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1 Des Bretons toujours très attachés à leur territoire
Malgré l’enchaînement de la pandémie de covid-19, deux années d’inflation et de crises géopolitiques, climatiques et politiques, les Bretons se déclarent toujours « heureux » à une très large majorité (83%), selon ce troisième Baromètre des territoires, publié ce mardi. Mardi
. Plus encore que lors des éditions précédentes de 2021 et 2018, où ces pourcentages s’élevaient à 80 et 72 %. En matière de sentiment de bonheur, la Bretagne est la première région de France, devant les Pays de la Loire et l’Auvergne-Rhône-Alpes, tandis que les Hauts-de-France ferment la marche.
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Sans surprise, les Bretons se démarquent également comme les plus attachés à leur région (85%), devant les habitants de Nouvelle-Aquitaine et de Provence-Alpes-Côte d’Azur (la très attachante Corse n’est pas incluse dans l’étude). La Bretagne occupe également, de loin, la première place sur les déclarations : « L’endroit où je vis est un endroit qui se porte bien » et « Je suis optimiste pour l’avenir de ma région ».
2 Un sentiment d’insécurité économique et parfois physique
De nombreux Bretons vivent néanmoins dans une forme de précarité économique et sociale. Certains profils aisés se sentent désormais concernés : « 51 % des salariés et ouvriers craignent d’avoir des difficultés à joindre les deux bouts, 48 % des professions intermédiaires et 31 % des cadres », écrivent les auteurs du baromètre.
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L’insécurité se ressent également physiquement dans la région. Mais pas encore par la majorité de ses habitants, puisque 39 % d’entre eux craignent d’être victimes d’un attentat, soit sept points de moins qu’à l’échelle nationale. Concernant la relation – très discutable et discutée – entre immigration et précarité, une petite minorité de Bretons partage cette idée : seuls 21 % d’entre eux « associent ce climat de tensions à une présence qui serait trop importante d’immigrés là où ils vivent », par rapport à 30% au niveau national. Ils sont également une minorité à penser que le trafic de drogue perturbe leur quartier (15%), sauf dans les grandes villes comme Rennes et Brest, où ce sentiment s’élève à 49 et 34%. Globalement, les trois quarts des Bretons jugent la société « injuste », un sentiment en nette augmentation depuis 2021.
3 Changement climatique : les Bretons moins inquiets des conséquences sur leur région
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Concernant le changement climatique, les Bretons sont étonnamment beaucoup moins préoccupés que les habitants d’autres régions par certains impacts sur leur territoire. Ainsi, seuls 28 % estiment vivre dans un endroit exposé aux risques climatiques (ils sont deux fois plus nombreux en région Paca par exemple). Seul un quart des Bretons estiment que « les paysages et la biodiversité changent » là où ils vivent (pourcentage deux fois plus élevé en Auvergne-Rhône-Alpes) et moins d’un sur trois considèrent que les conséquences du changement climatique menacent l’économie. de Bretagne. Parmi les raisons possibles de cette relative quiétude : « La faiblesse des signaux climatiques liés au climat breton encore tempéré, même s’il est désormais clairement établi que le climat de la Bretagne dans la seconde moitié de ce siècle sera très différent de celui de la Bretagne. siècle passé», assurent les scientifiques du Haut Conseil breton pour le climat.
4 Les riverains prêts à s’adapter
Face aux difficultés croissantes, 83 % des Bretons se disent prêts au changement. La tranche d’âge la plus ouverte à changer de mode de consommation, de transport, etc., est celle des 25-34 ans, tandis que les plus jeunes, les 18-24 ans, affichent une volonté légèrement moindre, au même niveau que les 65 ans. et plus.
En termes de pouvoir d’achat, tous les profils se disent contraints de s’adapter. Un exemple : 77 % des Bretons attendent les bons plans et les promotions avant d’acheter (64 % des cadres, 81 % des professions intermédiaires, 74 % des ouvriers). Il reste des obstacles au changement, comme en matière de transports. « 69 % des habitants des centres urbains de la région peuvent choisir le train plutôt que la voiture quand ils le souhaitent, contre 40 % des habitants des zones rurales », indiquent les auteurs de l’étude.
Dans la même proportion qu’au niveau national, les Bretons se montrent particulièrement durs avec leurs élus locaux : moins de 30 % des habitants estiment qu’ils prennent les bonnes décisions pour les protéger contre les conséquences du changement climatique et de la pollution.
*Enquête réalisée sur internet, du 9 octobre au 5 novembre 2024, auprès d’un échantillon de 10 031 personnes, dont 800 en Bretagne, représentatif de la population résidente de chaque région administrative métropolitaine âgée de 18 ans et plus.
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