l’essentiel
Rue de la Faurie, Cathy et Gégé Maugé dirigent depuis plus de 30 ans la Bouquinerie l’ivre livre, spécialisée dans les livres d’occasion. Forts de leur réputation, les gérants s’adressent à tous les publics, et envoient certaines de leurs œuvres à travers le monde.
Cathy et Gégé Maugé sont propriétaires de la librairie d’occasion L’ivre livre, située rue de la Faurie à Foix. Enfin, dites plutôt : « La bouquinerie, comme en Belgique, c’est beaucoup plus logique », corrige Gégé, soutenu par sa compagne qui le suivait dans ses aventures littéraires.
Un commerce qui compte parmi les plus anciens de Foix. Le gérant a débuté en 1989 dans la vente de livres d’occasion sur les marchés de l’Ariège. Il ouvre sa première boutique en 1991, à Foix. Rien de plus normal pour lui : « Je suis de Fuxé, donc c’était plus simple ». Il s’installe dans un deuxième magasin et s’installe finalement rue de la Faurie. Il travaille seul au début, puis sa compagne le rejoindra lorsque les enfants seront grands.
Au cœur d’une bibliothèque géante, composée de « 100 000 livres », c’est la « curiosité tous azimuts » qui les anime. « Horizontaux et dans tous les domaines, scientifique, littéraire, poésie, photo, histoire… Mais il y a aussi des auteurs que je ne connais pas, comme des contemporains ou des étrangers. Je dois rester modeste », reconnaît Gégé.
« Ce qui est recherché a de la valeur »
Des connaissances très utiles pour acheter des ouvrages ou des textes et les proposer ensuite aux clients. « En feuilletant, on connaît les auteurs, explique Cathy. « Grâce à la culture générale et à beaucoup de lectures, on comprend l’intérêt du document, la réputation de l’auteur », ajoute son associé.
Leur objectif toujours : « Essayer de présenter ce qu’on ne trouve pas ailleurs. » L’ivre livre compte des livres anciens du XVIIIe siècle, des textes sur divers dialectes occitans, des traités scientifiques, des éditions de livres classiques… Pour preuve, le gérant est fier de nous montrer « L’Histoire générale du Languedoc », un ouvrage immense qui pèse son poids, datant de 1730 et rédigé par des personnalités religieuses, avec de nombreuses illustrations et plans. «C’est très recherché, donc c’est cher, ça a une grande valeur», commente-t-elle.
Ces pépites et autres trésors proviennent de ventes aux enchères ou d’héritages. On vient aussi à la librairie qui, au fil du temps, a acquis une petite réputation sur le marché de l’occasion. « Certains auteurs ont pris de la valeur. En fait, s’il est recherché, il a de la valeur. C’est peut-être très rare, mais si les gens n’en veulent pas, le produit n’a aucune valeur », résume Gégé. Chaque nouvelle œuvre est nettoyée, recollée si besoin, puis installée sur les étagères ou dans les vitrines.
Expéditions au Japon et au Pérou
Dans la librairie, les clients entrent et sortent régulièrement. Une jeune fille qui achète une ancienne édition de Marivaux. Une mère qui prend une bande dessinée pour son fils. Un appel téléphonique pour vous assurer que le magasin dispose du livre que vous recherchez. Tous âges, tous portefeuilles… « Nos clients sont répartis dans tous nos services. Nous avons aussi bien des gens qui achètent des thrillers à bas prix que des gens qui recherchent des textes épuisés », analyse le dirigeant. « Bien sûr, je préfère vendre un livre à 100 € plutôt qu’une centaine de livres à 1 € ! » rigole Gégé.
La Bouquinerie l’ivre livre peut se targuer d’exporter sa marchandise aux Etats-Unis, « une demande particulière, des collections de journaux du XXe siècle, des illustrations, des gravures… », se souvient-il. Un client japonais s’était procuré un ouvrage sur l’histoire de Foix, tandis qu’un Péruvien souhaitait différents livrets de dialectes occitans.
Dans quelques années, le couple devrait prendre sa retraite. Il espère trouver un acheteur. En attendant, Cathy se plonge le soir dans la littérature, la psychologie et les livres sur la Première Guerre mondiale. Il préfère les ouvrages scientifiques, techniques et historiques.
Qu’est-ce qu’un vieux livre ?
Pour le couple, on peut parler d’un livre ancien datant des années 1950, du fait de sa fabrication. « Les illustrations sont conçues avec des pigments naturels, de l’encre animale de bonne qualité, mais aussi du papier de qualité. Ce livre restera en bon état très longtemps. On peut changer la reliure, les pages sont brochées, maintenant, ce n’est pas le cas. ‘n’est plus possible.’ Et de montrer l’édition 1949 des « Œuvres complètes de Colette », « là où on peut encore y travailler ».