De Denis Roland, on savait déjà plusieurs choses : il est historien (1) ; il aime écrire de manière colorée ; il manie avec joie un peu d’humour britannique ; le bon chéri est plutôt son ami. On n’est donc pas surpris d’apprendre qu’il vient de concocter un livre qui paraît chez Hachette et qui s’intitule « Du gosier, le plus grand banquet de France ». Une somme que Rabelais ne renierait pas.
Sur la route des fromages du Sud-Ouest
Avec seulement trois appellations AOC-AOP, ossau-iraty, chabichou et rocamadour, le Sud-Ouest n’est pas une terre de fromages. Pourtant, producteurs et fromagers proposent des produits de qualité.
L’affaire s’est produite un peu par hasard. Le quinquagénaire originaire de Rochefort avait déjà travaillé chez Hachette où il coordonnait l’ouvrage de Marine Le Breton sur les cartes marines. De son côté, Paul Solier, co-fondateur de la société « La Fédération française de l’apéritif », y a publié son « Dictionnaire de l’Apéritif ». Alors quand ce dernier a eu l’idée de cet opus sur les confréries gastronomiques et bachiques – c’est le sujet officiel du livre – il a voulu s’occuper de la partie apéritive, mais pas du reste de la carte. Immédiatement, la maison d’édition a pensé à Denis Roland qui a accepté.
Patrimoine culinaire
« Écrire des textes sur le boudin noir et la tarte aux pommes m’a tout de suite enthousiasmé, d’autant qu’on m’a commandé un livre, instructif certes, mais drôle et léger », raconte le joyeux bonhomme. Dès ses premiers textes sur les poireaux, les carottes et le cresson, il trouve le ton et convainc son co-auteur. 300 pages plus tard et dix mois plus tard, le livre sort du four tout beau, tout chaud exaltant la sardine, célébrant l’œuf mayo, honorant les saucissons, vantant la quenelle, glorifiant les chouquettes et autres gaufrettes. Sans oublier de chanter la gloire de la délicieuse bouteille accompagnant ces plats.
“La façade est vieillotte, mais le point est pertinent car les confréries luttent contre l’uniformisation du goût”
L’idée était de partir des confréries, enfin 200 sur les 1 500 qui existent, mais sans succomber à leur folklore suranné. « Derrière, il y a d’heureux gardiens du savoir-faire et des plats locaux. La façade est vieillotte, mais le propos est d’actualité car les confréries luttent contre l’uniformisation du goût, défendant les circuits courts, les produits bio et locaux ! Sans les confréries, de nombreux produits auraient disparu », explique celui pour qui le bœuf de Bazas ou le calamar de Bidart n’ont plus de secret.
Avec des illustrations saisissantes de Carla Calvy et Léa Chassagne et des citations de grands écrivains, ce gros livre se savoure comme un banquet : on se lèche les lèvres dès l’apéritif et on se retrouve rassasié au dessert, s’étant gavé d’entrées, gourmand de poisson, farci avec de la viande, gourmand avec du fromage. Bref, avec des recettes, des légendes et des anecdotes, le livre dans lequel on a envie de croquer rien qu’en voyant la couverture, raconte les confréries et leurs bons produits et donne envie de se régaler autour d’une table qui rassemble les amis. « Le véritable sujet du livre, c’est le plaisir de boire et de manger ensemble, dans la convivialité », annonce Denis Roland en guise de menu.
(1) Il est l’ancien conservateur du Musée de la Marine de Rochefort.
Denis Roland dédicacera son livre (35 euros) samedi 16 novembre de 10h30 à 16h à la librairie Pierre-Loti de Rochefort.