Par
Hugo Hancewicz
Publié le
23 janvier 2025 à 6h46
« Le chiffre d’affaires est si rapide que nous n’avons pas besoin encore plus c’est l’heure de lire”, se plaint Claire, libraire du 20e arrondissement de Paris, qui tente en vain de la ranger. des piles de Livresce mercredi 22 janvier 2025. Comme elle, de nombreux professionnels se noient sous le flot de 300 œuvres qui sortent en moyenne tous les jours en France. En réponse, plusieurs librairies de la capitale ont choisi de réduire les nouveautés dans leurs rayons.
« Le métier est devenu frustrant »
Si les lecteurs sont ravis de découvrir le nouveau Pierre Lemaitreou le dernier Murakami, cette rentrée littéraire hivernale met en lumière les inquiétudes des libraires. Faute de personnel pour ranger ou de temps, « le métier est devenir frustrantles libraires ont encore la tête enfouie dans des cartons», confirme Guillaume Husson, délégué général du Syndicat français de la librairie (SLF).
« Je me perds, il y a toujours nouveaux livres quand je viens, remarque une cliente la tête dans la fenêtre, je dois sûrement rater quelque chose qui pourrait me plaire. Selon le représentant du SLF, la masse est telle qu’il devient « difficile de sélectionner les œuvres », d’autant plus que “Les rédacteurs font pression”.
-Une trêve de nouveautés
Face à cette situation, Anaïs Massola, libraire à Rideau Rouge (18e) et co-fondateur de l’association pour l’écologie du livre, a lancé avec plusieurs confrères une « trêve des nouveautés ». L’idée ? Suspendre partiellement ou totalement les achats de bureau pour alléger le rythme. Le but de cette initiative est « de donner un répit aux libraires et de reprendre la main sur notre métier », explique-t-elle.
D’autant plus que ce mouvement, suivi d’un une vingtaine de librairies l’année dernière, n’a eu « presque aucun impact sur les ventes », a-t-elle déclaré. Au contraire, sa librairie a réduit ses achats de 17 %, tandis que son chiffre d’affaires a augmenté. augmenté de 3%. « Moins de pression, plus de respiration », résume-t-elle. Une action qui se poursuivra cette année, en mars et avril.
Livres détruits
Après la « fast fashion », voici l’ère du surproduction littéraireavec ses propres conséquences, notamment écologiques. En effet, les librairies indépendantes retournent 17 % de leurs livres invendus aux distributeurs – ceux qui transportent les livres de l’entrepôt aux librairies – et sont ensuite détruits. « Ce pourcentage est décuplé pour grandes surfaces et les plateformes de vente en ligne », précise Guillaume Husson. À l’échelle nationale, cela représenterait entre 140 et 145 millions de livres sterling par an. «Une catastrophe écologique», selon le délégué général du SLF.
Face à cela, certains consommateurs optent pour des solutions plus radical. “Je n’achète plus en librairie, je viens juste regarder les livres”, raconte Lucas en sortant du magasin, “je les trouve d’occasion sur des plateformes comme Vinted ou Momox ». Selon une étude réalisée par le ministère de la Culture et La Sofia, la part de marché des livres d’occasion est en augmentation. progrès ces dernières annéespour atteindre près de 20 % des livres achetés en 2022.
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