Le couple revient au Touquet où ils se forment il y a quatorze ans, déjà autour de la littérature. L’actrice et présidente de l’association pour la préservation de la collection du mime Marceau, une de ses passions, la Péronnaise originelle – où vivent encore ses deux parents – Valérie Bochenek et son compagnon Jean-Louis Debré, gaulliste et ancien homme politique, signeront leur livre « Coulisses, côté politique, côté théâtre » (éditions Plon) paru en septembre dernier.
Ce livre est une double histoire écrite jusqu’en juillet dernier autour de l’aventure théâtrale, de ses effets secondaires et de ses rencontres pédagogiques avec les publics de toute la France. ” Jean-Louis Debré évoque, sans nostalgie mais avec une certaine tendresse, quelques scènes de cette vie ministérielle et parlementaire qui fut la sienne dans un univers présidentiel et gouvernemental qui semble très éloigné de sa conception des relations entre le peuple et ses dirigeants. », présente l’éditeur.
Le spectacle théâtral, seul le couple est sur scène avec la complicité musicale du pianiste Christophe Dies, déroule les portraits de quinze femmes d’exception du 19èmee et 20e siècles, parmi les vingt-six portraits de leur précédent ouvrage paru en 2013 “Ces femmes qui ont réveillé la France”. Le spectacle porte le même titre. Trois Mariannes apparaissent en arrière-plan pour illustrer symboliquement l’histoire commune de la République française. Jean-Louis Debré met volontiers en scène des hommes qui ont plutôt le mauvais rôle : « la voix du contre » face au combat des femmes pour leur émancipation.
Le premier diplômé du secondaire et le pionnier du commerce de détail
De quelle femme parles-tu ? Jean-Louis Debré : « Notre histoire a été écrite par des hommes et nous avons oublié le rôle des femmes dans le progrès des libertés et de l’égalité. Une femme fut à l’origine d’une révolution que personne ne connaît, la première lycéenne de France. Julie-Victoire Daubié qui vivait dans les Vosges. Elle voulait étudier mais n’a pas été autorisée à passer le baccalauréat. Elle l’a obtenu à 37 ans et a ouvert les portes de l’enseignement supérieur à toutes les femmes. »
« On les aime toutes, les femmes dont on parlecontinues Valérie Bochenek. Si je devais en citer une, ce serait Marguerite Boucicaut, une jeune femme qui vit dans une masure et élève des oies. Sa mère n’a plus les moyens de l’élever. Apprentie dans une blanchisserie puis avec son mari, elle révolutionnera le commerce de détail, inventant les grands magasins du Bon Marché, le mois blanc, le marketing contemporain. ».
« Ces femmes du 19ème sièclee et 20e sont à l’origine des révolutions. On pourrait aussi citer la première avocate, la première femme médecin. Ce furent des combats très durs qui ont ouvert la voie. Tous sont républicains et aspirent aux mêmes droits, à la liberté et à l’égalité. », insiste Jean-Louis Debré. Comme le livre, le spectacle est aussi drôle. “ Le rappel de l’idée républicaine est très populaire », prolonge Mr Debré, “ dans une période morose, compliquée et sans perspective », ajoute son compagnon. ” Mais aucun magazine féminin ne parlait ni de la pièce ni du livre. C’est fou », déplore Valérie Bochenek. L’inclassable dérange toujours, un autre combat.
Quand le spectacle aura-t-il lieu en Picardie ?
Au départ, le milieu artistique ne voulait pas d’un homme politique sur scène. Puis le bouche à oreille a favorisé le succès. Représenté depuis trois ans, le spectacle « Ces femmes qui ont réveillé la France », même nominé aux Molière, a franchi le seuil des 200 représentations et des 25 000 spectateurs. A partir de février 2025, il sera à nouveau donné dans des villes moyennes comme Aix-les-Bains, Marmande et Libourne. Jusqu’à présent, le spectacle était très peu donné dans les Hauts-de-France et même pas du tout dans les trois départements de Picardie. Les interprètes, pour moitié d’origine picarde avec Valérie Bochenek, souhaiteraient réparer cette anomalie avec une tournée régionale dans les Hauts-de-France et des représentations pour les scolaires. Avis aux amateurs.
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