Ce sont des millions de lecteurs qui ont suivi pendant toutes ces années le quotidien drôle et touchant de l’adolescente.
Aujourd’hui, c’est la fin de l’aventure. Catherine Girard-Audet, qui a donné vie à Léa il y a 12 ans en s’inspirant de sa propre histoire, sort, en Belgique, le 24e et dernier tome de La vie compliquée de Léa Olivier.
Histoire de réussite
« C’est un pincement au cœur. C’est une tranche de ma vie, réalisé par l’auteur québécois. Mais 12 ans pour une série jeunesse, c’est énorme ! J’ai eu la chance de toucher plusieurs générations de lecteurs (Surtout) avec Léa Olivier. Dans mes romans, Léa vieillit. Je ne peux plus écrire une série pour enfants avec un personnage qui va emménager en appartement ! (sourire). “
Celui qui a déjà publié le dernier tome au Québec l’an dernier, l’avoue : « Il est difficile de dire au revoir au succès de cette série. On ne connaît pas quatre fois un tel succès !
1,7 million d’exemplaires vendus dans 26 pays. Romans traduits en 12 langues. Des séries télé, des bandes dessinées aussi (lire ci-contre). Si la Québécoise ne s’attendait pas à un tel succès, elle a appris, au fil des années, à en déceler les raisons.
« La couverture est magnifique. L’illustrateur (Véronique Ly) un fait de Léa un personnage très attachant. A l’époque, mon frère, qui est mon éditeur, avait tout misé sur Léa Olivier. Il y avait aussi de la place sur le marché québécois. Et la forme épistolaire (l’histoire est une succession d’emails et de SMS) est originale. “
La douleur de l’amour
Et puis, il y a bien sûr les enjeux universels de l’adolescence qui ont permis à l’auteur de faire connaître son héroïne à travers le monde.
« Que l’on soit d’un côté ou de l’autre de l’océan, l’adolescence se vit de la même manière. Les chagrins d’amour, d’amitié, les querelles (« litiges ») de la famille, du déracinement, parlent à tous les jeunes. “
Écrire sur l’adolescence ? Une évidence pour celle qui, à 43 ans, est “resté jeune dans sa tête”. En 2008, elle publiait déjà l’ABC pour les filles et répond encore aujourd’hui aux lettres d’adolescentes dans un magazine québécois.
Dédramatiser
« L’adolescence, ce sont les premières expériences : tout est si intense. Votre première vraie dispute avec vos amis, vous pensez que c’est la fin du monde ! Je crois qu’avec Léa Olivier, je peux dédramatiser cette période de Quand on lit Léa Olivier, on se sent moins seul.
Que voudrait-elle qu’on retienne de la série ? « Que tout passe ! Moi aussi, quand j’ai eu mon premier chagrin, j’ai cru que je n’allais pas m’en sortir. Laissez le temps passer. Même les moments difficiles valent la peine d’être vécus. On en ressort juste plus forts »
Si Catherine Girard-Audet dit au revoir à Léa, elle reviendra en 2025 avec une nouvelle série : La pire année de ma vie qui raconte le quotidien de Gabrielle, bientôt 14 ans. « Ce n’est pas une Léa bis !promet l’auteur qui explore une nouvelle fois les aventures de l’adolescence. « Je pourrais écrire sur autre chose, mais je ne me sentirais pas à ma place. Peut-être que quand je serai grand (rires). “
La vie compliquée de Léa Olivier, tome 24 – Le dernier, Catherine Girard-Audet, Éditions Kennes/Les 3 AS, 344 pages.
Ludo Borecki : “Je savais que je ne rattraperais pas les romans”
Léa Olivier, ce sont aussi des bandes dessinées. À la sortie du roman final, apparaît le douzième volume Résolutions de l’adaptation en bande dessinée des aventures de l’adolescente. Léa et ses amis prennent vie depuis 10 ans grâce aux dessins de Ludo Borecki. « À l’époque, j’avais 40 ans. Je ne savais pas si j’étais capable de dessiner l’adolescence», raconte le dessinateur belge. « J’ai lu les premiers romans et j’ai adoré. J’ai essayé. “
Un pari réussi puisque la bande dessinée cartonne. “On s’est dit qu’une fois le roman terminé, on arrêterait la bande dessinée.” Même si nous ne sommes pas au même stade de l’histoire ?«Je savais que je ne rattraperais pas les romans. Dans ce tome 12, il y a comme une petite fin, douce et amère. J’ai mis Alex (dont Léa est amoureuse)sur la couverture. Il part. On laisse le mystère. “