«J’aime quand la peur surgit dans la vie de tous les jours»

«J’aime quand la peur surgit dans la vie de tous les jours»
«J’aime quand la peur surgit dans la vie de tous les jours»

Depuis « Harry, un ami qui te souhaite bonne chance », tout le monde sait que renouer avec une ancienne connaissance peut vous attirer des ennuis. Décoratrice d’intérieur habituée à tout ce qui dépasse le cadre, Adèle a retenu la leçon et reste impassible quand Hugues Lionel, le nouveau professeur de solfège de son fils, Lucas, reconnaît en elle « Marie », la femme avec qui il entretenait une relation torride. huit ans plus tôt. Un prénom qu’elle s’était inventé à l’époque, frustrée par sa vie conjugale avec Bernard, son mari en soirée.

Adèle prétend bien sûr qu’il se trompe. Mais Hugues, qui déprime en voyant son père sombrer dans la nuit avec la maladie d’Alzheimer, ne baisse pas les bras et s’accroche au beau souvenir de cette relation. D’autant qu’au fur et à mesure des cours de musique, il se doute que Lucas pourrait être son fils. Discrètement, il procédera à des tests de paternité. C’est mauvais pour lui…

« Les familles sont encore un véritable poison », remarque l’espiègle Barbara Abel. Pour alimenter les intrigues policières, ils font très bien le travail eux-mêmes ! »

L’ombre d’Hitchcock

Révélée dans son premier roman « L’Instinct maternel », lauréat du Prix Cognac en 2002 – l’histoire d’une jeune fille enceinte séquestrée par une femme stérile qui veut lui voler son bébé –, elle crée un espace intime, un lieu où le le pire surviendra inévitablement. Chez elle, il n’y a ni fous d’armes ni psychopathes à l’affût. «J’aime quand la peur surgit dans la vie de tous les jours. Je ne m’intéresse pas aux grands méchants. D’autant qu’on a plus de chance de gagner au loto que de croiser des tueurs en série. Avec eux, vous frissonnez, mais il y a une distance, car statistiquement peu de chances que cela vous arrive… contrairement à mes histoires ! »

L’ombre tutélaire qui plane sur ses livres : celle d’Hitchcock, le maître du suspense, dont elle vante la mécanique implacable. Elle n’oublie jamais ses préceptes : distiller un maximum d’informations sur la psychologie de chacun des personnages, les actions qu’ils s’apprêtent à commettre, pour que ses lecteurs tremblent et tournent fébrilement les pages. Et pourtant, parvenez à les captiver avec une fin époustouflante, comme dans ce treizième thriller psychologique haletant.

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Dans un film ou un livre, je ne trouve jamais le coupable, alors que ma fille de 16 ans l’a deviné en dix minutes !

Barbara Abel

« Quand je rencontre mes lecteurs, ils s’exclament : « Oh vos fins ! Dans l’attente de la prochaine!” Sauf que ça me met la pression, car moi-même je ne connais pas le début et l’issue quand je commence. C’est très inconfortable… mais si j’avais fait un plan à l’avance, ce ne serait pas si surprenant. » Plus surprenant encore, Barbara Abel avoue être nulle en pure intrigue policière. “Je n’entends rien !” elle rit. Dans un film ou un livre, je ne trouve jamais le coupable, alors que ma fille de 16 ans l’a deviné en dix minutes ! »

Mais assez d’autodérision. Barbara Abel est une romancière appréciée des chaînes de télévision et du cinéma. Elle est également en train de terminer l’écriture de la saison 2 de « Attraction », diffusée sur TF1, avec sa compagne Sophia Perié, une série que les téléspectateurs ont suivie en masse, sans s’arrêter, jusqu’à… 1 heure du matin. Quant à son roman « Derrière la haine », après avoir été adapté au cinéma par Olivier Masset-Depasse (« Duelles »), on peut désormais retrouver sa version américaine, « Mothers’ Instinct », sur Prime Video. Avec une affiche très médiatisée : Anne Hathaway et Jessica Chastain. Kim Novak et Tippi Hedren doivent être jaloux.

« Comme si de rien n’était », de Barbara Abel, éd. Récamier, 360 pages, 21 euros.

© DR ​

 
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