Syrius livre ses scénarios pour Zibac à Fos-sur-Mer

Syrius livre ses scénarios pour Zibac à Fos-sur-Mer
Syrius livre ses scénarios pour Zibac à Fos-sur-Mer

Sélectionné en avril 2023 par l’Ademe comme futur » Zone industrielle à faible émission de carbone » (Zibac) suite à un appel à projets « 2030», la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) voit son avenir un peu mieux tracéaprès les travaux menés depuis 18 mois par une cinquantaine d’industriels et institutionnels provençaux impliqués dans « Syrius » (Synergies Régénératives Industrielles du Sud).

Coordonnée par l’association Piicto (Plateforme industrielle et d’innovation Caban-Tonkin,voir encadré) et ses partenaires Capenergies, Novachim, Port de Marseille-Fos, Métropole Aix-Marseille Provence et Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce programme qui concerne également Lavera petrochemical centers in Martigues and Berre-l’Etang ainsi que le Gardanne-Meyreuil basinvisait à lancer une trentaine d’études en deux ans pour définir les moyens de réduire d’au moins 80 % (par rapport à 2019) les quelque 18 millions de tonnes de CO2 émises par les industries de la zone métropolitaine.

« 85 % d’études des études d’ingénierie et de faisabilité ont déjà été lancées et 7 millions d’euros sur les 8 millions d’euros budgétés sur 2023-2024 pour les réaliser ont été engagés », explique Nicolas Mat, secrétaire général de Piicto.

De l’enveloppe, les industriels ont financé la moitié, l’Ademe l’autre moitié. ” Nous avons même devancé nos confrères de Zibac à Dunkerque (Nord) pour définir nos trajectoires de décarbonation», ajoute Corinne Ramombordes, présidente de Piicto et directrice des sites de Solamat-Merex from Fos-sur-Mer and Rognac.

© J.-C. Barla – Pour Corinne Ramombordes, présidente de Piicto, de nombreux projets restent à lancer pour laisser espérer la réalisation des perspectives les plus ambitieuses.

Les thèmes concernaient les modalités d’un nouveau mix énergétique autour d’un « pôle énergétique à faible émission de carbone » (électrification, hydrogène, décarbonation du gaz…), le captage, le stockage et la valorisation du CO2 (dans son acronyme anglo-saxon, CCUS), le potentiel de l’économie circulaire (mutualisation des matières et des énergies, coproduits industriels…) , les réseaux de stockage et de transport, la réduction des flux logistiques ou encore les compétences ou innovations dont aura besoin l’économie décarbonée pour renforcer l’attractivité du territoire et sa souveraineté industrielle…

« On voit déjà, sur certains axes, quels objectifs peuvent être atteints et les technologies clés pour y parvenir », poursuit Nicolas Mat, conscient que toutes les pistes étudiées mettront plus ou moins de temps à se concrétiser, compte tenu des incertitudes persistantes sur certaines solutions ou ressources, voire pourront être abandonnées.

«C’est le 1concernant fois que les industriels des secteurs compétitifs acceptenttravailler collectivement sur des études d’ingénieur. Chacun a joué son rôle pour évaluer les différentes possibilités pour aller plus vite vers la décarbonation, en établissant des pistes plus ou moins prioritaires… Il était essentiel de montrer qu’avant même l’arrivée de nouveaux projets, l’industrie existante participe à sa transformation », insiste Corinne Ramombordes.

En tout, plus de 200 actions ont été modélisés, en mode dynamique, auprès des industriels du bassin, à travers des entretiens directs et des études. 75 % des projets impliquent des infrastructures mutualisées (hydrogène, stockage de CO2, vapeur…), au risque de ne pas atteindre les objectifs. Il y aura évidemment de multiples solutions pour réduire les Gaz à Effet de Serre (GES) pour construire « une économie plus durable et plus résiliente »

Selon Nicolas Mat, secrétaire général du PIICTO, au micro, les industriels ont investi dans plusieurs études simultanément. Le partage du travail explique les progrès rapides (Photo M.Asari).

Des scénarios positifs ou négatifs toujours possibles

Ce travail d’intelligence collective a également permis de déterminer quatre scénarios (tendance, central dégradé, central et ambitieux), de plus pessimiste à plus positif d’ici 2050selon la concrétisation ou non des projets lancés ou en cours des usines actuelles (ArcelorMittal, LyondellBasell, TotalEnergies/Engie, Elengy, Marcegaglia, etc.), la mise en œuvre (ou non) de nouvelles unités annoncées (Carbon, H2V, Gravitité, etc.). ), la réalisation (ou non) avec RTE de la nouvelle ligne haute tension 400 kV…

Et leurs conséquences varient considérablement : sur le tendance la moins favorable qui intègre de facto une décarbonation via d’éventuelles fermetures de sites, L’industrie provençale en perdrait 4 000 à 5 000 emploisalors queelle en gagnerait plus de 5 000 dirige dans le projection la plus ambitieuse. Jugez le scénario avec une image « central » et « ambitieux » comme ” souhaitable » parce qu’ils contiennent un expansion économique et non une désindustrialisation partielle. Mais tous les avis pris en compte par les constructeurs suggèrent qu’à ce jour, tout reste possible, les concertations en cours sur les projets ne garantissant pas encore une décision d’investissement efficace.

Encourager la prime aux bons élèves

Pour Corinne Ramombordes, lever les incertitudes passera parprivilégier le lancement de démonstrateurs sur les sites industriels technologies, unités pilotes, etc. et de partager des retours d’expérience, tout en s’interfaceant avec d’autres démarches territoriales collectives visant à favoriser la réindustrialisation du territoire (laboratoire territorial d’industrie de Fos-Berre pour définir une vision pour 2040Crée des possibilités avec une centaine d’industriels…). Il faudra également montrer à la population comment tous ces efforts amélioreront la situation. cadre de viele qualité de l’air, l’environnement… Il s’agit de acceptabilitéou même « désirabilité » projets.

« Nous avons tous pédagogie faire pour construire le histoire cohérente, solide et inspirante de cette réduction des gaz à effet de serre», admettra Nicolas Matt.

« La décarbonisation accélérera la réduction de nombreux autres polluants », ajoute son président.

L’Etat, les collectivités locales ou l’Europe seront appelés à prendre leurs responsabilités, avec des mesures de subventionsd’avantages fiscauxde protection des frontières et de « une réglementation adaptée »pour montrer plus clairement l’intérêt d’investir et d’obtenir un retour sur investissement. ” Les bons étudiants devront être récompensés »,glisse Corinne Ramombordes. Mais aussi en termes de mise à disposition atterrird’infrastructures de mobilitéde hébergementde formation

Changer de vitesse

« Il faut prendre des décisions maintenant pour éviter les risques, d’autant que l’on voit bien aujourd’hui l’affaiblissement de l’industrie française. Nous avons besoinune vision stratégique dans un cadre d’action clair et efficace », glissent les deux dirigeants, ouverts à l’idée d’un Opération d’intérêt national (ISO). Les acteurs de Syrius se disent prêts, quant à eux, au vu du phase 2 du cahier des charges Zibac que l’Ademe doit définir en vue d’un démarrage en 2025d’approfondir encore leurs travaux, d’initier de nouvelles études (une quinzaine de fiches projets ont déjà été établies), de préfigurer les impacts concrets de certains investissements pour éclairer leurs comités de pilotage disséminés à travers le monde et les inciter à réussir à être au rendez-vous de 2050.

« Et plusieurs fabricants sont d’accord collectivement sur le même intérêt à investir, oOn peut espérer que cela pèse favorablement sur leur réflexion », pense Corinne Ramombordes qui ose croire à la potentielle réalisation du scénario ambitieux, même s’il évolue dans le temps…

Le déploiement de réseaux d’hydrogène décarboné, la mise en place de technologies et d’une chaîne de valeur sur les solutions CCUS, la mutualisation d’infrastructures ou de ressources (énergie, chaleur, eau, déchets, etc.) ou encore le renforcement des partenariats public-privé s’affichent comme des axes clés. de cette phase 2. » La mise en œuvre des projets nécessitera investissements massifs faire de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur un modèle industriel bas carbone », alerte déjà Piicto.

Piicto, une association créée il y a dix ans

Piicto (Plateforme industrielle et d’innovation Caban-Tonkin) est une association, créée en septembre 2014, qui regroupe industriels et différents acteurs (autorité portuaire, aménageurs privés, collectivités, chambres consulaires, etc.) afin d’animer et de mettre en œuvre une dynamiques de l’écologie industrielle et territoriale au sein de la zone industrialo-portuaire de Marseille-Fos (synergies interindustrielles, économie circulaire, décarbonation et compétitivité des activités industrielles, attractivité de la zone, innovation et risques technologiques).

 
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