fois leur contrat terminé, beaucoup font également des déchets dans le monde de la nuit, où les communautés de personnes originaires des pays de l’Est prospèrent également dans le monde de la prostitution. Ce sont toutes ces porosités qui s’additionnent.

Ils risquent dix ans de prison

Les cinq hommes, qui sont sous contrôle judiciaire après deux ans de détention provisoire, encourent dix ans de prison. Mais la pire sanction est peut-être ailleurs : “On se retrouve face à un paradoxe, avec un risque d’expulsion vers la Russie, alors que mon client a rejoint la France pour fuir le régime Poutine” insiste Me Florian Médico. “Il s’est battu pour la France et est considéré comme un traître à l’Etat russe : s’il doit y retourner, c’est soit pour être envoyé au front en Ukraine, soit emprisonné et probablement torturé”. Décision attendue le 15 mars.

Tags : Kateryna chaude Suzanna tendre Olivia Hot Nîmes légionnaires gérées armée prostituées

 
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