marins, ambassadeurs des mers et scientifiques éphémères

marins, ambassadeurs des mers et scientifiques éphémères
marins, ambassadeurs des mers et scientifiques éphémères

Seul en mer mais au service du collectif ? Sur les 40 candidats au Vendée Globe 2024, 25 ont embarqué divers outils de mesures océanographiques à bord de leur Imoca. L’initiative, portée par l’UNESCO, l’Ifremer et Météo , vise à mieux connaître les océans, qui couvrent plus de 70 % de la surface du globe.

“Nous le savons, c’est ici que se construit la vie, c’est là que dépendent les humains, explique Alain Leboeuf, président du conseil départemental de Vendée et président du Vendée Globe. Plus de la moitié de l’oxygène respiré par l’homme est produit par les océans, plus de 80 % du captage de chaleur est réalisé par les océans, c’est un endroit où il y a beaucoup de choses à découvrir. »

Une gamme d’outils

En effet, dix skippers ont embarqué des flotteurs profileurs Argo, permettant de mesurer la température et la salinité de la mer jusqu’à 2 000 mètres de profondeur. Huit autres disposent à bord de bouées de surface dérivantes mesurant la pression atmosphérique, la température de la surface de la mer et les courants, afin d’évaluer les prévisions météorologiques mondiales et de mieux surveiller le changement climatique.

Cinq emportaient des photomètres Calitoo, un petit appareil portable qui mesure le taux d’aérosols présents dans l’atmosphère et les trie selon leur taille (fumée, gaz polluants, cristaux de glace, poussières). Cela permet de mesurer la profondeur optique, c’est-à-dire la quantité de lumière absorbée dans l’environnement.

Enfin, deux skippers ont emporté dans leurs valises des balises Argos Marget-II pour révéler et mesurer les courants marins, indispensables à la navigation, aux déplacements des animaux marins, et mieux comprendre la dynamique de certains déchets dans l’océan. « Les données collectées pendant et après la course, ainsi que les bouées déployées, alimenteront le Système mondial d’observation des océans. (couper) coordonné par l’UNESCO », explique ainsi l’instance.

Le skipper Yoann Richomme s’apprête à larguer un flotteur Argo, utilisé pour mesurer la température et la salinité de la mer, le 1er décembre 2024. / Yoann RICHOMME / Vendée Globe

Des actions qui ralentissent le rythme

« Sur le Vendée Globe, nous avons une trajectoire très atypique que les bateaux scientifiques ne prennent pas, précise Fabrice Amedeo, l’un des skippers impliqués et fer de lance du projet. Nous offrons aux scientifiques la possibilité d’avoir des données sur de nouveaux itinéraires. »

Cependant, l’initiative impose aux marins de consacrer un temps précieux à la mise en œuvre et au suivi de ces mesures. À cela s’ajoute le poids important des outils. « Cela représente 60 kg sur mon bateau, ce qui peut paraître insignifiant sur un bateau de 7,5 tonnes, mais nous essayons toujours d’économiser le plus de poids possible pour aller vite » détaille le marin à la barre Nexans-Wewise, qui navigue actuellement en queue de flotte autour du Point Nemo.

« Si les skippers aiment Yoann Richomme ou Charlie Dalin, pour ne citer qu’eux, avaient à bord des outils de ce type, ils auraient certainement perdu un peu de temps, il explique. Je suis un ancien journaliste et plus un aventurier qu’un coureur de premier plan. Je ne gagnerai jamais le Vendée Globe, donc je peux essayer de me dépasser, mais aussi être utile. »

Désireux que le Vendée Globe ait une utilité, «surtout pour tous ceux qui se consacrent à la recherche», Alain Leboeuf rappelle qu’aucune résistance n’a été constatée parmi les marins impliqués. « Il y a cette fibre tantôt tournée vers le social, tantôt vers questions écologiques, présent dans chacun d’eux, explique le gérant. Beaucoup d’entre eux travaillent avec une approche qui va au-delà du sportif. » Et promet : « Les outils restent à bord, quant aux bouées, elles sont entièrement biodégradables, elles ne représentent donc aucun danger pour la planète. »

Si les marins avaient le choix de participer ou non cette fois, le dispositif devra être étendu lors de la prochaine édition en 2028. Dans quatre ans, tous les marins au départ de « l’Everest des mers » seront concernés, selon les nouvelles règles mises en place. mis en place par l’organisation. A armes égales donc, au service de la science.

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