– Le loup de La Broye fait rage deux fois en deux semaines
Deux agneaux sont morts sous les crocs d’un loup à Trey, où le grand carnivore avait déjà fait rage à deux reprises en 2022.
Publié aujourd’hui à 12h38
« Pour le peu d’animaux que nous possédons, plus de treize moutons actuellement, investir dans un parc sécurisé de plus de 1,10 m de haut ne vaudrait pas la peine financièrement. En même temps, ce n’est pas facile de voir le loup revenir si souvent vers nous. Agriculteur à Trey, Pierre-André Fague vient de subir deux prédations de la part du grand carnivore en moins de deux semaines. Dans cette ferme, les moutons vivent normalement entre la ferme et les prés, au milieu des vaches allaitantes. Aux yeux de la Direction générale de l’environnement (DGE), son pâturage n’est ainsi que partiellement protégé, avec ses deux fils de sécurité.
« Un promeneur m’a dit qu’on en dépeçait un en fin d’après-midi. Il ne restait rien de la carcasse, qui a été coupée en deux.
Pierre-André Fague, agriculteur à Trey
Alors que les loups de La Broye s’étaient fait discrets ces derniers mois, ils reviennent dans l’actualité. Nommé « le loup de la Broye », M212 avait été l’auteur de plusieurs attentats en 2022, dont déjà deux fois à la ferme de la Fague. En février dernier, un autre animal, M341avaient été identifiés à Avenches, où dix moutons est mort subitement. Une attaque qui pourrait désormais valoir une demande d’abattage puisque le Conseil fédéral a réduit normes.
attaque de jour
Le butin du grand carnivore est donc complété par deux agneaux, pris les 14 et 26 août. La première fois de nuit et le dernier samedi de jour. « J’avais compté mes moutons le matin et ils étaient tous là. Un promeneur m’a dit qu’on en dépeçait un en fin d’après-midi. Il ne restait plus rien de la carcasse, qui a été coupée en deux », décrit l’agriculteur.
«Dans le canton de Vaud, la présence d’au moins un loup a pu être constatée sur la base de nos pièges photo. La DGE n’exclut pas que le mâle « M341 » soit toujours présent.
Frédéric Hofmann, chef de la section « Chasse, pêche et espèces » de la DGE
Détecté à plusieurs reprises dans la région en 2022, M212 il s’y promène toujours. Son ADN a été identifié en janvier dans la région de Morat (sur un cerf), en février à Misery-Courtion (cerf) et le 13 juillet à Cournillens (FR, mouton). «Dans le canton de Vaud, la présence d’au moins un loup a pu être constatée sur la base de nos pièges photo. La DGE n’exclut pas que le mâle M341 être toujours présent», note Frédéric Hofmann, chef de la section chasse, pêche et espèces de la DGE.
Dans un double objectif de durabilité écologique (biodiversité de la faune indigène) et de durabilité économique (limiter les conflits), le Service Forêt et Nature du Canton de Fribourg (SFN) a fait réaliser plusieurs analyses ADN. “Ces dernières ne se limitent pas à la prédation sur le bétail mais aussi (et surtout) sur la faune sauvage, toujours fondée sur un suivi et des connaissances scientifiques, et non sur des croyances”, explique Elias Pesenti, du SFN.
Si les résultats ADN des récentes attaques de Trey ne sont pas encore connus, Pierre-André Fague va cependant tenter de mieux protéger ses moutons. « Nous les équiperons de colliers de phéromones de loup. Ils dégagent une odeur comme si une meute était déjà là », soupire l’agriculteur.
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