Le bruissement entre les murs

Le bruissement entre les murs
Le bruissement entre les murs

Publié par éditions soleil/soleil, Le bruissement entre les murs est un nouvel exemple de la magie qui peut naître de la rencontre entre deux langages visuels. Celui de Clara Chichin et Sabatina Leccia a été autorisé par la bourse Transversale 2022qui favorise le décloisonnement de la pratique photographique en la faisant dialoguer avec un artiste d’une autre discipline.

Clara Chichin est photographe et s’intéresse à notre rapport à la nature, au paysage et à sa représentation. C’est aussi un sujet qui touche Sabatina Leccia, une artiste dont la pratique se situe à la frontière entre l’art et l’artisanat. Elle brode ses dessins pour créer « paysages ou cartes intérieures ». Le bruissement entre les murs est né de leur envie commune d’explorer la nature en milieu urbain. Tous deux originaires de Montreuil, ils se sont tournés vers un lieu historique de la ville : les murs des pêches.

Lors de leur élaboration au XVIIe siècle, ces parcelles constituaient une véritable innovation. Leurs murs de terre et de silex régulent la température, permettant de cultiver un fruit méridional en région parisienne : la pêche. Si l’arrivée du chemin de fer et les différents projets d’urbanisation ont accaparé une grande partie du territoire, une partie de celui-ci a été classée et résiste encore aujourd’hui. Il constitue un poumon vert de 35 hectares pour l’Est parisien ainsi qu’un riche patrimoine à préserver.

Sous une couverture en papier washi délicatement réalisée à la main, le livre s’ouvre sur une vue aérienne des murs de pêchers, dont les sinuosités rappellent les nervures d’une feuille. Sabatina Leccia et Clara Chichin se sont plongées dans ce labyrinthe, où elles se sont promenées régulièrement pour s’imprégner de la richesse de son histoire tout en observant la vie naturelle suivre son cours, « jee rythme lent tu es vivant » qu’ils ont décidé d’adopter : « On voulait être dans un autre rythme, un rythme otoi on a le droit de rêver, sans se soucier immédiatement de la production ou de la productivité. Nous avons voulu nous laisser imprégner par l’expérience de ces balades, celle d’observer la métamorphose du paysage. »

Au fil de leurs balades, les deux artistes apprennent à connaître les lieux. L’un par son appareil, l’autre par des échantillons qui serviront par exemple à créer des pigments. Vient ensuite la rencontre de leur pratique, l’élaboration de l’image parfois sur textile, le travail de la couleur… tout un processus qui évolue aussi avec la nature. « Il y a un rapport à la texture et à la transformation des images qui évolue au gré des saisons. Jour après jour et page après page, le jardin se transforme. Les images retravaillées, teintes, cousues, brodées, ajourées donnent lieu à une cartographie poétique et sensorielle dans laquelle la nature oscille entre réalité et monde imaginaire, une vision transcendée, mutante, faisant également écho aux multiples métamorphoses que l’Histoire a imposées à ce lieu.

Le bruissement entre les murs est une œuvre empreinte d’une poésie rare dont la puissance sensorielle vient comme un remède à la « crise de sensibilité » de notre monde contemporain que l’historienne de l’art Estelle Zhong Mengal compare à la crise écologique lorsqu’elle écrit que la modernité a mutilé notre rapport au sensible. monde. Pour Clara Chichin et Sabatina Leccia, le message politique est un message poétique. Si cette lente balade dans la nature est un moyen de « retisser le sensible entre l’humain et le vivant » c’est aussi une invitation au rêve, le rêve comme dernier refuge, comme dernier lieu de résistance.

Le bruit entre les murs — Clara Chichin et Sabatina Leccia
Edité par sun/sun éditions
17×22 cm
112 pages
papier Arena Ivoire Vrac 90g
décalage d’impression
70 images quadri
+ 8 hors-textes imprimés en risographie reliure suisse
couverture imprimée en risographie
ISBN : 979-10-95233-52-7
Disponible en ligne et dans toutes les bonnes librairies.

Collectionneur
15 éditions limitées,
Couverture en papier washi fait main par l’Atelier papetier imprimée en risographie par l’Atelier du Palais, teinture végétale réalisée par Ludovic de Valon, couture des couvertures par Sabatina Leccia, reliure manuelle par l’atelier Dédale Dedans.

Edition spéciale 170 exemplaires
Couverture en papier washi réalisée à la main par l’Atelier papetier et imprimée en risographie.

Ce projet a été lauréat de la Bourse Transverse décernée par l’ADAGP et Freelens. Clara Chichin a bénéficié d’une bourse d’aide à l’écriture de la Région Nouvelle-Aquitaine. L’ouvrage a reçu le soutien de la Région Occitanie.

 
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