Livre. Dans un roman, Guénaëlle Daujon raconte l’histoire du créateur du jardin de l’Île de Batz

Elle l’appelle Georges, comme s’il était un vieil ami. En fait, c’est presque devenu un.

Pendant près de dix ans, Guénaëlle Daujon a travaillé sur la vie de Georges Delaselle, le créateur du jardin de l’île de Batz, au large de Roscoff, dans le Finistère. Elle en a écrit un livre sobrement intitulé Le jardin de Georges. Une fiction pour laquelle l’auteur a effectué de nombreuses recherches.

Avant la tempête Ciaran, le jardin Georges-Delaselle, sur l’île de Batz, constituait un cocon intime grâce aux arbres qui formaient une barrière protectrice. | OUEST-FRANCE
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Avant la tempête Ciaran, le jardin Georges-Delaselle, sur l’île de Batz, constituait un cocon intime grâce aux arbres qui formaient une barrière protectrice. | OUEST-FRANCE

Georges Delaselle est venu s’installer sur l’île en 1918, à l’âge de 57 ans, pour créer « une lande sableuse exposée à tous les vents », un jardin botanique exceptionnel. Atteint de tuberculose, l’homme défie les statistiques. Il est décédé en 1944, à l’âge de 82 ans, bien plus tard que prévu par les médecins. « Le jardin le guérira, comblera tous ses désirs, le nourrira à tous les niveaux » affirme l’auteur.

1 700 espèces

En arrivant sur l’île, le jardinier a laissé derrière lui « le monde de l’assurance dans lequel il a travaillé, mais aussi la mondanité de se plonger presque à l’excès dans le monde végétal ». Aujourd’hui, le jardin compte plus de 1 700 espèces provenant de tous les continents.

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Guénaëlle Daujon avec « Georges » à son arrivée sur l’île en 2004. «Je suis allé de Paris au nord de l’Île-de-Batz», dit-elle en souriant. Elle, qui travaille ensuite dans le secteur audiovisuel, devient journaliste. Avec Georges Delaselle, elle a fait le même parcours à un siècle d’intervalle…

Sauf que s’il “a réussi à s’enraciner ici”, l’auteur a quitté l’île après six ans. Mais quand il fut - de laisser ce petit bout de terre derrière elle, elle voulut « repartir avec cette histoire, celle de Georges ».

Après le passage de la tempête Ciaran dans le Finistère, en 2023, le jardin de l’Île de Batz se remet. | OUEST-FRANCE
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Après le passage de la tempête Ciaran dans le Finistère, en 2023, le jardin de l’Île de Batz se remet. | OUEST-FRANCE

Elle envisage d’abord un film documentaire, « mais les archives étaient trop pauvres ». Alors elle se tourne vers le roman. Pour évoquer Georges Delaselle, elle parle d’un personnage “romantique. Il a transformé un lieu et il s’est transformé lui-même. »

Son premier lien avec le jardinier, « c’était son écriture, très XIXèmee qui, avec le -, devient fragile… Ses lettres m’ont beaucoup touché. » The association Les Amis du jardin Georges-Delaselle gave him access to his documents.

Le jardin de l’Île de Batz (Finistère), en 2024, lors de son ouverture le jour de la tempête Ciaran. | OUEST-FRANCE
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Le jardin de l’Île de Batz (Finistère), en 2024, lors de son ouverture un jour après la tempête Ciaran. | OUEST-FRANCE

Dans son roman, « Tous les points de rencontre entre les personnages, les dates, sont vrais et documentés, tout comme les plantes du jardin ». C’est pour écrire “réactions” du jardinier que Guénaëlle Daujon a « a osé entrer dans son corps et dans sa tête, imaginer ses pensées. Il m’a fallu du - pour sentir que j’avais raison. »

L’Île de Batz (Finistère), vue du ciel. | VINCENT MOUCHEL / OUEST-FRANCE
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L’Île de Batz (Finistère), vue du ciel. | VINCENT MOUCHEL / OUEST-FRANCE

« Pionnier de la botanique en Bretagne »

Au fil des pages, l’auteur raconte Georges Delaselle. « Il venait d’un autre monde pour les insulaires. Faire tout ce travail pour les fleurs semblait incompréhensible. » Pour autant, il ne se décourage pas.

« C’est quelqu’un qui a glissé dans une forme de grande passion. Il est devenu un jardinier très délicat, intelligent, pionnier, pionnier de la botanique en Bretagne… »

Le jardin de GeorgesEd. Intervalles, 192 pages. €18.

 
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