« CinéCasablanca, la ville blanche en 100 films » au Kiosque du Club du Livre

« CinéCasablanca, la ville blanche en 100 films » au Kiosque du Club du Livre
« CinéCasablanca, la ville blanche en 100 films » au Kiosque du Club du Livre
Comme le mythique «Casablanca” de Michael Curtiz n’a vraiment rien Casablanca dans marocain, Roland Carrée et Rabéa Ridaoui sélectionnés une centaine films pour capturer au mieux l’âme et l’esprit de la ville blanche.

A travers une exploration minutieuse de 100 œuvres cinématographiques réalisées entre 1933 et 2023, «CinémaCasablanca» offre un aperçu des quartiers, des places et de l’atmosphère unique de cette métropole.

Casablanca apparaît comme un acteur caméléon, tour à tour fascinant et déroutant. C’est cette ogresse qui étouffe ses habitants, mais s’ouvre majestueusement sur la mer. Il abrite les plus belles demeures tout en côtoyant les quartiers les plus sombres, formant un vibrant patchwork de classes sociales. La ville bouillonne de revendications sociales tout autant que d’élans de joie inattendus. Marocaine dans son essence, elle reste profondément cosmopolite.

Publié par le Editions Le Fennec avec le soutien duInstitut Français du Maroc« CinéCasablanca » est le fruit du travail de Roland Carrée, professeur de cinéma à l’UniversitéEcole Supérieure des Visuels (ESAV) de Marrakechet Rabéa Ridaoui, formateur en cinéma et ancien président duCasamémoire association. Ensemble, ils donnent à Casablanca un visage éblouissant, dénué d’artifices, tout en nous initiant à une critique cinématographique pointue et sans concession.

Cœur social et politique

Casablanca est un nid de disparités socialesmais on ne vous apprend rien. Il peut accueillir des films aussi différents que «Maroc», emblème de la jeunesse dorée, et «The Hairdresser of the Rue des Pauvres», ancré dans la modestie populaire. Des histoires d’amour intemporelles comme «Un amour à Casablanca» ou des fresques sociales comme «La Symphonie Marocaine« . Mais Casablanca peut aussi être le théâtre d’histoires où deux mondes se côtoient sans jamais se mélanger, comme dans «Casanegra” ou “Sofia».

Casablanca apparaît également comme le miroir des tensions politiques et sociales du Maroc, révélateur des luttes pour la liberté et la justice. C’est le cas dans «Avant que le jour ne disparaisse” de Ali Essafila ville est le théâtre de répression et de protestation, avec des lieux comme le tristement célèbre commissariat de police de Derb Moulay Cherif et le théâtre municipal. Dans “Apartheid Casablanca” de Nadir Bouhmouchles inégalités de classe contrastent avec les discours modernistes des entreprises de développement local. Il montre la réalité des travailleurs, grâce à un montage critique mêlant archives coloniales et vidéos contemporaines. Le livre cite également « De quelques événements dénués de sens », un docu-fiction de Mustapha Derkaoui où Casablanca devient le théâtre d’une jeunesse progressiste et insoumise, confrontée à la censure et à l’oppression.

Centre international

Le livre nous révèle un nombre étonnant de films étrangers tourné à Casablanca. Choisie pour son charme intemporel ou ses contrastes saisissants, la ville s’est imposée comme un décor de choix pour de nombreuses productions. Casablanca accueille l’humour de Blake Edwards Dans “Le retour de la panthère rose», ou le mystère intrigant de «Bob Fleming…Mission Casablanca” d’Antonio Margheriti et «Casablanca, nid d’espions” d’Henri Décoin. L’aventure et l’action se déroulent dans “Les chiens verts du désert” d’Umberto Lenzi et/ou dans “Casablanca Express” de Sergio Martinodans une ambiance historique. Plus récemment, «Mission impossible : Rogue Nation” de Christophe McQuarrie a utilisé Casablanca pour des scènes à couper le souffle et visuellement intenses.

Mais Casablanca prête parfois son corps pour interpréter d’autres lieux. On le découvre dans le tournage du film »Le Caire confidentiel” de Tarik Salehinterdit dans Egypteou même dans “Sud” de Martin Scorsese qui a été filmé partiellement en Maroc pour reconstituer le Tibet. Casablanca jouera Beyrouth Dans “Jeu d’espionnage – Nid d’Espions” de Tony Scott. Et la liste est très longue…

Un livre hommage

Pour les auteurs du livre, le Réalisateurs marocains dans le passé, Casablanca était décrite comme un Eldoradoun lieu d’espoir et d’opportunités où les gens viennent transformer leur vie. A l’inverse, les cinéastes contemporains ont tendance à s’éloigner de la ville, la considérant plutôt comme un point de départ ou une simple étape de leurs récits. « Peut-être assistons-nous aux prémices d’un véritable abandon de Casablanca comme source d’histoires ? s’interrogent les auteurs, avant de suggérer : « À l’avenir, la ville pourrait être perçue comme un décor désuet, perdant de son attrait pour les cinéastes et les personnages en quête de racines plus profondes. »

Feuilleter à loisir ou lire d’une seule traite, « CinéCasablanca » invite le lecteur à plonger dans un récit où ville et cinéma s’entremêlent, offrant un panorama riche et nuancé de Casablanca sur grand écran. Plus qu’un livre, c’est un hommage à une ville qui a marqué les imaginaires, tout en révélant les tensions et les transformations de son identité. Pour les cinéphiles et les passionnés de Casablanca, ce livre est une véritable mine d’or à ne pas manquer.

 
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