Présent à l’occasion de la célébration des 100 ans de l’AS Monaco, l’ancien technicien des Rouge et Blanc, champion de France en 2017, a pris le temps de parler de ses meilleurs souvenirs en Principauté.
Il est l’artisan de la génération dorée du 8ème titre de champion de France et de l’épopée Ligue des Champions 2016-2017. Présent sur le banc de l’AS Monaco depuis cinq ans, Leonardo Jardim a contribué au retour sur le devant du club de la Principauté. C’est donc avec plaisir que l’ancien sélectionneur des Rouge et Blanc a accepté de prendre la parole, en marge des célébrations du Centenaire. Entretien ????️
Bonjour Léonard. Comment te sens-tu en revenant ici ?
Je suis très heureux de revenir ici au centre de formation. Je vis toujours ici à Monaco, j’ai donc la possibilité de revenir régulièrement. C’est important en tout cas de fêter les 100 ans du Club, ça nous permet de revoir les gens avec qui nous avons eu l’occasion de travailler. C’est aussi l’occasion de partager des moments d’histoire et de se remémorer de bons souvenirs.
Vous faites partie de cette histoire, notamment grâce à cette incroyable saison 2016-2017. Que retenez-vous de cet exercice ?
Avant de parler de cette saison, je pense qu’il est important de rappeler que je fais partie des entraîneurs qui comptent le plus de matches en carrière avec l’AS Monaco, et c’est une grande fierté ! Et puis évidemment, les résultats sont très importants, car j’ai passé cinq années fantastiques ici, toujours en jouant sur le podium et dans les matches européens.
C’est évident que tout commence en 2015 ! Le titre de champion arrive au terme d’un processus de trois ans, avec le recrutement de nombreux jeunes joueurs en 2014 notamment, avec Fabinho, Tiémoué Bakayoko, Thomas Lemar, Bernardo Silva, Kylian Mbappé via la formation.
Léonard JardimSur les débuts du sacre en 2017
Et évidemment je dirais que 2017, c’est un peu la cerise sur le gâteau, avec le titre de champion de France en jeu et une demi-finale de Ligue des Champions. Donc avec le recul c’était une très bonne saison, même si les autres étaient bonnes aussi, avec un quart de finale de C1 en 2015 et une deuxième place de Ligue 1 en 2018. Ça aussi restent de bons souvenirs.
Cette épopée de 2017 est partie de la génération 2015 finalement…
C’est évident ! Le titre de champion arrive au terme d’un processus de trois ans, avec le recrutement de nombreux jeunes joueurs en 2014 notamment, avec Fabinho, Tiémoué Bakayoko, Thomas Lemar, Bernardo Silva, Kylian Mbappé via la formation.
Ces derniers étaient encadrés par des joueurs expérimentés arrivés avant moi, comme Radamel Falcao ou João Moutinho. Puis nous avons pris quelques joueurs supplémentaires comme Kamil Glik, Benjamin Mendy et Djibril Sidibé, sans oublier les anciens : Danijel Subasič, Andrea Raggi, Nabil Dirar et Valère Germain. C’est une équipe qu’il nous a fallu trois ans pour constituer.
Peut-on dire que vous avez créé une famille ?
C’est vrai que durant ces quatre ou cinq années, nous avons toujours gardé cet état d’esprit d’équipe soudée, une sorte de famille, qui a toujours été compétitive, avec beaucoup de qualités. Il n’y avait pas seulement onze joueurs, mais un groupe très complet.
Lors de la demi-finale de Coupe de France, nous avons joué d’emblée à domicile contre Toulouse pendant que le PSG se déplaçait à Nice. J’ai pris la décision de faire tourner l’équipe, et cela a payé puisque nous avons gagné notre match de championnat, tandis que Paris, qui alignait la même équipe lors des deux matches, a perdu à Nice.
Leonardo JardimSur le tournant du titre en 2017
C’est pourquoi nous avons réalisé des exploits au niveau international, comme la victoire à Tottenham devant 80 000 personnes à Wembley, l’élimination de Manchester City, Dortmund, Arsenal deux ans plus tôt, etc.
A quel moment vous dites-vous que cette équipe va devenir championne ?
Dès le début de saison, on sentait qu’on avait la meilleure équipe de ces dernières années ! On savait que Paris était un gros adversaire, mais on a réussi à s’imposer très vite à domicile contre eux (3-1). Je pense que ce succès a donné un coup de pouce à l’équipe. Nous avons ensuite continué à travailler et je pense qu’il y a eu un deuxième moment important.
Lors de la demi-finale de Coupe de France, nous avons joué d’emblée à domicile contre Toulouse pendant que le PSG se déplaçait à Nice. J’ai pris la décision de faire tourner l’équipe, et cela a payé puisque nous avons gagné notre match de championnat, tandis que Paris, qui alignait la même équipe lors des deux matches, a perdu à Nice. À ce moment-là, nous savions que c’était fini et que le titre était pour nous.
Il n’allait pas bien et j’ai eu une conversation avec lui. Je lui ai dit de rester à Monaco, qu’on allait bâtir une grande équipe pour tenter de remporter le championnat, et qu’il allait être mon pilier, le capitaine de mon équipe !
Leonardo JardimÀ propos de Radamel Falcao à l’été 2016
Racontez-nous comment vous avez décidé de faire de Radamel Falcao votre capitaine en début de saison ?
Radamel est un joueur que j’ai très bien connu pour avoir joué au Portugal, au FC Porto. Les deux premières années, nous n’avons pas réussi à le garder à cause de sa grave blessure, car il avait l’ambition de jouer en Angleterre. Cela ne se passait pas bien pour lui, que ce soit à Manchester United ou à Chelsea, car il était souvent blessé.
Il n’allait pas bien et j’ai eu une conversation avec lui. Je lui ai dit de rester à Monaco, qu’on allait bâtir une grande équipe pour tenter de remporter le championnat, et qu’il allait être mon pilier, le capitaine de mon équipe ! Je lui ai aussi dit que j’allais aussi l’aider à se remettre au top physiquement, et du coup il a fait une magnifique saison pour nous.
Un match vous a-t-il plus marqué que les autres ?
Bien sûr, je pense que la victoire en championnat reste le plus beau souvenir, avec la validation du titre grâce au succès contre Saint-Etienne. Ensuite je dois dire que le simple fait d’avoir entraîné l’AS Monaco reste une fierté, surtout d’avoir lancé autant de jeunes. Je n’oublie pas Layvin Kurzawa, Yannick Carrasco, Anthony Martial, Geoffrey Kondogbia, qui n’ont pas été champions, mais qui ont contribué à ce parcours. C’est pour ça que j’ai tant de souvenirs en tête.
C’est important pour moi d’avoir travaillé pour un club chargé d’histoire, avec de nombreux supporters, et c’est donc un moment encore plus important pour le Club de célébrer son Centenaire.
Leonardo JardimÀ propos du Centenaire
Qu’est-ce que ça fait de fêter les 100 ans du Club ?
J’ai la chance d’avoir entraîné des équipes historiques au cours de ma carrière, comme le Sporting Portugal, l’Olympiakos en Grèce, l’AS Monaco en France et Al Hilal en Arabie Saoudite. C’est important pour moi d’avoir travaillé pour un club chargé d’histoire, avec de nombreux supporters, et c’est donc un moment encore plus important pour le Club de célébrer son Centenaire.
Un dernier mot pour les supporters de l’AS Monaco ?
Les gens les critiquent souvent, mais c’est le club avec lequel j’ai emmené le plus de fans à l’extérieur ! Ils étaient toujours là pour nous encourager, nous motiver, soutenir l’équipe. Ils sont très importants pour l’équipe et je les en remercie.