Le supérieur de la communauté Saint-Pierre du Colombier est poursuivi pour abus de faiblesse. Il devrait être jugé au pénal le 21 mars.
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Père Bernard, chef de la communauté catholique installée à Saint-Pierre-du-Colombier en Ardèche sera jugé au tribunal correctionnel pour « abus de faiblesse», le 21 mars, a appris l’AFP de Source judiciaire le 8 mars 2024.
Toutefois, l’audience prévue au tribunal correctionnel de Privas sera “probablement revenu», selon cette Source qui a refusé de fournir toute précision sur les faits en cause.
La Famille Missionnaire de Notre-Dame est un institut de vie consacrée fondé en 1946 à Saint-Pierre-du-Colombier en Ardèche par le Père Lucien Dorne et aujourd’hui dirigé par le Père Bernard. Consacrée à Notre-Dame des Neiges, la communauté se décrit comme «riche d’une spiritualité à la fois profondément ancrée dans la tradition et nouvelle par son caractère familial« .
Or, dans un rapport 2018-2020 de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), la communauté FMND a été évoquée. La Miviludes rapporte des témoignages relatifs à «harcèlement financier» pour obtenir des fonds avec « legs de biens avant l’intégration définitive des sociétaires »“et les héritages”qui sont intégrés au patrimoine de la communauté« .
Le rapport a été repris dans la presse régionale, notamment par le Dauphiné Libéré qui a évoqué de « possibles dérives sectaires ». “Calomnie“, selon le Père Bernard à l’époque.”Les membres de la Famille Missionnaire de Notre Dame tiennent à réitérer qu’ils sont libres, heureux et sereins», soulignait un communiqué de la FNMD, en réaction à ce rapport en août 2021.
Depuis 2018, le projet de construction d’un grand centre religieux catholique à Saint-Pierre-de-Colombier en Ardèche fait polémique. Le chantier est jugé « excessif » par les opposants mais aussi par l’Église car il implique la construction d’une église dotée de deux flèches de 50 mètres pouvant accueillir 3 500 fidèles et d’un parking. Un projet coûtant près de 18 millions d’euros, critiqué par les militants écologistes et une partie de la population de ce petit village ardéchois.
Le collectif « Les Amis de la Bourge » affirme que le projet mettrait en danger l’écosystème local et qu’une espèce protégée, la réséda de Jacquin, serait en danger. En novembre 2023, le tribunal judiciaire de Privas a pris la décision d’arrêter immédiatement les travaux du projet de centre spirituel après la découverte de la plante protégée sur le site au printemps dernier.
Une évaluation des risques sur les espèces florales a été demandée à la FMND par la préfecture de l’Ardèche. Là aussi, la polémique avait enflé entre la collectivité et les « Amis de la Bourge », opposants au projet.
Selon le dernier arrêt de la cour d’appel de Nîmes du 8 février, les travaux du complexe religieux peuvent reprendre. Une décision saluée par la communauté religieuse qui écrit dans un communiqué «que les travaux seront contrôlés et supervisés par le bureau d’études environnementales qui continuera à veiller attentivement à la préservation de toute espèce protégée.“
Les écologistes disent : «C’est une simple décision sur la forme. La nécessité d’une analyse des risques sur l’espèce protégée Réséda de Jacquin n’est pas remise en cause par le juge judiciaire. Celui-ci se déclare simplement incompétent et oriente l’association vers l’autorité administrative.« .
Des manifestations contre cette construction ont continué à être organisées ces dernières années. En octobre 2023, militants écologistes, opposés au projet, et religieuses en sont venus aux mains.
Tags : Père Bernard religieux communauté Missionnaire Famille NotreDame poursuivi abus faiblesse Ardèche