Franck Thilliez recherche les sensations fortes dans les glaces du Grand Nord québécois

Franck Thilliez recherche les sensations fortes dans les glaces du Grand Nord québécois
Franck Thilliez recherche les sensations fortes dans les glaces du Grand Nord québécois

FRanck Thilliez commet le crime parfait à la fin du printemps. « Norferville », son dernier livre, entraîne ses lecteurs dans le froid brûlant du Grand Nord québécois, tandis que son précédent thriller, « La Faille », est publié en poche chez Pocket. Si l’auteur reste sur le podium des thrillers francophones les plus vendus, il n’hésite pas à tendre la main à ses lecteurs et signera prochainement ses ouvrages à Agen et Bordeaux.

“Norferville est un endroit quelque peu maléfique, comme habité par un mauvais esprit”

« J’ai toujours aimé ces rencontres et je me souviens de ceux qui m’ont aidé à mes débuts, des salons aux libraires en passant par les lecteurs. Et si écrire reste un exercice solitaire, c’est un moment de libération qui prolonge le plaisir », rappelle-t-il.


Franck Thilliez est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, principalement des thrillers, mais aussi des nouvelles et des scénarios.

Hannah Assouline

« Après « La Faute », roman sombre et très urbain, j’avais besoin de grands espaces et de nature, et je me souvenais d’un voyage fait au Québec quelques années plus tôt, avec ces étendues sans population, assez inquiétantes aussi. Après des recherches, je suis tombé sur le cadre idéal pour mon livre, ces villes minières très isolées et hostiles du Grand Nord canadien. Alors, j’ai découvert un fond, un phénomène réel qui dure depuis plus de quarante ans au Québec, une surreprésentation de la violence envers les femmes du peuple autochtone, les Innus, en proie à des meurtres, des agressions et des disparitions. »

Pauvreté sociale

Si le prologue met en lumière le viol de deux femmes innues, c’est néanmoins avec le meurtre horrible d’une Européenne, Morgane, fille d’un criminologue français, que s’ouvre le roman. Abandonné sur la banquise, son corps a été déchiqueté et son foie enlevé. Une policière métisse, Léonie, qui a passé son enfance à Norferville, est envoyée là-bas pour enquêter, rejointe par Teddy, le père de la victime.

«Ces villes minières ont chassé les Innus de leurs terres pour les enfermer dans des quartiers, véritables réserves», poursuit Franck Thilliez. Quand les mines ferment, il ne leur reste plus rien. Ils connaissent la pauvreté sociale et sont rejetés. Dans les années 1960, leurs enfants leur ont été retirés et placés… C’est un schéma qui se reproduit dans d’autres pays. Norferville est un endroit quelque peu maléfique, comme habité par un mauvais esprit. »

Creuser les ténèbres

«Plus les sujets sont sombres, mieux il s’en sort haut la main», déclare un lecteur du site littéraire Babelio. “C’est le rôle du roman policier d’explorer les côtés les plus sombres de la société, qui interrogeront les lecteurs”, reconnaît Franck Thilliez, féru de sujets contemporains, “dans l’air du temps”.

« Norferville » se démarque de la série du commissaire Franck Sharko, comme un livre indépendant. Mais Franck Thilliez prépare une nouvelle aventure pour ce personnage récurrent pour mai 2025, qui abordera les unités psychiatriques pour patients difficiles et maladies mentales. Il va encore falloir s’accrocher…

« Norferville » de Franck Thilliez, éd. Rivière, 456 p., 22,90 €, ebook, 16,99 €.

Franck Thilliez sera le mercredi 19 juin à la librairie Martin-Delbert, à Agen, de 19 à 21 heures, puis au Mollat, à Bordeaux, le jeudi 20 juin, de 18 heures à 19h30 Et le vendredi 21 juin sur France Culture de 12h50 à 13h30 pour « Les Midis de la culture ».

 
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