La culture du livre imprègne la petite commune de Saint-Gervais-la-Forêt et si elle brille à ce point, c’est grâce à ses enfants. Sur les 3 200 habitants de la commune périurbaine, environ 250 enfants sont scolarisés de la maternelle au CM2. Et ils sont véritablement devenus, en une décennie, les ambassadeurs du livre jeunesse. « Si notre Salon du livre jeunesse connaît un tel succès, c’est avant tout grâce au travail préparatoire réalisé avec les enfants.explains Isabelle Jallais-Guillet, deputy mayor of Saint-Gervais. Toutes les classes de la commune reçoivent chacune un auteur et travaillent au préalable sur leur album. Le centre de loisirs est également très impliqué, les enfants reçoivent un auteur, la décoration est assurée par le centre, il existe le prix Délires de narration, pour les enfants qui ne savent pas encore lire. Mais qui savent bien exprimer quel livre ils veulent qu’on leur raconte encore ! »
Le week-end, ce sont les enfants qui entraînent leurs familles jusqu’au salon, pour retrouver l’auteur qu’ils ont découvert, et la vingtaine d’autres invités. Et ça marche. « C’est aussi parce que nous proposons une véritable fête autour du livre sur trois jours, témoigne Catherine Bony, également adjointe au maire de Saint-Gervais. Avec des ateliers, des activités, des spectacles pour tous les âges. Nous disposons d’un espace clos avec différents espaces, idéal pour les enfants. C’est une bulle de bonheur, les enfants repartent avec leur trésor, leur livre. » Des expositions hors les murs, notamment à la Maison de la bd à Blois et dans des bibliothèques, complètent le panorama livresque.
« Des années après, ils s’en souviennent, c’est magique ! »
Le Salon connaîtra sa dixième édition en mars 2025 et la culture du livre s’est répandue bien au-delà de la ville. L’arrivée d’auteurs dans les écoles est proposée à toutes les classes du département, tout comme le bd Boum à Blois. En 2024, 170 classes ont participé du nord au sud, dont 7 collèges du 6e à 4 heurese. « Pour que ça marche, il faut que l’événement soit à proximité, c’est une évidence. Ce qui manque en effet, c’est la difficulté pour les classes des villes, même proches, de venir au salon, car le transport et son coût restent un réel problème »ajoute Isabelle Jallais-Guillet. Mais le travail autour de la lecture doit se faire en partenariat, entre élus, enseignants et parents. A eux d’en profiter pour emmener leurs enfants à une manifestation qui reste gratuite, hormis les Livres à acheter.
Et pour n’oublier personne, le Salon travaille en coordination avec le Département et son projet Livres pour soi. Une quinzaine de familles vendômeuses, très éloignées du livre, étaient venues lors de la précédente édition. « Le Département les emmène en bus, ils passent la journée, profitent d’un des spectacles reconstitués spécialement pour eux. Et du Salon, puisque le Département offre un Chèque Lecture à chaque enfant pour qu’il reparte avec son livre dédicacé »précise Catherine Bony. Plus localement, chaque année, les élus voient de nouvelles familles venir avec plaisir profiter de la fête du Salon, tirées par la manche par leur enfant.
Gaya Wisniewski, marraine de 10 enfantse salon
« À chaque édition, adds Isabelle Jallais-Guillet, Des auteurs et illustrateurs déposent un dessin dans la classe visitée. C’est incroyable de voir à quel point cela impacte les enfants, des années plus tard ils s’en souviennent. C’est magique ! » Le dessin est souvent le moyen le plus simple d’accéder à un livre pour enfants, vient ensuite le travail d’écriture et de lecture du texte. En 2025, la marraine de 10e (du 21 au 23 mars) sera Gaya Wisniewski, et le thème reflétera ce que l’équipe d’élus et de bénévoles souhaite réaliser depuis une décennie : tisser des liens, des amitiés, partager des rencontres. Tout un programme.