« Karine et Alexandra ne pouvaient que tomber dans le piège » – .

« Karine et Alexandra ne pouvaient que tomber dans le piège » – .
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Pour Me Caroline Livet, l’avocate des familles des deux disparus, du barreau d’Albertville, le mobile financier est au coeur de l’affaire. Et la reconstruction n’a pas permis de comprendre comment deux personnes ont pu se noyer dans ces conditions.

Comment se sont rencontrés Karine Catella, veuve Tatout et Jean-Claude Bergès ?

La famille Catella est une très vieille famille de Méribel, où ses parents tenaient un bar. Les Tatout sont des gens des Allues, village à trois kilomètres de Méribel, ce sont tous des gens très connus de la vallée, deux familles très aisées, de très bonne réputation, très gentilles, très bienveillantes.

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Jean-Claude Bergès y est moniteur de ski, et avec Karine, ils se sont connus bien avant la mort de son mari. Elle avait travaillé dans un restaurant où il était venu, mais jusque-là il n’y avait aucune connotation romantique. Ensuite il y a une liaison qui a été très rapide, puisqu’elle démarre fin 2019. Puis le 15 mars 2020 il y a le Covid, donc la station est fermée, et le crime c’est le 25 juillet 2022. En attendant, ils se voient, ils se voient mais ils n’étaient pas installés ensemble. Elle était très heureuse d’avoir trouvé quelqu’un mais pour lui, c’est une relation avec sans doute beaucoup d’intérêt.

L’argent est la clé?

Il est évident aujourd’hui que le volet financier est très important, quand on voit la rapidité avec laquelle les documents, notamment le testament en faveur de Jean-Paul Beregès et le PACS ont été faits, en plein moment du Covid. Il y a aussi son comportement après coup, puisqu’il n’y a plus eu de contact avec la famille de Karine, et son absence aux obsèques des deux victimes. Il coupe les ponts avec la famille, mais il continue à s’exprimer vis-à-vis d’éventuels artisans, à faire des travaux dans les chalets dont il aurait peut-être été l’héritier. Pendant sept mois, il a fait des allers-retours entre sa région, près de Toulouse, et Méribel. Il a essayé, il n’a pas pu, puis il a été arrêté. Très vite, les fonds et le patrimoine immobilier sont préservés. On ne peut pas dire qu’il ait été définitivement installé dans le patrimoine de Mme Catella, et maintenant tous les actifs sont bloqués, que ce soit l’immobilier ou l’argent.

Que s’est-il passé au moment du crime ?

Karine descendait avec sa fille pour le retrouver quelques jours à Béziers. Alexandra travaillait dans une banque, elle avait un compagnon, qui s’est constitué partie civile, c’était une jeune femme très gentille, très agréable, qui avait été adoptée jeune, et qui avait un lien très fort avec sa mère et son père décédés.

Et le soir du 25 juillet ?

Le procédé, l’auteur présumé ne nous l’a pas révélé, puisqu’il conteste sa responsabilité. Mais au vu de la reconstruction, c’est écrasant. Nous ne pouvons pas comprendre comment ils ont pu mourir de noyade. C’est un canal où on peut pratiquement marcher jusqu’au milieu, là où il y a deux mètres de profondeur, le canal fait 20 mètres de large, on peut sortir des deux côtés et surtout, une des victimes était sur le toit de la voiture quand elle appelé à l’aide, avec de l’eau jusqu’aux chevilles. Personne n’aurait dû mourir. Lui dit simplement qu’il n’a pas pu les sauver car il était blessé. Les causes de la mort sont la noyade, mais c’est une noyade forcée.

Quel est le profil de ce suspect ?

Je pense que c’est un manipulateur, un imposteur, qui a une aisance dans l’expression verbale qui lui permet de se faire passer pour quelqu’un de bon et de redoutable.

C’est un peu le mec qui parle beaucoup, qui brûle, qui aime les femmes. Ce qui l’intrigue, c’est de comprendre comment il a pu tomber amoureux de cette femme qui ne correspondait pas du tout au profil des femmes avec qui il était. Karine n’était pas du genre flashy, bling bling. Pour moi, c’est intriguant de voir qu’il s’est intéressé à elle, alors qu’il la connaissait depuis des lustres. Il y a un hasard qui fait trop bien les choses : il la trouve alors qu’elle est l’héritière de son mari et qu’elle a beaucoup d’argent.

C’est un conspirateur, surtout comparé à des gens comme ça, qui n’y voient aucun mal. Karine et Alexandra ne pouvaient que tomber dans le piège.

Comment la famille gère-t-elle cette affaire ?

Pour la famille, ils sont coupables. Ils ont d’abord douté de l’accident, et très vite, ils ont compris. Ils sont très meurtris, très affectés, très malheureux. Ils ont perdu leur sœur, leur nièce. Maintenant, ils veulent vraiment que le procès se déroule rapidement.

 
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