Dans son livre « Fontenay-sous-Bois, territoire d’écologie populaire », le maire de la commune du Val-de-Marne Jean-Philippe Gautrais défend un projet politique environnemental et social qu’il dit pouvoir porter à l’échelle locale. . Si les leviers existent au niveau municipal, il plaide néanmoins pour des changements nationaux, sans lesquels l’aménagement du territoire reste conçu pour le capitalisme.
Lorsqu’il est question d’écologie et de lutte contre le réchauffement climatique, on a tendance à imaginer des réponses étatiques, voire mondiales. Vous le faites au niveau municipal. Qu’est-ce que cela signifie?
Lorsque vous êtes maire, vous êtes constamment impliqué dans la gestion quotidienne. Il me semblait important de prendre du recul et de rappeler que penser globalement, c’est avant tout agir local. Pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique, je parle d’un certain nombre d’actions au niveau local, mais qui peuvent être systématisées au niveau national.
Pour répondre à l’urgence écologique, tout en répondant à l’urgence sociale, nous devons mettre en œuvre des politiques en rupture avec le capitalisme. Je ne pense pas qu’il y ait de réponse moraliste. Au vu de la situation politique, il est urgent de partager les richesses pour répondre aux défis environnementaux et sociaux.
Comment le traduisez-vous concrètement à Fontenay-sous-Bois ?
Je prendrai l’exemple de la question énergétique. Notre commune dispose d’un réseau de chaleur. Elle chauffe la moitié de la ville et lui fournit de l’eau chaude. Avec l’explosion des prix du gaz et de l’électricité, nous avons décidé d’accélérer la production de chaleur en investissant dans la géothermie.
Hormis l’investissement initial pour puiser l’eau chaude en profondeur dans le sol, cette énergie est gratuite. Et c’est propre à 99%. Nous limitons notre empreinte écologique en produisant une énergie à faible coût.