Nommé par Donald Trump à la tête du Pentagone, Pete Hegseth, ancien major de l’armée et présentateur de Fox News, a été entendu mardi par la commission des forces armées du Sénat. Cette audience, qui a duré plus de quatre heures, s’est rapidement transformée en affrontement verbal entre le candidat et les sénateurs démocrates, ces derniers dénonçant son manque d’expérience et ses nombreuses polémiques.
Dès son discours d’introduction, Pete Hegseth a déclaré vouloir « ramener la culture guerrière » au sein du Pentagone, qu’il accuse d’être devenu trop « éveillé » et dominé par une idéologie progressiste. « Donald Trump, comme moi, veut un Pentagone axé sur le combat, la létalité, la méritocratie, les principes et la préparation. C’est tout”, a-t-il déclaré.
« Ramener la culture guerrière »
Les élus démocrates multiplient les attaques à son encontre. “M. Hegseth, vous n’êtes pas qualifié », a déclaré la sénatrice Tammy Duckworth. Le sénateur Jack Reed a pour sa part évoqué des éléments « extrêmement alarmants » sur son passé, citant notamment « le mépris des lois de la guerre, la mauvaise gestion financière, les propos racistes et sexistes, ainsi que les accusations d’abus d’alcool et de harcèlement sexuel ».
En novembre, une vieille accusation d’agression sexuelle datant de 2017 en Californie a refait surface. Pete Hegseth a nié ces allégations, affirmant qu’il n’avait jamais eu de relation non consensuelle.
Accusé d’alcoolisme excessif
La sénatrice Elizabeth Warren a vivement critiqué le comportement de Pete Hegseth, affirmant qu’il avait été « tellement ivre lors d’événements professionnels qu’il a dû être exécuté à plusieurs reprises ». « Un de vos collègues a dit que vous étiez tellement ivre dans un bar que vous aviez chanté ‘Tuez tous les musulmans’ », a-t-elle ajouté. Pete Hegseth a rejeté ces accusations, dénonçant « une poignée de sources anonymes qui ont été autorisées à mener une campagne de diffamation ».
Les sénateurs ont également souligné son opposition passée à la présence de femmes dans les troupes de combat. La sénatrice Kirsten Gillibrand a qualifié ces déclarations de « blessantes pour les hommes et les femmes enrôlés, nuisibles au moral et au bon fonctionnement des forces armées ». Pete Hegseth a tenté de se défendre en affirmant respecter les femmes militaires, précisant que ses critiques visaient « un abaissement des normes » au sein de l’armée.
Un vote encore incertain
La commission doit désormais décider si une nouvelle audition sera nécessaire ou si elle votera directement pour recommander ou non la nomination de Pete Hegseth au Sénat, qui tranchera à la majorité simple. Un rejet serait un coup dur pour Donald Trump, qui a déjà dû abandonner son choix initial pour le ministère de la Justice, Matt Gaetz. Malgré les polémiques, Donald Trump a réitéré début décembre son soutien à Pete Hegseth.
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Les auditions du Sénat se poursuivront dans les prochains jours, notamment pour d’autres nominations controversées comme celles de Robert F. Kennedy Jr. à la Santé et de Kash Patel au FBI. Un rejet par le Sénat, événement rare depuis 1989, marquerait un sérieux revers pour la nouvelle administration Trump.