Amaterra, 5 croquis, 17 €. A partir de 3 ans.
2. Pompon Ours Aime-moi doux
Benjamin chaud
Revoici l’ours Pompon, l’ours préféré des petits, qui prend vie sur la plateforme Okoo france.tv, parcourt les pages boisées de Benjamin Chaud, et qui a décidé ce matin de construire une cabane pour dormir en paix, loin de son père ronfle. Avec le toit au-dessus de la tête, il s’ennuie un peu et part à la recherche d’un coussin. A ce moment-là, un petit raton laveur vient lui voler son toit. Une course-poursuite s’engage à travers une forêt dense où les animaux sont tous très occupés, pour la grande joie des enfants qui recherchent tous les détails dans ces doubles et pleines pages magnifiquement illustrées. De galeries en tunnels, la route est sinueuse et passionnante dans ce sapin de Noël décoré de boules dorées, avec un magnifique pop up au bout. Un beau cadeau d’autant plus que Benjamin Chaud, l’un des plus grands auteurs illustrateurs jeunesse actuels, traduit dans le monde entier, explore le tout premier amour, celui qu’on n’oublie jamais. Un jeu de recherche et de découverte passionnant.
Hélium, 40 pp., 18 €. A partir de 4 ans.
3. Un, deux, trois… Cornebidouille !
Magali Bonniol and Pierre Bertrand
Trois histoires de Cornebidouille, pour le prix d’une, ou presque, ça ne se refuse pas. D’autant que la très belle édition, sous dos toilé, que vient de publier L’école des Loisirs contient une préface de l’éditeur et fondateur Arthur Hubschmid. Il y écrit tout le bien qu’il pense de cette rencontre magique entre l’écrivain-conteur Pierre Bertrand et la dessinatrice-poète Magali Bonniol. On retrouvera également en fin de recueil un entretien avec les auteurs, qui nous racontent tout sur la genèse de ces histoires piquantes, et quelques croquis pour apprendre à dessiner la tête de Cornebidouille. De quoi vouloir retrouver la célèbre sorcière qui a du mal à s’imposer auprès de Pierre. Quand il était petit, le garçon refusait de manger sa soupe et cela agaçait tout le monde. Principalement son père. Mais rien ne pouvait être fait, l’enfant refusait de manger et même la menace de l’arrivée d’une sorcière dans sa chambre pendant la nuit ne le fit pas changer d’avis. Il est vrai que Pierre était un petit bonhomme intelligent et que la sorcière pouvait bien avoir du mal avec lui. Une histoire épicée qu’on aime bien. Un classique du genre.
L’école de loisirs, 112 pp., 30 €. A partir de 3 ans.
4. Un anniversaire sous la neige
Chiaki Okada et Reiko Katayama
C’est un livre très doux, très sommaire, très moelleux comme la neige qui tombe et qui ressemble à l’hiver. Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Michi. Sa maman lui a acheté dans la nouvelle pâtisserie un gâteau aux allures de forêt enneigée avec un ours en chocolat, un écureuil et des flocons de neige… Il n’en faudra pas beaucoup pour que les figurines prennent vie et profitent de la fête à venir. Mais pour cela, il faut aller dans la forêt, trouver le renard, le lapin, le loup et manger des biscuits croquants aux noix. Une véritable histoire d’enfance, une fable d’anniversaire qui célèbre le jour préféré des enfants et nous aide à aborder l’hiver en douceur.
Seuil jeunesse, 40 pp., 14 €. A partir de 3 ans.
5. M. Lapin Blanc
Benjamin Lacombe
Quand Benjamin Lacombe s’attaque au Lapin Blanc, célèbre dans tout le Pays des Merveilles, et bien au-delà, pour son extraordinaire capacité à être en retard, le résultat est un album soyeux et voluptueux, aux illustrations magiques auréolées de lumière. B.Lacombe raconte l’histoire de ce lapin qui a déjà mis beaucoup plus de temps à naître que ses frères et sœurs. Puis, chaque matin, il était en retard et tombait face contre terre dans son jus de carotte tellement il était fatigué. Sur le chemin de l’école, il gambadait. Jusqu’à ce matin où il était si en retard qu’il a abandonné l’école. C’est là qu’il rencontre le Chat du Cheshire, avec sa grosse horloge autour du cou et sa notion du temps très particulière. S’ensuit une réflexion philosophique intéressante sur le temps car si le lapin est en retard sur l’horloge, il n’est pas en retard sur les choses qu’il rêve de découvrir. De là à la Reine de Cœur adoptant son point de vue… Mais son nouveau majordome a d’autres atouts dans ses grandes oreilles. Et tardive, ou pas, la rencontre avec Alice ne saurait tarder dans cette autre porte d’entrée dans l’histoire légendaire de Lewis Carroll.
Margot, 52 pp., 20 €. A partir de 5 ans.
6. Peau d’âne, un opéra de papier
Clémentine Sourdais
Si grandes que soient les peines, il n’en est aucune qui, au bout d’un certain temps, ne finisse par s’effacer. C’est ce que finit par réaliser le Roi après avoir rempli les fontaines de ses larmes suite à la mort de la Reine. Au point d’envisager d’épouser sa fille, sous les encouragements du Conseil. Mais sa fille sait qu’un parent et un enfant n’ont pas ce genre de relation et fera tout pour décourager son père, même en arborant une peau d’âne. Raconté en langue originale, et tellement raffiné, cet opéra de papier, tout en couleurs enfantines, déploie pop-ups et robes de pluie avec une vraie délicatesse et des illustrations d’une grande naïveté, le tout en contraste avec le langage et la gravité du sujet. Puisqu’il s’agit bien d’inceste. Un conte avec des dialogues à lire et à jouer, trois robes à faire virevolter et quatre scènes enchanteresses à dérouler, voilà ce que propose Clémentine Sourdais dans cette version pop d’un des plus beaux contes de Perrault.
Seuil jeunesse, 20 pp., 22 €. A partir de 5 ans.
7. Cinq contes
Posy Simmonds
On l’ignore souvent mais avant de publier Gemma Bovery, Tamara Drew ou Cassandra Darkeromans graphiques qui lui valent une renommée internationale, Posy Simmonds (Berkshire, 1945), la Britannique Claire Bretécher, Grand Prix de la Ville d’Angoulême 2024, affine ses techniques graphiques et narratives et affine son sens de la couleur avec des livres jeunesse pétillants qui se caractérisent par leur inventivité et leur impertinence. Entre autres avec Le chat boulanger qui dénonce l’exploitation du chat par l’homme ou l’indomptable Mathilde qui a raconté d’horribles mensonges et brûlé vif. Les voici réunis dans une collection d’une diversité intéressante. Avec un registre plus cinématographique pour Matilda ou plus naïf, dans la veine très british de Beatrix Potter, pour le délicieux Lavande. L’œuvre mordante révèle son évolution graphique, la précision des décors de cette infatigable arpenteuse des villes et des campagnes, le rythme du récit et cette goutte de venin qu’elle n’oublie jamais de distiller. Des histoires pour enfants que les adultes adoreront aussi.
Traduit de l’anglais par Lili Sztajn, Denoël, 144 pp., 26 €. A partir de 4 ans.
8. A Brouillamini
Karen Hottois et Vincent Pianina
Allongé confortablement sous sa couverture en patchwork, le ver de terre écoute la neige tomber et se dit que c’est le moment de tomber amoureux. Il s’assoit à son bureau pour écrire une lettre au papillon. Qui lève ses antennes en lisant le courrier avant de vaquer à ses occupations. C’est un mauvais début. Elle préfère écrire à la sauterelle qui, malvoyante, lit tout de travers. Et pendant ce temps, dans toute cette confusion, le ver de terre reste par terre. Un livre volontairement déroutant sur la confusion des sentiments chez les animaux miniatures, papillons de nuit, coccinelles, sauterelles et vers de terre. De malentendus en malentendus, on suit la trajectoire des insectes au fil des pages d’un album dont la présentation graphique est très originale et où chaque histoire possède sa propre bande d’images ponctuée d’illustrations à pleine page. Une démarche audacieuse qui vaut à l’album sa sélection aux Pépites de Montreuil.
Albin Michel jeunesse, 56 pp., 18 €. A partir de 6 ans.
9. Debout, les arbres !
Carl Norac et Stéphane Poulin
Retrouvez le duo Carl Norac et Stéphane Poulain pour un nouvel album somptueux, soyeux et engagé qui défend l’amitié comme la nature, nos deux meilleures alliées. Zad, le sanglier aime plus les arbres que les humains. Parce qu’un arbre est connu, il ne ment pas et il ne dit pas de bêtises. Tandis que les gens… Ne sont-ils pas ceux qui abattent les arbres de sa forêt bien-aimée ? Zad adore saluer le grand chêne et l’appeler une vieille branche. Dès qu’il entend un bruit, il sort sa catapulte et lance des pommes de pin. Mais un jour il découvre Miss Angel, la belette, une petite peste selon lui, enlaçant un arbre. Le danger guette. Les quatre Frères Grandes Mallette viendront bientôt abattre la forêt pour en faire un quartier aux villas entièrement blanches. L’heure de la résistance est venue pour tous ceux qui parlent aux arbres. Et soudain, Zad le grincheux retrouve l’accès à cette fable écologique, une histoire bien menée aux multiples rebondissements et aux peintures à l’huile pleines de nuances et de profondeur du Canadien Stéphane Poulain.
Pastel, 36 pp., 15,50 €. Depuis 6 ans.
10. Le livre de la jungle
Rudyard Kipling et May Angeli
Rudyard Kipling n’a pas besoin d’être présenté. Ceux qui connaissent l’œuvre de May Angeli, ses gravures sur bois inimitables et formidables, la reconnaissent au premier coup d’œil. Et je ne serai pas surpris de lire que l’édition de Livre de la jungle qu’elle a pris soin d’illustrer est absolument magnifique. Une édition qui s’ouvre sur le chant nocturne dans la jungle dont la mélodie résonne d’emblée. De quoi s’approcher tranquillement des collines de Seeonee où Père et Mère Loup ignorent encore qu’un petit d’homme va bientôt agrandir la famille. La suite de ce récit initiatique du prix Nobel de littérature est connue et n’a pas pris une ride. Toutes dans des couleurs terreuses, les gravures de l’artiste français lui confèrent une authenticité un peu perdue dans la version de Walt Disney.
Traduit de l’anglais par Louis Fabulet et Robert d’Humières, Seuil jeunesse, 176 pp., 22,50 €. A partir de 8 ans.