Bien que situé sur la côte nord du Finistère, non loin de la mer, le lieu n’est pas connu pour sa forte exposition aux vents. « Au contraire, nous étions généralement assez bien protégés des vents. »
Né et élevé en Bretagne, François a eu l’occasion de vivre d’autres « gros coups de vent » et phénomènes météorologiques intenses, dont la tempête de 1999. Mais de mémoire d’homme, cette nuit ne ressemble à aucune autre.
A partir de 22 heures, les bruits extérieurs sont difficiles à distinguer car assourdissants. « J’ai ressenti l’extrême violence des éléments. Il y avait des bruits de branches qui frappaient contre les volets et toute la maison tremblait. »
« Un sentiment d’étonnement total »
Sous ce bruit impressionnant, un sentiment devient prédominant chez François : la peur. « J’avais vraiment très peur pour ma famille. Je pensais que le toit allait s’envoler, que la maison allait s’effondrer… Qu’on allait traverser ça. »
Heureusement et malgré la puissance, la tempête ne réveille ni ses deux enfants ni sa compagne. Seul François reste éveillé tandis que les éléments font rage dehors. Il ne trouvera plus le sommeil pendant les trois nuits qui suivent la tempête.
Le 2 novembre au matin, alors que la France mesure l’ampleur des dégâts, François et sa famille arpentent le quartier. « Dehors, tout le monde était hagard. Il y avait un sentiment d’étonnement total… »
La reconstruction douloureuse
Les dégâts sont impressionnants. « Il y avait des arbres et d’énormes poteaux au sol, des portails arrachés, des débris de toutes sortes… » Par miracle, la maison de François a résisté au vent et aucun dégât n’a été signalé sur cette bâtisse néo-bretonne. Seule l’électricité est restée coupée pendant près d’une semaine. « Nous avons été relocalisés chez une connaissance. »
En visite chez son médecin pour son insomnie, ce père reçoit un diagnostic de stress post-traumatique. « Après la tempête, dès qu’il y avait un coup de vent, je commençais à trembler, je ne me sentais pas bien du tout, anxieux. Je n’arrivais pas à dormir la nuit », se souvient-il.
Une revente salvatrice
Et dans son malheur, il n’est pas seul. « Mon médecin m’a dit que je n’étais pas le seul à le consulter pour ça. » Quelques anxiolytiques et jours d’arrêt maladie plus tard, François reprend le travail. Cependant, même aujourd’hui, les cicatrices psychologiques de ce cataclysme ne sont pas complètement effacées. « Je ne suis jamais calme quand j’apprends qu’il va y avoir un coup de vent… »
À la suite de cet événement bouleversant, ce père de famille prend une décision radicale. « J’ai décidé de vendre la maison directement pour déménager dans une zone plus urbaine. Et depuis, les choses vont de mieux en mieux. Nous ne pouvions pas rester là, j’avais trop peur pour mes enfants. »