Ce faisant, nous perdons du temps et de l’argent. Un bon exemple vient des deux votes à venir sur l’aménagement du vaste périmètre Praille-Acacias-Vernets : le peuple a déjà répondu aux questions qui lui ont été posées en 2018. N’ayant pas digéré sa défaite électorale, la droite est revenue à l’attaque. en mai. Et la gauche a appelé à un référendum. Alors on prend les mêmes et on recommence.
Démocratie directe malavisée
Cette culture querelleuse s’explique par l’existence de forces politiques dont la vitalité se nourrit dans l’opposition, comme l’UDC, le MCG ou la gauche de la gauche. Ils incarnent un électorat contestataire et jouent leur rôle. Mais les partis gouvernementaux ne sont pas en reste. Malgré ses deux sièges au Conseil d’État, le PLR se heurte régulièrement à ses propres magistrats. Quant à la gauche, minoritaire, elle combat invariablement la moindre mesure d’économie ou d’efficacité dans l’administration et le service public.
L’interminable débat budgétaire illustre ces erreurs jusqu’à la caricature. En plénière, on se bouscule pour le moindre poste d’enseignant ou de policier. En général, c’est la droite qui gagne. Puis le Conseil d’Etat a renouvelé sa demande par un crédit supplémentaire, qui a obtenu un large soutien dans le cadre confidentiel de la Commission des Finances. Preuve que tout cela s’apparente à une posture.
Le résultat global est une démocratie directe malavisée, où le peuple décide de tout et de son contraire à la place de ses élus, qui sapent la démocratie représentative dont dérive sa légitimité. Dans ces conditions, la méfiance à l’égard des élites ne peut qu’augmenter et l’électorat contestataire va se renforcer.
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